Elle a toujours eu confiance en Gandalf. Si ce dernier pensait que la quête de Thorin devait se mener, alors elle approuvait également. Si Saroumane et Elrond étaient plus timorées, La Dame de Lorièn et le mage gris pensaient tous deux qu’il n’était pas bon de laisser un dragon prospérer en terre du milieu. Le mal doit être combattu et annihilé où qu’il se trouve. Mais même si cette quête était importante, Galadriel ne pouvait pas se permettre de s’en mêler. La forêt de Lothlorièn a aussi besoin de protection et la dame ne s’éloigne jamais très longtemps de ces terres. Aussi restât-elle là-bas lorsque tous ces événements avaient lieu, mais elle était loin d’ignorer ce qui était en train de ce produire.

Galadriel participa à la bataille de Dol Guldur. Le conseil blanc s’était réuni et ils avaient convenu qu’une attaque sur ce lieu était nécessaire. Ils savaient que Sauron ne serait pas défait en ce jour, puisque seul la destruction de l’anneau unique pourrait réellement effacer son existence, mais ils devaient au moins le repousser. Ils ne pouvaient pas laisser le mal prospérer dans la forêt noire. Celle-ci était en train de dépérir, le mal l’avait contaminée dans une mesure qui ne pouvait être tolérée. Lors de cette bataille Elrond et Galadriel utilisèrent leurs anneaux pour combattre le nécromancien. A l’aide de la fiole contenant la lumière Eärendil et de la puissance combinée des deux elfes, ils furent capables d’exiler Sauron dans les terres du Mordor. La terre du milieu aurait ainsi un répit, même s’il risquait de ne durer que quelques années tout au plus.

Ayant participé à cette bataille, Galadriel est bien entendu au courant des événements dans leurs moindres détails. Sauron a été repoussé et se terre maintenant au Mordor, attendant de suffisamment gagner en puissance pour lancer son offensive sur la terre du milieu. Celle-ci arrivera tôt ou tard, Galadriel le sait. Elle l’a vu dans la fontaine et pas une seule fois cette dernière n’a montré un avenir où leur grand ennemi n’attaquerait pas. Ces événements semblaient inéluctables. Entre tous les destins possibles il semblait que tous se rejoignaient sur ce point. La terre du milieu serait ravagée par les guerres et le mal entreprendrait de détruire l’équilibre fragile que les différents royaumes avaient réussi à maintenir. En attendant elle ne pourrait pas faire grand-chose, si ce n’est protéger son propres royaume du mieux qu’elle le pourrait et rester alerte, guettant le moindre signe de danger.

Les projets de Galadriel sont simples. Sa priorité est de protéger son peuple. Grâce à Nenya elle protège la forêt de Lorièn et la maintient vivante. Elle sait que l’équilibre du monde risque d’être rompu à tout moment et que la paix dont ils peuvent encore relativement profiter pourrait disparaitre à tout instant. En quittant les terres immortelles, Galadriel a subit le courroux des Valars, se condamnant à une vie d’exil en terre du milieu, mais ce châtiment n’était pas cher payé pour avoir l’occasion d’explorer et de parcourir ce monde nouveau, si différent de son lieu de naissance. Elle aime la terre du milieu, ce lieu où elle a choisi de bâtir son foyer. Alors elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour le sauver.

Aucune créature en terre du milieu ne vit aussi longtemps que les elfes. Leurs longues vies leur permettent d’assister aux changements qui surviennent dans le monde. Ce dernier se transforme devant leurs yeux comme les saisons le font pour les êtres ayant une espérance de vie plus courte. Le temps est relatif et n’est pas perçue de la même façon par tous. Et même parmi les elfes cette perception varie selon son âge. Certains elfes sont encore jeunes, comme le serait un arbre qui bien qu’ayant l’air solide n’a encore connu que peu d’hivers. D’autres elfes font partie de ces reliques dont les racines sont profondément ancrées dans la terre et dont l’écorche rêche témoigne des épreuves qu’il a enduré. Si la dame de la Lorièn n’arbore aucune trace visible de son passé sur sa peau, ses yeux en revanche sont comme une rivière où coulent en permanence les souvenirs de tout ce qu’elle a traversé.

Elle naquit à Valinor durant les années des arbres. D’une fratrie de cinq elle fut la plus jeune et également la seule femme. Son père, Finarfin, était un roi Noldor qui épousa une princesse Teleri D’Aqualonde nommée Eärwen. C’est de sa grand-mère paternelle, Indis une Vanya, que Galadriel hérita ses cheveux dorés. Elle était ainsi héritière de tous les clans Eldar, à la fois Noldor, Teleri et Vanya. Des deux arbres elle ne vit que très peu, puisque ces derniers furent détruits 133 ans après sa naissance. Morgoth et Ungoliant en détruisant les arbres donnèrent également la mort à son grand-père Finwë avant de s’emparer des 3 Silmarils forgés par Fëanor et qui contenaient la lumière de Telperion et Laurelin. Ce fut Fëanor lui-même qui déclencha la rébellion. Il appela les Noldor à se joindre à lui afin d’aller en Terre du milieu pour récupérer les silmarils dérobés. Il jura de poursuivre et de tuer quiconque s’emparerait des joyaux. Ainsi la plupart des Noldors se joignirent à lui, entre eux Galadriel. Elle était encore jeune et sa curiosité était déjà grande. Valinor était certes un lieu merveilleux où les elfes vivaient en paix, mais il ne lui suffisait pas. La véritable raison qui la poussa à rejoindre les rebelles ne fut pas la quête des silmarils, mais son désir de voir la terre du milieu. Elle ne prononça d’ailleurs pas le jurement. Cadette de sa fratrie, elle savait que jamais elle n’aurait la possibilité de diriger son peuple. Or une certaine vanité avait fait naitre en elle le désire de diriger un royaume. Si elle ne pouvait accomplir ce désir à Valinor, elle ne réaliserait en terre du milieu. Poussée par son ambition et encore pleine d’innocence, la jeune elfe était loin de s’imaginer où tout cela la mènerait. Fëanor voulut prendre les bateaux des Teleri par la force, ce qui donna lieu à la première grande tuerie d’elfe par d’autres elfes. L’horreur de ces événements hante à jamais le cœur de Galadriel, dont la mère était une princesse de ce clan. Ce fut la première grande leçon de sa vie, le premier événement qui la confronta à la violence dont étaient capables ses semblables. Une violence en tout point semblable à celle de leurs ennemis. La frontière entre le bien et le mal ne se définit pas par les actions, mais par le but supposa-t-elle, même si elle ne put jamais admettre que le massacre des Teleri eut quelque chose de bon. Les rebelles furent bannis de Valinor par le Valar Mandos. Certain renoncèrent et firent demi-tour pour demander le pardon des valars, parmi eux Finarfin le père de Galadriel. La jeune elfe pour sa part continua ce qu’elle avait commencé. Peu lui importait d’être bannie d’une terre où elle ne désirait plus rester.

Les siècles et les millénaires passant, les souvenirs de Galadriel s’en trouvèrent érodés comme la roche qui, bien que solide, se désagrège avec le va et viens de l’eau au fur et à mesure que le temps passe. Elle se souvient du sentiment d’émerveillement ressentit lors de son arrivée en terre du milieu, son admiration pour ces paysages si différents de ceux qu’elle connaissait. Et surtout elle se souvient de la curiosité qu’elle avait ressentie pour la frêle espérance de vie de tout ce qui habitait sur cette terre. Animaux et plantes… tout semblait mourir bien trop vite et cela l’effrayait un peu. La mélancolie se serait emparée d’elle si elle n’avait pas eu ses frères pour l’accompagner. Quelque part durant la première ère du soleil ils se rendirent à Doriath, l’un des plus grands royaumes elfiques de la terre du milieu. Elle se souvient de son séjour là-bas comme si c’était hier. Elle chérissait plus que tout autre le souvenir de sa rencontre avec Celeborn, qui deviendrait son mari plus tard. Sans vraiment se l’expliquer elle ressentit tout de suite de forts sentiments pour cet elfe dont elle ne savait pourtant rien encore. Elle séjourna quelques temps en ce royaume tandis que son frère Finrod partait dans l’intention de fonder un royaume. Restant auprès de Mélian, la reine de Doriath, elle se fit plus sage grâce aux enseignements de la maiar. Son séjour en ce royaume fut plaisant, mais elle savait qu’elle ne resterait pas là pour toujours. Après tout son voyage en terre du milieu avait été motivé par une certaine ambition qui ne l’avait pas encore quitté. Elle rejoignit plus tard son frère en son royaume de Nargothrond où elle restât quelques temps.

Le mal se propageait en terre du milieu. Pendant un temps on gardait espoir malgré les batailles perdues, se disant que leur chance tournerait surement la prochaine fois. Mais plus le temps passait et plus Morgoth étendait son influence sur le territoire. Les royaumes chutaient les uns après les autres inexorablement et vint un jour où plus aucun espoir de victoire ne semblait possible. La défaite aurait été l’issue la plus probable sans l’intervention des Valars. Ces puissantes créatures se décidèrent à quitter Aman pour venir en terre du milieu mener leur dernière guerre contre leur sombre semblable. Cette guerre dura bien des années durant lesquelles les batailles firent rage. Beaucoup périrent face aux armées de Morgoth, mais si cet ennemi n’était pas vaincu cette fois-ci, alors ce serait la fin de ce monde. Jamais ces terres ne virent un tel déchainement de puissance. Non seulement les Valars virent se battre, mais également les aigles qui s’étaient tenus jusque-là à l’écart du conflit. Du côté du Valar maléfique accouraient des orcs et des hommes, mais aussi les balrogs et les terribles dragons. Ces derniers se battirent contre les aigles, menés par Ancagalon le noir le plus terrible de ces créatures. Eärendil, porteur d’un des silmarils, intervint et après un combat qui dura une journée et une nuit entière il parvint enfin à le tuer. Cette guerre si longue et douloureuse pour tous les peuples se soldat enfin par la victoire des armées des Valars qui cette fois n’épargnèrent pas Morgoth. Celui-ci fut banni dans le néant. Les silmarils furent perdus, mis à part de celui que porte Eärendil et qui brille dans les cieux. Ainsi s’acheva la première ère du soleil.

Ce ne fut que durant la seconde ère du soleil que Galadriel et Celeborn s’installèrent en Lothlorien. Galadriel fut désignée comme porteur pour l’anneau de pouvoir Nenya, créé par Celebrimbor. Grace au pouvoir de l’anneau, la foret de Lorien pu prospérer et rester intacte. Ce fut là que la Dame et son époux fondèrent un royaume elfique. Après la guerre de la grande colère, les Noldor furent pardonnés par les Valars et on leur offrit la possibilité de revenir à Aman. Galadriel, beaucoup trop fière, refusa. Cette fierté avait cependant un gout de rancune, puisqu’elle refusa humblement le titre de reine tout comme son époux. Elle ne serait que la dame de la Lorien et elle abandonna ainsi ses rêves de jeunesse. Ses aspirations avaient changé. Elle se sentait toujours attirée par le pouvoir, mais par opposition à ce sentiment elle avait également développé un grand amour pour la terre du milieu et cet amour contrebalançait les mauvais penchants de son caractère.

Fut par la suite créé le conseil blanc dont elle faisait partie aux côté d’Elrond, Saroumane, Gandalf, ,Radagast et d’autres seigneurs elfiques. La troisième ère du soleil commençait et le mal qu’ils pensaient avoir chassé semblaient resurgirent à nouveau en ces terres qu’ils s’efforçaient de protéger. Le conseil ne se réunit à nouveau que pour discuter de la marche à suivre concernant Dol Guldur. Même si Saroumane se montrait septique, la confiance de Galadriel allait au mage gris. Si Gandalf pensait qu’ils devaient annihiler le mal qui se terrait dans la veille forteresse en ruines, alors Galadriel était prête à agir également. Ce qu’ils trouvèrent en ces ruines étaient bien plus dangereux que le simple nécromancien auquel ils pensaient faire face. Il s’agissait en réalité de leur vieil ennemi, Sauron serviteur de Morgoth. Grâce à leurs pouvoirs combinés ils furent le bannir dans les terres du Mordor, mais désormais ils savent que le mal va revenir et qu’une guerre se prépare. Nenya en tant qu’un des trois anneaux confiés aux elfes n’avais pas été touché par sauron, mais alors que la destruction de l’anneau unique était leur seul espoir, un désir noir et pouvoir naquit dans le cœur de l’elfe.