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I found a heart in the solid rock. I tried to show you but you wouldn't stop.

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Indis
Indis
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MessageSujet: I found a heart in the solid rock. I tried to show you but you wouldn't stop.   Ven 10 Avr - 22:33
Indis ∞ Thorin
Round and round, round we go. Where it stops, nobody knows it. Side by side, back and forth. You got your reasons, I got my wants. Still got that feeling but I'm too old to die young now. Too old to die young now. Above or below the ground.
La Montagne Solitaire avait changé de visage en ces quelques années. Depuis la mort de Smaug, débarrassés de sa présence nauséabonde, les pins de montagne s'étaient remis à pousser, et dans leur branches, de nombreux oiseaux se livraient à leurs chants. Les verts des épines faisaient ressortir les différentes couleurs des rochers, bleus, noirs, ocres et argent. Du sommet éternellement enneigé coulaient milles-et-un ruisseaux, dévalant les flancs et centaines de cascades scintillantes. Oui, la Montagne avait changé de visage. Elle était redevenue vivante. Et sur ses flancs, une naine gravissait la roche, elle aussi bien différente depuis ses années d'exil. La garde aux jeunes années sans blessures était devenue une naine d'âge mûr au visage fermé par le malheur et l'endurance.

Et l'effort... Indis ne grimpait pas les flancs de la Montagne Solitaire pour la première fois. Elle avait été une naine agile et rapide durant l'exil, souvent envoyée en éclaireur trouver les chemins les plus rapides. Mais depuis l'attaque, la garde avait affronté un Troll et n'en était pas ressortie indemme. Son épaule déboîtée et tout son flanc gauche brisé, la garde avait du passer plusieurs jours au lit et plusieurs semaines sans tenir une arme. Elle avait peu à peu repris, reprenant ses rondes d'un pas lent et claudiquant pour se fortifier la jambe, avant de reprendre prudemment le combat en profitant de l'occasion pour entraîner Gabrielle, désormais dénommée Tharis, aux armes naines. Puis, une fois ses forces revenues, Indis avait entrepris ses excursions sur les flancs de la Montagne, toujours de plus en plus loin, pour retrouver son endurance, mais surtout pour retrouver l'entrée du tunnel par lequel les gobelins les avaient attaqués.

Ce jour-là, Indis avait entrepris un voyage de trois jours qui la mènerait au flanc ouest de la Montagne, le plus éloigné, poussant ses recherches de plus en plus loin. Elle grimpait vers les hauteurs et reviendrait vers les bras les plus bas de la Montagne. L'été parvenait à sa fin, mais le soleil brillait encore de tout son éclat sur le versant sud qu'Indis était en train de traverser. La naine portait ses vêtements de voyage en cuir souple,léger en comparaison de sa cote de maille et cuir renforcé, mais elle avait tout de même du défaire les lacets de ses manches et de son col pour laisser sa peau luisante de sueur respirer un peu d'air.

"On silver necklaces they strung
The flowering stars, on crowns they hung
The dragon-fire, in twisted wire
They meshed the light of moon and sun."


...se chantait-t-elle d'une voix régulière comme le vent. Chanter en marchant avait toujours été pour elle une façon de réguler son souffle. Elle en avait une fois fait mention à Gimli, qui avait toujours eu des problèmes de souffle lorsqu'il s'agissait de gravir les nombreuses marches d'Erebor.
Indis grimpait des rochers particulièrement pentus vers un plaine quelques mètres au-dessus d'elle, où elle savait qu'un cours d'eau se jetait des rochers pour former un petit bassin avant de poursuivre son chemin. Indis comptait bien s'y désaltérer. Dès qu'elle se fut hissée en haut des rochers, Indis se retourna et contempla la plaine à ses pieds, Dale encore à peine visible au bord de la montagne à son extrême gauche, les ombres de Mirkwood pouvaient être devinées dans la brume à son extrême droite. Puis la garde se retourna, contemplant le sommet. Elle n'y avait encore jamais grimpé, réalisa-t-elle soudain. C'était une honte! Connaître aussi bien les tréfonds de la montagne sans en avoir ne serait-ce même que foulé le sommet. On devait s'y sentir roi. Roi Sur la Montagne...
Riant doucement à cette pensée, Indis s'approcha du bassin d'eau claire comme du cristal, se mit à genoux et plongea ses mains dans l'eau. Elle était glacée. Indis y but tout de même, d'abord doucement, puis profondément, cédant à sa soif. Plus encore... Indis hésita un instant, puis bascula vers l'avant, ses bras plongeant dans l'eau jusqu'aux coudes, enfonçant sa tête dans l'eau. Elle tint aussi longtemps qu'elle le put dans le froid glacial de l'eau, quelques secondes, puis en sortit, se haussant sur ses pieds avec une exclamation de douleur, d'agréable douleur, alors que l'eau ruisselait de ses tresses sur et sous son cuir, le long de sa nuque et dans son dos, et son visage, sa gorge et sa poitrine, le froid douloureux se transformant en fraîcheur revigorante et soulageante après la chaleur du soleil et de la marche...

Un bruit de gravier foulé la sortit immédiatement de son bonheur, ses muscles se tendant d'un coup alors qu'elle se retournait en tirant sa hachette de sa ceinture, prête à la lancer sur... le Roi Sous la Montagne lui-même.
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Thorin Oakenshield
Thorin Oakenshield
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MessageSujet: Re: I found a heart in the solid rock. I tried to show you but you wouldn't stop.   Sam 6 Juin - 0:59


「  I found a heart in the solid rock, I tried to show you but you wouldn't stop 」

Indis & Thorin
Le royaume sous la Montagne était de pierres taillées, de couloirs interminables, d'escaliers effleurant l'abîme, et où les yeux se posaient, un miracle était décelable dans l'art que les nains avaient mis dans leur royaume depuis des âges. Un royaume de majesté et de beauté où que l'oeil se posait, liant l'esprit pratique des nains à leur amour pour leurs arts. A l'extérieur cependant, les pentes de la Montagne restaient vierges et farouches, austères. La neige des sommets était aussi tenace que les nains qu'elle abritait, tandis que les pentes étaient abruptes, roches glissant sous le pied et aspérités violentes, adoucies par les fleurs et herbes sauvages qui s'accrochaient comme des nains à leur montagne. Quelques plateaux et terrasses en hauteur abritaient les jardins, élevages de mouflons et tout ce que les nains ne pouvaient contenir dans leurs halls de pierre, mais ces vastes esplanades étaient ridicules face à la haute stature de la Montagne solitaire. Minuscules havres de civilisations inatteignables par le bas, perdus au milieu des roches et des aspérités, soulignés par des ruisseaux audacieux et des escaliers naturels et fourbes.

Par bonheur, le roi sous la montagne était presque aussi agile que les mouflons de sa montagne.
Presque. Car l'âge commençait lentement à peser sur son corps robuste, et plus encore ses blessures encore récentes l'handicapaient, et lorsque ses lourdes bottes de fer glissèrent sur les fins graviers, les envoyant rouler jusqu'à un petit bassin d'eau, il maudit sa distraction et sa maladresse.
Les derniers souvenirs qu'il avait de gravir les pentes escarpées et chauffées par le sol de sa montagne remontaient à l'enfance. Lorsque lui et Frerin cavalaient comme des mouflons inconscients, sans croire qu'une foulure était possible. Le roi sous la montagne avec deux paires de béquilles, il aurait l'air malin, et cette idée mille fois lui avait traversé l'esprit lorsqu'il se rattrapait autour d'une saillie pour ne pas rouler au bas de sa montagne. Il avait chevauché des géants de pierre se battant de toutes leurs roches, plus chargé, plus fatigué, mal nourrit et chargé d'une quête sans espoir.  Mais ce jour-ci, à chaque qu'il se rattrapait à une saillie et que son poids pesait sur son bras, tout son torse lui faisait mal et ses muscles qui lançaient, son souffle qui se coupaient, il se retrouvait incapable de sauver le moindre hobbit d'une mort certaine. Son bras allait mieux et il n'avait plus besoin de le porter en écharpe, commençant lentement à se réhabituer au poing d'orcrist et aux chocs que toute passe d'arme invoquait, les bleus de son torse tirant nettement sur un jaune passé, presque invisible sous sa toison sombre. A condition expresse de ne pas emmerder de dragons ou de trolls et de ne pas aller combattre quelques gobelins, il serait comme neuf d'ici peu; Crapahuter sur les pentes d'Erebor n'avait pas fait partie des interdictions énoncées par Gloïn, sans doute parce qu'il n'avait pas estimé son roi assez stupide pour s'y risquer.
Il s'était pourtant engagé sans la moindre hésitation sur les contreforts de sa montagne dès le matin.

Si Thorin n'avait jamais réussi à dissimuler sa condition et sa naissance, même dans les rangs des exilés ou des forgerons des villes humaines, il avait toutefois appris à faire taire d'un regard les commentaires que sa conduite pourrait susciter; comme lorsque qu'un garde l'avait vu se glisser à l'extérieur par l'une des portes menant directement sur le côté de la montagne. Il était toujours reconnaissable, même si ce matin, il n'avait rien de royal dans ses atours: une tunique sans manche bleue nuit, sur une chemise dont les manches d'un bleu plus glacial et pâle s'arrêtaient à ses coudes. Sans bijou, armure, ni couronne, il crapahutait depuis des heures, roi à quatre pattes sur sa montagnes à la recherche de sa garde. Indis ne l'avait pas retrouvé lorsqu'il s'était aventuré hors de ses appartements, et s'il avait croisé plusieurs fois Kili et Fili, leur fidèle et brave ombre n'était pas dans leurs pas. Il n'avait rien dit, mais une ombre était passé devant ses yeux alors que, comme souvent ces derniers jours, il constatait l'absence d'Indis. Elle entraînait assidument Tharis, et son manquement à son poste ne pouvait pas être excusé par ses blessures encore récentes. Il avait senti plusieurs fois sa réconfortante présence à ses côtés et elle faisait défaut aussi bien à Dis qu'à Fili ou lui-même; elle n'était pas en colère spécifiquement contre lui ( à nouveau ). Pourtant, ce n'était pas son genre de disparaître pour rien, encore moins de laisser prendre le pas à des affaires privées ( retrouver un amant ou une amante dans un couloir adjacent ? )
Thorin était blessé, un peu, par son absence et ses secrets. Indis devait déjà passer une partie de sa garde auprès de Fili, Kili et Dis, qu'elle entraînait Tharis... Il l'avait toujours eu auprès de lui, de l'enfance à son départ pour reprendre pour Erebor. Possessivité. Les derniers restes de sa royauté. Il était depuis longtemps prêt à laisser la place à Fili, à lui céder le trône, et la couronne, mais... ce n'était pas pareil.

On silver necklaces they strung
The flowering stars, on crowns they hung
The dragon-fire, in twisted wire
They meshed the light of moon and sun.

Le chant d'Indis avait été porté par le vent et avait entraîné le roi sur ses traces, Thorin se surprenant parfois à recomposer dans sa barbe les paroles volées par Manwë. L'air lui était familier, et ses paroles faisaient écho à celles d'Indis qu'il entendait de loin en loin. Il aimait chanter, mais n'avait pas le souvenir de l'avoir fait consciemment depuis cette nuit en Comté. Mais son coeur fredonnait dès qu'il entendait un chant des siens et il se concentrait plus sur son fin filet de voix que sur les graviers roulant sous ses pas, la brise portant la voix d'Indis scandant ses pas et son souffle.
Comment faisait-elle pour le semer ainsi ? Sa longue chevelure d'or fin devait se voit telle un edelweiss au milieu des nuances gris-brunes de leur décor. Et pourtant, il lui courait après depuis le matin.
Il n'avait retrouvé sa piste que lorsque il avait rejeté ses longs cheveux en arrière. Machinalement, il les avait noué dans la nuque à l'aide d'un lacet de cuir; emmêlés par l'effort et la sueur, ils tombaient tout de même lourds et chauds sur sa nuque. Sa tunique légère collait à sa peau et son souffle était court, l'effort et la chaleur lui rappelant la présence d'un petit bassin d'eau pas très loin dans cette zone. C'était l'appel de la fraîcheur et la supposition qu'Indis devait être dans le même état qui avaient poussé ses pas dans cette direction, jusqu'à ce qu'il tombe sur la naine, agenouillée au bord de l'eau.

Sa première pensée était qu'elle devait se faire aussi âgée que lui pour se sentir si sereine, ne pas l'entendre venir avec ses gros souliers et pour baisser ainsi la garde en position de faiblesse. La seconde fut de se perdre un instant dans les tresses de la naine, où les gouttes d'eau étincelaient comme de nouveaux bijoux, dans cette scène idyllique perdue dans la montagne alors que l'eau ruisselaient de la gorge d'Indis au sol assoiffé, loin des rumeurs de la guerre et du pouvoir. Que troublèrent donc les pas maladroits du roi et l'arme de fer de la guerrière.

"-Tu es supposée jeter ça sur mes ennemis, pas sur ma personne."
constata doucement Thorin alors que Indis levait une hachette dans sa direction ;

Le roi leva une main apaisante, en symbole de paix avant de s'approcher à son tour du bassin. Ses pas étaient las alors qu'il se laissait tomber près d'elle et plongeait à son tour les mains dans l'eau, à genoux dans l'herbe sauvage. La poussière souillant ses mains se diluait  dans l'eau alors qu'il lui lançait un regard;

"Si la garde royale ne reste pas près du roi, le roi doit venir à elle. Que fais tu ici de plus important que ton poste ?"

Certains pourraient l'accuser de trahison, de rendez-vous galant même, mais étrangement ces idées ne traversaient pas le front de Thorin alors qu'il esquissait un sourire et fronçait légèrement les sourcils curieux. Il détourna pourtant le regard pour le poser sur l'eau scintillant où brillaient leurs reflets échevelés, et recueillit de l'eau dans ses paumes pour s'en asperger le visage. Le nain resta un instant les mains froides et humides pressées contre son visage, avant de le laisser descendre sur ses genoux et de river son regard vers le paysage qui s'étendait en contre-bas de sa montagne.

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Indis
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MessageSujet: Re: I found a heart in the solid rock. I tried to show you but you wouldn't stop.   Mer 22 Juil - 11:16
Indis ∞ Thorin
Tu es supposée jeter ça sur mes ennemis, pas sur ma personne. » lui signala Thorin d’une voix calme.

Nul doute qu’il s’agissait bien là du Roi Sous la Montagne, et pourtant Indis lui trouvait quelque chose de radicalement différent. De plus serein. De plus apaisé. Presque… heureux. Depuis des siècles, depuis l’exil même d’Erebor, le visage de Thorin avait été dur, sévère, impassible. Un visage qu’Indis avait su reconnaître comme un masque face au deuil et à la misère du monde extérieur.  Un masque qu’il avait gardé à son retour, sans doute à cause de l’influence néfaste du Trésor en ses halls, ou tout simplement parce que ce masque était depuis devenu son véritable visage.  Celui d’un Roi et non plus d’un jeune prince. Indis en avait eu peur, peur que son sourire n’existe désormais plus que dans sa mémoire, mais à présent,  à voir son Roi lever sereinement une main vers elle en signe de paix, son regard narquois et complice à la fois, Indis eut le sentiment de retrouver le Thorin de sa jeunesse…

« Et qu’en est-il lorsque tu es ton propre ennemi, Thorin ? » répondit-elle en replaçant le manche de sa hachette dans sa ceinture, tandis que son Roi se laissait tomber à genoux à ses côtés avec un grognement de fatigue pour mettre ses mains dans l’eau claire et pure du bassin. Indis eut tout le loisir de l’observer. Les fines mèches argentées qui parcouraient ses cheveux attachés sur sa nuque étaient bien la seule trace de son âge avancé. Ses épaules étaient toujours aussi massives et solides, tendant le tissu de sa chemise. Ses mains et ses poignets épais paraissaient aussi forts que dans leur jeunesse, lorsqu’il l’avait agrippée par la taille et retournée au sol lors de leurs maints entraînement. La sueur sous ses cheveux imbibait sa tunique, la collant aux muscles de son dos qui n’avait aucun mal à se tenir aussi droit qu’une jeune nain soldat. Indis poussa un profond soupir en regardant le ciel. La sensation de fraîcheur que lui avait procurée l’eau du bassin s’était déjà estompée, la chaleur du soleil l’étouffant déjà, lui enserrant la poitrine comme un étau, faisant battre plus rapidement son cœur. Sa main vint aux lacets déjà défaits de son col, regrettant déjà sa tunique de cuir. Le temps pouvait changer rapidement dans les hauteurs, mais à présent, elle aurait payé cher pour une chemise de lin blanc… « Que fais-tu ici, Thorin ? Le Roi Sous la Montagne ne devrait-il pas être… et bien, sous la montagne ? » lui demanda-t-elle d’un air espiègle.

« Si la garde royale ne reste pas près du Roi, le Roi doit venir à elle. Que fais-tu ici de plus important que ton poste ? » lui retourna-t-il la question avant de s’asperger le visage d’eau. Indis réalisa que Thorin aurait pu trouver prétexte à la sermonner pour avoir quitté Erebor  sans l’avertir, mais elle ne put s’empêcher de ressentir un pointe de satisfaction : maintenant, lui aussi avait une idée de ce qu’elle avait ressenti quand il avait quitté les Montagnes Bleues sans la prévenir.

« Je m’assure de la sécurité d’Erebor et de son Roi. » répondit-elle sans le moindre ton d’excuse, jouissant du paradoxe de ses mots avec sa position actuelle hors de la cité naine. « Le tunnel des gobelins a été condamné du côté d’Erebor, mais son entrée est toujours grande ouverte. Elle nous expose à une nouvelle attaque par cette faille. Je la cherche pour que nos maçons puissent la condamner là également. » Son regard parcourait les flancs de la Montagne alors qu’elle parlait, comme cherchant le tunnel des yeux. « Je compte explorer ce flanc-ci aujourd’hui par le haut, explorer l’ouest demain et revenir explorer plus bas le jour suivant… Si mon Roi m'y autorise. » ajouta-t-elle en réajustant les lanières de son bouclier, de son sac et sa ceinture, prête à repartir… « Un tunnel aurait pu passer complètement inaperçu entre les bras sud-ouest et nord-ouest, ou encore s'ils ont exploité la grotte de la rivière souterraine à l'embouchure au pied de la montagne,  qu’en penses-tu ? » finit-elle par lui demander. Thorin connaissait la Montagne aussi bien qu’elle, sinon mieux celon les différents flancs qu’ils avaient eu l’occasion de traverser dans leur jeunesse.
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Thorin Oakenshield
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MessageSujet: Re: I found a heart in the solid rock. I tried to show you but you wouldn't stop.   Sam 26 Sep - 20:07


     Indis & Thorin

       
 
     I found a heart in solid rock, I tried to show you but you shouldn't stop
I've been chasing You up and down just... In case you need me.


« Et qu’en est-il lorsque tu es ton propre ennemi, Thorin ? »  Thorin inclina légèrement la tête – le coup était bas, mais mérité, même s'il attristait quelque peu son sourire. Un peu. Sans l'effacer, l'emplissant simplement d'une douleur digne, d'un deuil grave qu'il avait accepté depuis longtemps. Il avait accepté cette réalité, ils avaient déjà eu cette discussion. Lorsqu'il était son propre ennemi, lorsque l'ombre qui grandissait dans son cœur et dans son âme menaçait de tuer qui il était vraiment, c'était bien sur lui qu'elle devait pointer son arme. Et le tuer si nécessaire. Thorin ne regrettait qu'une chose : que si la situation se présentait, il n'aurait pas assez sa tête à lui pour tomber à genoux devant la guerrière, porter ses cheveux sur le côté et lui présenter sa nuque à sa lame. Il ne voulait plus blesser les siens, plus porter offense et préjudice à son peuple – Indis était son garde-fou, et lorsqu'il devenait son propre ennemi, et l'ennemi du peuple qu'il avait juré de guider et de protéger, il ne voulait rien de plus que sa lame dans sa poitrine si rien ne pouvait le sauver. Il avait trop commis d'erreurs et d'atrocités pour se regarder à nouveau dans l'eau claire et apprécier son reflet.

« - Tu sais bien ce qu'il en est, » répliqua-t-il à voix basse alors qu'il passait près d'elle pour atteindre l'eau claire.

« Je m’assure de la sécurité d’Erebor et de son Roi. » Il lui jeta un regard de biais, très peu amusé par sa réplique selon toute apparence. Toute apparence ? Pas si on s'attardait sur la légère ride qui formait une fossette au coin de ses lèvres alors qu'il esquissait une ombre de sourire en coin, pas si on observait la manière dont il posait les yeux sur Indis – si on s'attardait sur le plis sévère de son front, et l'air peur amusé de ses yeux, de son expression, il ne la trouvait pas drôle. Rien n'était plus faux et l'atmosphère s'en ressentait après la boule   Mais pour cela, il fallait connaître Thorin sur le bout des doigts, le connaître comme il connaissait les pierres d'Erebor ou les sciures du bois de son bouclier, l'avoir connu avant que le masque du devoir et de la gravité ne voile le jeune prince, le jeune nain qu'il avait été. Celui qui ne valait pas mieux que Frerin ou Fili, avant qu'il ne voie ces aînés emportés par l'influence néfaste de l'or et des richesses qui corrompait le plus pur minéral. Mais il avait pris un masque qu'il avait oublié d'enlever, dont il ne savait plus où était le début, où était la fin, s'il s'agissait encore de sa peau de chair capable de rire et d'aimer ou que de l'or froid, grave et impénétrable.

Pourtant, lorsqu'il se trouvait ici, la sueur dévalant sa colonne vertébrale, le ciel au-dessus de la tête et les brises agitant doucement ses tresses, il sentait son masque tirer, craqueler sur ses joues. Donner l'illusion que comme les murs d'Erebor, il pouvait s'écrouler et le libérer, libérer la charge qui peser sur ses épaules. Voir l'horizon infini s'étendant sous ses yeux avait longtemps donné le vertige à Thorin – aujourd'hui, il lui manquait.

« Le tunnel des gobelins a été condamné du côté d’Erebor, mais son entrée est toujours grande ouverte. Elle nous expose à une nouvelle attaque par cette faille. Je la cherche pour que nos maçons puissent la condamner là également. » Thorin suivit son regard, ou plus exactement, posa son regard sur la naine qui se redressait pour observer les flancs de la montagne, soulignant de son regard affirmé les zones qu'elle désignait de la voix. Il était surpris, surpris de lui-même, de ne pas avoir pris la route avant elle, comme il l'aurait fait cent ans auparavant. Son trône et son or l'enchaînaient plus sûrement que la honte et la pauvreté de l'exil – et il en avait honte. Pas elle. Indis était toujours aussi fière et sauvage, défendant Erebor et son roi, même de dangers dont ils ignoraient tout. C'était une excellente idée, qui n'avait que trop tardé. Un roi avait tant à faire – Thorin le savait depuis l'enfance, mais il se retrouvait toujours à devoir compter sur les siens plus que sur lui-même.

A fixer ainsi la montagne solitaire, elle lui rappelait lui-même, lorsqu'il cherchait tant Erebor du regard, lorsque durant la carte, son cœur mourait à petit feu de ne pas apercevoir à l'horizon le mont tant chéri. Fière, droite, brave et imperturbable. Ils avaient tous les deux la même capacité à se fixer un objectif et de ne jamais en dévier, ne marcher le dos droit, les tresses battant leurs reins et à faire tomber les montagnes et les dragons devant leur entêtement. Il avait été une époque où il avait été sûr de lui et de ses choix, de son destin, de ce qu'il était. Ce n'était plus le cas aujourd'hui, mais à la regarder faire, il retrouvait un peu d'espoir et sentait sa respiration se faire un peu plus légère.

Au moins Erebor était bien gardée.

« - Je compte explorer ce flanc-ci aujourd’hui par le haut, explorer l’ouest demain et revenir explorer plus bas le jour suivant… Si mon Roi m'y autorise. »  A son tour, Thorin se redressa lentement, faisant craquer ses cuirs et ses os pendant que la guerrière vérifiait son harnachement. Jamais son regard clair ne déviait de la garde qui se préparait – le visage grave impénétrable, mais aussi songeur que soucieux. Comme toujours, les plans d'Indis étaient parfaits. « Un tunnel aurait pu passer complètement inaperçu entre les bras sud-ouest et nord-ouest, ou encore s'ils ont exploité la grotte de la rivière souterraine à l'embouchure au pied de la montagne,  qu’en penses-tu ? » Le roi sous la montagne acquiesça pensivement, alors que s'étendait dans son esprit la carte des flancs de sa montagne – le seul endroit du monde où il savait s'orienter. Et ce malgré la brume, les rochers, les avalanches, les neiges et les recoins secrets connus des nains seuls, les portes condamnées

« - Ton raisonnement est juste et je ne regrette que de ne pas avoir envoyé quelqu'un plus tôt. »

Il la quitta du regard pour observer Erebor, du scintillement de l'eau à leurs pieds, à son sommet inatteignable et invisible de leur position. Il eut un frisson, se perdit un instant dans cette contemplation avant de froncer les sourcils, alors qu'une journée précédente revenait à sa mémoire :  « - J'ai envoyé des gardes explorer l'espace entre les deux bras – avec ...Smaug, des terrasses ont été ouvertes dans les hauteurs des flancs à plusieurs endroits, je voulais m'assurer de cette zone. » Tout en parlant, il reposa son regard vers elle, et affirma soudain d'un ton plus régalien tandis qu'il se remettait en mouvement :

« - Le roi sous la montagne n'autorise pas sa garde personnelle à crapahuter sur tous les flancs de la montagne en mettant en danger toute la famille royale par son absence. »


Le ton était dur et sans appel, royal – presque aussi sombre et sépulcral que lorsqu'il ordonnait aux siens de chercher nuit et jour le joyau de la montagne. Effet sans doute accentué alors que Thorin passait à côté d'Indis sans même daigner tourner la tête, encore moins son regard, vers elle, n'offrant au regard que les mèches d'ébènes qui, alourdies de quelques bijoux usés s'étaient échappés du lacet nouant ses cheveux dans sa nuque – ça, et sa barbe courte, déjà un peu trop longue et sauvage par rapport à ses habitudes.. Pourtant, après l'avoir frôlé, dédaignée et dépassée, le roi sous la montagne s'arrêta à quelques pas au-dessus d'elle, une main appuyée contre la poignée d'Orcrist, son bras encore douloureux plié le long de son torse, comme s'il était encore en écharpe. Thorin inspira profondément une bouffée d'air, comme s'il récupérait ses dernières forces, profitait encore de la douce fraîcheur de l'eau qui déjà séchait à ses tempes, alors que ses tresses étaient agitées par la brise fraîche qui descendait des nuées. Mais ce n'est pas vers leur destination qu'il portait son regard, au contraire alors qu'il tournait à demi la tête vers Indis tout en parlant … tout en parvenant à éviter son regard :

« -Tu me demandes ce que je fais là, et je suis venu pour toi. Pour te chercher et il est hors de question que je te laisse continuer seule ; le roi sous la montagne est sorti de sa montagne et a besoin de sa garde pour le protéger – tu peux peut-être le laisser seul au cœur d'Erebor, malgré les trolls et les assassins, mais dehors ? Un roi sous la montagne ne survit pas sous le ciel, n'est-ce pas ? »

Il y avait une légère provocation dans la fin de sa phrase et il l'observa avec un sourire en coin ; presque moqueur, presque espiègle, gouaille pour cacher la blessure que ses propos révélaient ; la fuite d'Indis le blessait. Elle lui manquait – ce n'était qu'un juste retour de bâton après ce qu'il lui avait fait, mais sa présence, son ombre lui manquait. Il la voulait auprès de lui, accomplissant son devoir, le surveillant. Le protégeant.

Avec une hésitation, il redescendit vers elle et s'arrêta à quelques pas pour poursuivre d'une voix plus basse, presque à mi-voix, presque une confidence.

« - Si mes blessures te ralentissent, je rentrerais. Mais je t'accompagne ; c'est à la fois un honneur et un plaisir Indis. Je ne supporte plus d'avoir une couronne sur mon crâne et un plafond au-dessus de ma tête, encore moins de te voir me fuir moi-même et ton devoir. »

Le roi sous la montagne se tut avec un silence qui était presque un soupire, alors que les mots et les erreurs nouaient sa gorge, jusqu'à ce qu'une bourrasque plus violente que les autres ramenaient ses cheveux devant son visage, voletant dans l'air comme mus d'une vie propre. Le vent se levait et Thorin releva les yeux, le visage vers le ciel pour exposer son visage à la pluie. Elle était encore à peine perceptible, lorsque les fines goutelettes portées par le vent rafraîchissaient l'air étouffant qui saturait la montagne -  L'idée de s'abriter ou de froncer les sourcils, se protéger, n'effleurait pas son esprit ni ses traits régaliens – il était un nain. Au contraire, il jeta un regard à Indis – lui demander si elle avait peur d'une bruine n'était pas de la taquinerie, mais une insulte – avant de lui faire un signe de tête : en route ?
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MessageSujet: Re: I found a heart in the solid rock. I tried to show you but you wouldn't stop.   Sam 26 Déc - 14:01
Indis ∞ Thorin
« Je m’assure de la sécurité d’Erebor et de son Roi. » avait-elle affirmé, fière et sans le moindre remords. « Le tunnel des gobelins a été condamné du côté d’Erebor, mais son entrée est toujours grande ouverte. Elle nous expose à une nouvelle attaque par cette faille. Je la cherche pour que nos maçons puissent la condamner là également. » Alors qu’Indis tournait son regard vers la Montagne, elle constatait du coin de l’œil que Thorin ne suivait pas le mouvement, restant tourné vers elle, écoutant ses propos. « Je compte explorer ce flanc-ci aujourd’hui par le haut, » poursuivit-elle en désignant la paroi d’un coup de menton, Thorin ignorant toujours la Montagne. Ça en devenait agaçant. « …, explorer l’ouest demain… » Son visage se tourna vers l’horizon où le soleil se coucherait dans de longues heures, Thorin se sentant toujours aussi peu concerné. Avait-il quelque chose à redire ? « …et revenir explorer plus bas le jour suivant…   Si mon Roi m'y autorise. » finit-elle avec provocation, faisant pleinement face à son Roi tandis que celui-ci se redressait sans la quitter du regard.

Elle ne voyait pas la moindre chose à repenser. Le parcours était bon, profiter du temps clément pour monter dans les hauteurs, et rester vers les racines de la montagne quand la fatigue commencerait à se faire sentir.  Les zones à explorer étaient plus qu’évidentes, n’importe quel nain s’en serait aperçu si le tunnel avait été creusé n’importe où ailleurs sur cette façade de la Montagne. Indis partait seule, et cela comportait des risques, mais elle était plus expérimentée que la plupart des nains, et plus elle sortait de soldats d’Erebor, et plus elle laissait la cité naine exposée… Ah oui, il y avait bien ça dont ils pouvaient parler…  Elle était en effet partie seule au lieu de protéger la famille royale. Mais si Thorin comptait lui reprocher d’être partie sans lui en toucher un mot (ce qu’il était en droit de faire), elle avait une ou deux choses à lui dire à propos des départs inattendus qui lui étaient restées sur le cœur un certain temps. Non, conclu Indis en affrontant le regard de son Roi, une lueur incandescente dans les yeux, Thorin n’avait rien à redire, mieux valait pour lui…

« Ton raisonnement est juste et je ne regrette que de ne pas avoir envoyé quelqu'un plus tôt. » lui répondit Thorin, et Indis se détendit visiblement, semblant passer de l’état d’une statue de granit à une naine de chair et de sang. Thorin tourna enfin son regard vers la Montagne Solitaire, et Indis n’attendit pas plus pour se remettre en chemin, passant devant lui pour longer l’eau pure et se diriger vers la façade qu’elle comptait grimper dans la journée. « Mais le Roi Sous la Montagne n'autorise pas sa garde personnelle à crapahuter sur tous les flancs de la montagne en mettant en danger toute la famille royale par son absence. »

Indis s’était arrêtée net. Dans son dos, la voix autoritaire de son Roi ne pouvait laisser place à aucune autre réaction que l’obéissance. C’était dans ses veines. Cela faisait partie de qui elle était, et en cet instant, la fierté d’Indis était mortifiée d’avoir suivi l’ordre de son Roi si vite, presque avant qu’il ne l’ait fini. C’était ce qui faisait d’elle une si bonne Garde Royale, la connaissance de son Roi, sa capacité à savoir ce qu’il pensait, allait dire et faire. Mais aujourd’hui, juste en cet instant, même si au bout du compte, elle aurait fini par s’arrêter, Indis aurait apprécié être capable de faire un pas ou deux de plus, juste pour lui montrer qu’elle n’était pas précisément ce qu’il avait dit…

« Garde personnelle ? » répéta Indis, tournant vers lui son regard incrédule. C’était nouveau. Toujours admis, implicitement accepté qu’elle soit dévouée à Thorin plus qu’à quiconque, mais venant de la bouche du nain, avec une telle évidence, s’en avait quelque chose de plaisant… et d’insultant.

Thorin ne lui répondit pas. Après avoir passé tant de temps à la fixer du regard, il choisissait délibérément de l’ignorer, s’approchant d’elle en gardant son regard sur sa Montagne, la dépassant, poursuivant son chemin pour s’arrêter lui-même dos tournée vers elle. C’est qui aussi connaissait très bien sa garde, comment elle pensait, et réagissait. A croire qu’il lui exposait volontairement son royal derrière pour qu’elle y mette sa botte naine.

« Tu me demandes ce que je fais là, et je suis venu pour toi. Pour te chercher. » poursuivit Thorin, détournant l’attention d’Indis de sa cible. La naine leva son regard aussi noir que le ciel qui s’assombrissait vers le crâne de Thorin qui se retournait pour lui faire face. « Et il est hors de question que je te laisse continuer seule. Le Roi Sous la Montagne est sorti de sa montagne et a besoin de sa garde pour le protéger – tu peux peut-être le laisser seul au cœur d'Erebor, malgré les trolls et les assassins, mais dehors ? Un roi Sous la Montagne ne survit pas sous le ciel, n'est-ce pas ? »

Indis l’avait toujours dit, un nain ne pouvait supporter qu’une certaine quantité de bêtises, très restreinte… Thorin avait dépassé cette limite quelque part entre « hors de question » et « Un Roi Sous le Montagne ne survit pas sous le ciel. »

« Que veux-tu dire ? » demanda Indis d’une voix tremblante, probablement de colère, abandonnant tout respect pour son Roi.  « Qu’il ne survit pas deux ans à traverser la Terre du Milieu pour reprendre son Royaume, ou qu’il ne survit pas à six ans d’exil sous le ciel, sans sa « garde personnelle »… » siffla Indis, toute la rancune et le sentiment de trahison d’avoir été laissée en arrière transparaissant dans sa voix.

C’était dit. Indis avait l’impression d’avoir enfin posé un lourd fardeau qu’elle avait porté sur son cœur depuis son départ des Ered Luin, un fardeau qui n’avait que s’alourdir en découvrant son Roi sous l’emprise du Mal du Dragon, et s’alourdir encore de mois en mois chaque année. Comme lorsqu’elle dévoilait à Oïn une blessure infestée qu’elle avait voulu garder secrète trop longtemps, Indis se sentait à la fois soulagée, mais plus vulnérable que jamais. Elle faisait de son mieux pour ne pas le montrer, sa fierté aussi blessée que son âme, tenant de maintenir son regard rancunier aussi acéré que la roche sous les outils des nains maçons, mais s’effritant peu à peu.

Thorin du le sentir, revenant sur ses pas pour s’approcher de sa garde, ne s’arrêtant qu’à quelques pas d’elle.

«  Je t'accompagne. » dit-il finalement, provoquant un pli d’incompréhension sur le front de la naine. « C'est à la fois un honneur et un plaisir Indis. Je ne supporte plus d'avoir une couronne sur mon crâne et un plafond au-dessus de ma tête, encore moins de te voir me fuir moi-même et ton devoir… »
« Je ne t’ai jamais fui, Thorin. »
répondit Indis d’une voix sourde mais adoucie, son regard sombre e humide comme le ciel menaçant de se déverser sur eux. « Je n’ai jamais cherché à te fuir. Tu dois confondre avec quelqu’un d’autre. » Le visage d’Indis avait perdu de sa férocité, et même si ses mots pouvaient être aussi tranchants que l’acier, ils se voulaient aussi réconfortants. Malgré tout ce qu’il avait pu faire, Indis faisait partie de ces nains à avoir toujours cru en leur Roi, à avoir toujours cru en Thorin.
« Si mes blessures te ralentissent, je rentrerai. » termina Thorin.  « Mais je t'accompagne. » Le vent s’était levé, faisant voler les longues mèches de Thorin autour d’eux, la pluie tombant finement sur le visage d’Indis, aussi impassible que la Montagne. Puis elle finit par ouvrir la bouche, sa voix grondante comme un orage.
« Ça pour sûr, tu vas m’accompagner. » lui dit-elle en approchant son visage à quelques millimètres du sien, en une menace aussi claire que les cristaux de la montagne. Puis elle contourna Thorin et commença à escalader le sentier, continuant à lui parler de dos. « Et je me contre-fiche que tes blessures te fassent souffrir, gémir ou pleurer, tu n’as pas intérêt à rentrer ! » Indis s’arrêta pour se tourner vers Thorin et planter ses yeux dans les siens. « Tu n’as pas intérêt à me quitter une seule fois de plus, Thorin Oakenshield. » Et sur cette menace, Indis escalada la première marche du sentier qui les mèneraient vers les hauteurs de la Montagne.

La pluie ne cessa de tomber. Elle s’était mise à ruisseler le long des rochers en fins filets d’eau, qui devenaient à présents des ruisseaux. Le sommet fut bientôt invisible, perdu dans les nuages d’argent et d’acier, mais le manque de visibilité n’avait pas de quoi inquiéter les deux nains. Indis savait que Thorin connaissait les flancs de la Montagne aussi bien qu’elle. Aucune chance qu’ils ne tombent surpris dans un précipice qu’ils n’avaient pas vu. En revanche, la tâche de trouver une faille pouvant camoufler l’entrée d’un tunnel devenait de plus en plus ardue… Au fur et à mesure de leur ascension, les brumes se décrochant des nuages venaient à leur rencontre et leur camouflait le moindre rocher à plus de trois mètres. Indis se retourna un instant, laissant Thorin la rejoindre…

« Je doute que le temps ne s’améliore de ci-tôt… Mais je doute également qui ne s’améliore d’ici l’arrivée de l’hiver et du printemps. Nous pourrions ne pas avoir d’autres occasions d’ici plusieurs mois. Penses-tu que nous devrions rentrer ? »

Le regard confiant que lui accorda Thorin lui indiqua qu’il ne souhaitait pas abandonner plus qu’elle. Indis ne put s’empêcher de sourire. A le voir ainsi, sans armure, sans souci lui plissant le front, les cheveux attachés derrière la nuque, la barbe encore naissante, il pourrait n’avoir qu’une quarantaine d’année, alors qu’ils n’étaient tous deux que de jeunes nains s’entraînant, découvrant ensemble leur force et leur endurance.

Sans ajouter mot, Indis reprit la marche. Comme elle en avait eu le pressentiment, la pluie ne se tempéra pas. Pire, elle s’intensifia. Lorsque la nuit tomba, plus tôt que prévu à travers les nuages, les deux nains étaient trempés jusqu’aux os, leurs tresses ruisselantes comme des cascades. Ils ne tardèrent pas à trouver l’une des terrasses que Thorin avait mentionné, qu’un renfoncement gardait à l’abri de la pluie et du vent. Indis s’y laissa tomber à genoux, puis s’assit.

« Je ne comprends pas comment aucune race puisse accepter de vivre ainsi à la surface, à la merci des éléments ! » ne se priva-t-elle pas de se plaindre en essorant ses tresses, avant de commencer à sortir de son sac de quoi camper pour la nuit.


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Thorin Oakenshield
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MessageSujet: Re: I found a heart in the solid rock. I tried to show you but you wouldn't stop.   Dim 31 Juil - 13:07


「  I found a heart in the solid rock, I tried to show you but you wouldn't stop 」

Indis & Thorin
Indis était tout ce qu'un nain, tout ce qu'une naine devait aspirer à être – brave, courageuse, eudrante, honnête, loyale, féroce, fière. Bullshit-proofed. Elle rayonnait de force, pas comme un joyau ou comme une fleur : non, ses rayons étaient bruts, droits comme le dos de la naine, refusant le compromis et la défaite. Elle était semblable à Erebor, semblable au dessein que devait avoir Mahal en les créant. Tout ce que Thorin devait aspirer à être. Et lorsqu'il la fixait ainsi, tendant le menton avec une provocation certaine malgré le respect indéniable qui s'était noué sans effort entre eux, il y a plus d'un siècle de cela, il ne pouvait s'empêcher d'en avoir le souffle coupé. De l'admirer. Leurs rapports était complexes, houleux, intenses. Il était roi, elle était garde, et le jeu de la hiérarchie et du pouvoir les rappelait bien trop souvent à l'ordre, douloureux pour tous les deux, irrévocable cependant. Il l'avait trahi, il l'avait déçu. Ils pouvaient recomposer leurs liens, recoudre la plaie béante, mais la cicatrice resterait, les obligeant à marcher sur un terrain glissant, et coupant un peu le souffle de Thorin à chaque fois que, ébahi, les six ans s'estompaient de sa mémoire et le remettait face à Indis, plus brûlante et tangible que les feux des forges.

« Garde personnelle ? » Thorin ignora ces paroles à dessein, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Mettre à jour l'implicite entre eux lui était venu naturellement – après tout, il était le roi, et elle était une garde royale. A l'époque où il n'était que prince, il connaissait chacun des gardes royaux, que se partagaient son père, son grand-père, son frère, sa sœur et lui-même, chacun par leur nom, ayant soin de leur présenter respect et attention. Mais Dwalin avait toujours été un frère d'armes avant d'être un garde. Et Indis ? Indis avait toujours été son ombre, une soeur d'armes, une amie, un soutien indéfectible dont il n'aurait jamais pensé être privé, même lors de leurs combats. Jusqu'à ce qu'elle se dresse contre lui et prouve sa valeur d'autant plus.

Thorin Oakenshield était un leader né, mais lorsqu'il était l'heure de convaincre et d'utiliser sa voix de velours grave pour autre chose que galvaniser ses troupes pour affronter la mort - .. il était effroyable. Etre roi rendait votre langage performatif - Indis était sa garde personnelle, parole irrévocable qui avait figure de décision royale et de loi.  Parfois, il n'était pas sûr d'être si ravi de ce pouvoir, et c'était un doute qui fissurait sa montagne de responsabilité - et si, à nouveau, il donnait un ordre qui équivalait à la mort et au déshonneur ?

Indis n'avait pas ( plus ? ) peur de l'affronter, et d'enfoncer la lame jusqu'à la garde dans des plaies mal refermées alors qu'elle se retournait vers elle, le regard aussi furieux que le ciel noir et terrible au-dessus d'eux, la montagne grondante de furie et de force sous leurs pieds.  S'il n'avait pas eu le désir de la provoquer, s'il n'avait pas été drapé de sa propre majesté, s'il avait un nain plus influençable, il aurait tremblé alors qu'elle le fusillait du regard - implacable de vérité « Que veux-tu dire ? Qu’il ne survit pas deux ans à traverser la Terre du Milieu pour reprendre son Royaume, ou qu’il ne survit pas à six ans d’exil sous le ciel, sans sa « garde personnelle »… »
Il cilla simplement, et la blessure était perceptible dans ses yeux clairs - mais il ne se défendit pas, avalant simplement sa salive, les lèvres closes, mortes et faibles. Il n'avait pas survécu, il ne s'était pas senti vivant durant ses six ans. Un bref instant, lorsqu'il avait frappé le roi de la forêt noire - six ans de douleur et de nostalgie, de regrets et de honte, fantôme en pénitence cherchant à s'absoudre devant ses ancêtres et son peuple. Il méritait cela. Etrange n'est-ce pas ? Lorsqu'il était parti, il y a 8 ans, il était convaincu de faire ce qui était juste, de réparer dans une quête insensée - et suicidaire, il le savait à l'époque, il le savait aujourd'hui - la faute commise par son grand-père plus d'un siècle auparavant. Et lorsqu'il était parti, il y a 6 ans, c'était pour réparer son retour, effacer les blessures qu'avait causé la première trahison envers Indis. Et aujourd'hui ? Les deux résonnaient, impardonnables.

« Je ne t’ai jamais fui, Thorin. » Pourquoi est-ce que ces mots avaient l'effet contraire de leur sens ? Il avait l'impression qu'elle était à des lieues de lui, plus lointaine qu'exilé. Il savait qu'elle l'accusait d'avoir fui - elle, sa montagne, son peuple, son devoir. Il avait fui. Comme s'il pouvait se fuir lui-même sans se laisser aller au déshonneur de la mort sans avoir expier ses fautes.  Maintenant qu'il s'était rapproché, il voyait dans ces yeux le miroir des siens - forts, farouches, fiers, endurcis dans le feu de Mahal et des épreuves, avec au coeur un nain trop jeune qui voyait le dragon brûler son foyer - métaphoriquement et littéralement. Les mêmes faiblesses que les siennes, le même fardeau, la même écorchure - ils étaient de vieux guerriers trop farouches et trop fiers, ne sachant pas comment déposer leurs boucliers et qui se blessaient en voulant s'étreindre. Laissant soudain se montrer vulnérables du coin de l'oeil, alors qu'ils se regardaient, gorge nouée sur le flanc de leur montagne ébranlée.

« Et je me contre-fiche que tes blessures te fassent souffrir, gémir ou pleurer, tu n’as pas intérêt à rentrer ! »En d'autres circonstances, Thorin aurait eu un sourire au coin des lèvres alors qu'Indis lui tournait le dos, le ton sec et le dos droit sous ses tresses. Si la tension et la rupture ne saturait pas l'air comme l'orage - jamais un fils de Durin ne souffrirait, gémirait, ou pleurerait. Pas Thorin, il avait oublié ce luxe et il aurait pu le répliquer sur un ton provocateur. Pas aujourd'hui. « Tu n’as pas intérêt à me quitter une seule fois de plus, Thorin Oakenshield.»  

« - Je n'en ai pas l'intention. »  

Murmura-t-il d'un ton doux, presque triste. Vulnérable.  Cette pensée le hantait - il devait mourir dans cette montagne. Et il ne survivrait pas à trahir encore une fois la confiance des siens. D'Indis. Thorin avait été élevé dans la fierté d'être un prince, d'être du sang de Durin et dans la certitude de n'avoir jamais à présenter ses excuses - toute sa vie avait été un long éboulement. Jusqu'à dévoiler le nain derrière l'armure, et peut-être que ce nain là en valait la peine, méritait d'être suivi jusqu'à la mort, méritait sa couronne.

Dans le travail, l'effort et la sueur - à la forge ou à crapahuter sur sa montagne.  Ses jambes s'alourdissaient au fur et à mesure que son coeur s'élançait vers les cieux et son âme se reprenait à espérer, s'échappant de la pénitence, des doutes et de la honte. Malgré la pluie. Après la chaleur de l'escalade et cet après-midi de fin d'été, elle avait été bienvenue. Thorin avait accueillit le frisson dans sa nuque exposée, l'humidité dans sa courte barbe – était prudent sur les roches qui devenaient si vite glissantes, mais laissant la lourdeur devenir fraîcheur. Littéralement et métaphoriquement parlant. Il pencha légèrement la tête, en entendant la demande de la jeune femme, surpris sans sa garde levée et majesté autour de lui. Il lui fit signe de continuer, la lueur amusée de son regard contrastait avec la gravité feinte de son geste. Mais pas avec le sourire de la naine – c'était presque embarrassant à la voir sourire ainsi, comme si l'air et l'effort chassait les années et sa rancoeur.

Ils finirent par se réfugier dans une grotte sous les torrents d'eau qui dévalaient les pentes de la montagne solitaire jusqu'à noyer le lac d'Esgaroth, bien plus bas, bien plus loin. Réalité presque impossible et irréelle alors que la brume et la pluie fermaient le paysage à l'oeil les isolant du monde extérieur – ils ne voyaient rien, n'entendaient rien. Cela ne méritait pas vraiment le nom de grotte – une terrasse, au dessus de laquelle se dressait un contrefort rocheux suffisamment proéminent, ou profondeur, selon le regard pour les garder au sec de l'averse, puis qui plus loin s'enfonçait un peu dans la montagne, dans ce qui aurait appelé grotte ou cave, pour un voyageur humain mais qui aux yeux d'un nain était à peine une crevasse.

« Je ne comprends pas comment aucune race puisse accepter de vivre ainsi à la surface, à la merci des éléments ! »  Maintenant, l'eau qui tombait de sa queue de cheval rampait dans son dos, froide, insidieuse. Il avait l'habitude, mais cela ne voulait dire que cela était agréable. Thorin dénoua le lacet qui tenait ses cheveux – avec quelques difficultés, luttant contre les nœuds, avant de rejeter sa chevelure trempée dans son dos. Encore un peu de froidure et d'humidité collant à ses vêtements. Thorin s'ébroula lentement, alors que sa voix résonnait dans la grotte, à peine audible tant elle était sombre et grave – caverneuse.

« - Je ne leur laisserais pas nos montagnes pour tout l'or d'Erebor, »

Il était peut-être un peu sur la défensive, possessif. Jaloux. Il comprenait le sentiment d'Indis alors que l'air rafraîchi par la pluie arrivait par vague jusqu'à son dos – il s'était habitué à vivre à l'extérieur, et parfois à chérir la lumière du soleil, le vent sur sa peau, jouant dans ses tresses. Mais cela ne remplacerait jamais Erebor. Maudits soient ceux qui vivaient à la surface – les nuits sans sommeil, à guetter, la pluie, la terre, le chant des arbres, les humains et leur mépris, leur absence de respect pour ce qui s'échinait sous terre. Pourtant, parfois dans ses propres murs, dans ses propres grandes salles aux terrasses bordant des a-pic sans fond, Thorin Oakenshield se sentait claustrophobe - un peu. Mais cela avait sans doute à voir avec les souvenirs que l'enfermement rappelait en lui. Ce n'était pas le plafond, les murs, l'horizon de granit – mais le rappel que son peuple était mort emmuré, cherchant désespéremment de l'air, le rappel de la maladie du dragon qui avait pris son souffle, alourdit ses épaules, transformé sa cage thoracique en tombeau.

Il passa sa main sur les murs, alors qu'il progressait dans leur abri – explorant les lieux, mettant son esprit au repos. Les murs étaient secs, frais n'ayant pas reçu la caresse du soleil en journée, et il n'y avait pas de faille pouvant aboutir à un tunnel, à un traître. Indis préparait de quoi dresser un camp et sans un mot supplémentaire, le roi sous la montagne, s'agenouilla au sol pour l'aider à préparer le camps, allumer le feu, retrouvant les automatismes de la vie sur les routes, dans l'exil . Uniquement lorsque le feu grésilla doucement dans un petit foyer, ridicule mais vivifiant, se laissa-t-il aller à une position plus confortable, assis en tailleur contre la roche.

« - Les gardes ne voient pas ce feu, ne nous voient pas. Pas plus qu'ils n'ont vu les intrigues et les traîtres. » nota-t-il d'un ton sombre.

Assourdit par le bruit de la pluie, et parce qu'il ne disait pas – l'espoir que le temps s'améliorerait demain, qu'ils trouveraient ce qu'ils étaient venus chercher. Quoique ce fut.
Si Thorin avait un jour vu la mer, il aurait pu penser aux embruns alors que la pluie portait presque jusqu'à son visage, alors que l'horizon était devenu gris comme les nuées. Il ne pouvait pas s'empêcher de laisser ses pensées dériver, de penser à ce qui passait au-delà de l'horizon, ou à l'intérieur de sa montagne, de son devoir royal oublié pour courir après une garde faisant son travail. Il n'avait pas envie de retourner à son fardeau royal pour être honnête – c'était un fardeau qu'il portait avec le devoir qui lui incombait mais... il était bien là. Malgré la terre battue, l'humidité, la lourdeur de sa chevelure et le siècle de tension et de loyauté entre lui et Indis. Comme s'il était jeune, comme s'ils étaient jeunes, à nouveau. Lorsqu'il échappait à la surveillance de ses aînés pour vagabonder dans Erebor.

Ils ne l'étaient pas, et Thorin sentait lentement les années lui peser – plus que les années, les erreurs et les malheurs. Comme ils marquaient à présent les traits de la naine à ses côtés. Il lui jeta un coup d'oeil alors qu'il allumait machinalement sa pipe et la portait à ses lèvres san que cela diminue l'intensité de son intension. Ses tresses étaient toujours aussi lourdes, son regard vif, son menton têtu mais les cicatrices plus nombreuses et surtout, son visage fermé. Sauf parfois, par éclairs. - la quête d'Erebor aurait été différente avec elle aux côtés de la compagnie et de son seigneur, et l'impression d'être six ans auparavant, autour d'un feu de camp. Thorin dissipa l'illusion – et les pensées qui venaient avec – et baissa sa pipe, et le regard, pour incliner légèrement la tête.

« - Nous devrons attendre jusqu'au matin, en espérant que le temps nous laisse un répit. »

Diriger, ordonner, dresser un plan, il savait. Attendre ? Il n'avait que trop attendu après que Smaug ait volé son foyer et ses espoirs. Ils n'avaient qu'à attendre que le temps passe – et c'était inhabituel pour tous les deux, l'inactivité, le loisir. Thorin tira doucement sur sa tunique trempée qui collait à sa peau, puis entreprit de tirer de sous sa manche, courte, le bandage qui ceignait encore son bras – le linge détrempé glissait le long de ce biceps depuis que la pluie avait commencé à tomber, plus une gêne qu'une attelle à présent. Il lui coula un regard tout en s'activant à le défaire d'une main :

« - Je ne vais ni rentrer, ni abandonner, ni te quitter une fois de plus, Indis, » rappela-t-il avec une sérénité de pierre, rappelant les menaces antérieures de la guerrière fusillant son roi du regard d'un manière à le rendre à la fois humble et taquin.
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MessageSujet: Re: I found a heart in the solid rock. I tried to show you but you wouldn't stop.   Mar 9 Aoû - 12:49
Indis ∞ Thorin
When there's nowhere else to go, stay close to someone you know. Let trust and fondness grow, finging you are not alone. Righteous judgement on our deeds in this finale fight.
Indis sentait les muscles de son corps engourdis, ralentis par la journée d’escalade et la fatigue. C’était une douce douleur qu’elle avait appris à apprécier. Elle était la récompense d’un bon entraînement, d’une victoire de guerre, d’une nuit de ferventes étreintes. Et quelque part, elle repoussait les peurs d’Indis alors que son âge avançait. La guerrière redoutait le jour où cette fatigue ne signifierait plus que l’usure de ses os, la faiblesse de ses membres, et des derniers jours que son corps porterait alors comme un fardeau. Oui, Indis chérissait la fatigue et les courbatures apportés par ses efforts. Elle était en vie. Elle en était remplie.
Ainsi, tandis que Thorin explorait les ténèbres grandissantes, Indis s’activait déjà à creuser le sol là où elle abriterait son feu.  Indis sentait ses forces revenir à la simple idée de ne pas être seule à l’effort. Sans un mot ni un signe, sans même se regarder, les deux nains coordonnaient leurs charges, guidés par l’expérience des années, et par la confiance infaillible qu’il se portaient l’un à l’autre. Cela était d’ailleurs curieux, réalisa la naine en frottant deux pierres l’une contre l’autre. Malgré ce qu’elle considérait comme les trahisons de Thorin, cela n’avait en rien diminué la confiance qu’elle avait en son Roi. Elle défendait toujours sa légitimité aussi farouchement, tenait toujours à défendre sa vie quitte à y perdre la sienne, remettait toujours son devenir entre ses mains sans peur ni inquiétude. Aucun doute ne portait une ombre sur son cœur alors que la naine prit le temps d’observer son Roi. Eusse-t-il été un autre nain, Indis n’aurait plus même porté le regard sur lui. Alors quoi ?...
Alors, il était celui pour le bien-être de qui elle avait juré de donner sa vie. Le bien-être de Thorin prévalait à son propre chagrin, à sa colère, à sa rancune. Si Thorin avait jugé que ses chances étaient meilleures sans elle, peu importait son orgueil, peu importait sa douleur, Indis se devait de l’accepter. Et c’était, au fond, cela qui l’avait blessée le plus. L’avoir accepté. L’avoir compris. Après avoir subi la perte de Thror, et la disparition de Thraìn, Indis avait traversé des heures noires, où son honneur lui disait qu’une garde ayant failli à la vie de deux rois se devait de ne plus vivre. Elle n’avait continué à vivre que pour Thorin, pour le jour où le Roi d’Erebor manifesterait à nouveau sa confiance et son besoin de l’avoir à ses côtés… Et Thorin était parti. Elle l’avait accepté. Elle l’avait compris.
Au souvenir de ces heure sombres, la naine senti une perle d’eau couler sur sa peau et s’empressa de baisser le visage sur ses pierres, espérant que sa larme se perdrait dans les gouttes de pluie ruisselant toujours de ses tresses. Indis percutait férocement les deux pierres l’une contre l’autre, comme si elles avaient été responsables de ses échecs.
Heureusement, Indis était une naine. Mâhal l’avait faite avec le cuir dur, et la tête bornée. Lorsque les nouvelles étaient venues aux Ered Luin de la Bataille des Cinq Armées, Indis avait reçu la foudre vengeresse de son dieu. Son Roi et les héritiers blessés. Peu importait qu’ils soient partis sans elle, son devoir n’avait pas changé. Elle aurait dû être là pour les protéger. Indis s’était précipitée à la Montagne Solitaire, et lorsque son Roi était de nouveau parti sans elle, la naine ne s’était cette fois pas effondrée, mais était restée auprès du nouveau Roi Régent pour assurer son devoir de protection. Elle ne vivait que pour cela depuis. Elle n'avait jamais vécu que pour cela. Que pour son devoir. Ses entraînements les plus endurants, ses rondes fréquentes, ses élans les plus violents dans un combat, sa présence constante, tout cela pour qu’à nouveau, son Roi ait besoin d’elle.
Les minuscules étoiles qu’Indis avait fait naître de sa force avaient pris, disparaissant dans une fine colonne de fumée que la naine s’empressa d’attiser. Approchant délicatement son visage de la chaleur, son souffle nourrissant les flammes, leur donnant vie et les faisant grandir, jusqu’à ce que Indis aperçoive Thorin revenir vers elle à travers les flammes, hautes et vives.

« Les gardes ne voient pas ce feu, ne nous voient pas. Pas plus qu'ils n'ont vu les intrigues et les traîtres. » gronda-t-il en s’asseillant dos à la parroi de pierre.
« C’est pour cela-même qu’une garde s’est aventurée hors d’Erebor sans ordre de son Roi… » lui répondit-elle avec une ironie aussi fine et légère que les courants d’airs qui leur parvenaient de l’extérieur.

Alors que Thorin s’était assis, Indis, elle s’était levée, entreprenant de défaire sa cape et d’ôter ses bottes pour les poser bien à plat près du feu. Ils seraient secs d’ici le lendemain. Si Thorin n’avait été là, elle se serait dépouillée du reste de ses vêtements pour qu’ils sèchent également, avant de s’enrouler dans une fourrure qu’elle avait amené pour les nuits. Mais elle ne put que lui adresser un regard de reproche dont elle ne put s’empêcher, avant de se rassoir dans ses vêtements trempés, légèrement frissonnante près du feu… Thorin soutint son regard, à travers la fumée du feu et de la pipe qu’il venait d’allumer. Une fierté puérile poussa Indis à ne pas baisser les yeux, et son regard rancunier s’intensifia à la lueur du feu.
Elle n’était pourtant pas en droit d’attendre une quelconque inquiétude, compassion ou même excuse de sa part. Il était le Roi, et elle était la garde. Mais si seulement il n’avait été que son Roi. Il avait été une époque, il y avait des siècles de cela, où ils n’avaient été que deux nains, un prince et une fille de noble, s’entraînant aux armes comme tout nain d’Erebor. Il avait été un temps où ils s’étaient mutuellement encouragés, menacés, et excusés. Où Thorin s’en était ouvertement voulu de lui avoir ouvert l’arcade sourcillière, où il s’était inquiété de l’empêcher de respirer alors qu’il l’écrasait de son corps pour la maintenir à terre. A tort. Indis lui avait à chaque fois rendu la pareille. Elle doutait fortement qu’il existe un nain à Erebor à avoir autant fait tomber leur Roi à terre qu’elle. Ces moments lui manquaient. Elle se demandait parfois, souvent, si Thorin y pensait autant qu’elle. Ou s’il avait oublié. Plus que jamais, la naine aurait aimer mettre une raclée à son Roi, maintenant, tout de suite. Lui empoigner les épaules en glissant sa cheville derrière ses genoux. Le faire rouler avec sa jambe tout en pliant son bras dans son dos. Ne serait-ce que pour lui donner une leçon et qu’ils redeviennent quitte… Simplement pour lui rappeler qui, ici, était le meilleur nain des deux.

« Nous devrons attendre jusqu'au matin, en espérant que le temps nous laisse un répit. » dit-il sans qu’Indis ne l’écoute.
« Pourquoi es-t… »
« Je ne vais ni rentrer, ni abandonner, ni te quitter une fois de plus, Indis. »
lui vinrent les mots de Thorin, couvrant la voix rauque de la guerrière, qui restait interloquée. Interloquée que sa voix soit sortie si pleine de sanglot. Interloquée que Thorin lui ait répondu avant même qu’elle n’ait eu à demander, comme pourtant si souvent.

« Pourquoi es-tu parti sans moi ? » allait-elle dire. Le souffle lui restait coupé dans la gorge, comme une lame sous le menton, comme une terreur l’empêchant de respirer. Une terreur, la peur de ne pouvoir retenir les larmes qui lui brouillait la vue, mélangeant la lumière du feu et la silhouette de Thorin en des formes floues, mouvantes. La naine battit des paupières et la vue lui revint, mais les larmes étaient tombées. Si elle avait été trop fière pour pleurer, elle était désormais trop fière pour le cacher. Son visage restait farouche, ses joues réfléchissaient désormais la lumière du feu. Indis réalisa soudain que c’était la première fois que Thorin la voyait pleurer. Elle avait retenu ses larmes le jour où une épée d’entraînement lui avait cassé la jambe, là où une épée véritable la lui aurait coupé, et les avait gardées pour Oïn à l’infirmerie. Elle lui avait caché ses pleurs lorsqu’elle avait dû se battre contre son père pour assumer son choix de ne pas se marrier, et de devenir garde royale auprès de Thror, Thraìn, et un jour, Thorin. Elle avait tout simplement oublier de pleurer la perte de ses parents lorsque Smaug avait détruit Erebor, trop occupée à préserver la vie de ses souverains. Et Thorin n’avait tout simplement pas été là pour voir ses larmes le jour où sa Compagnie était partie sans elle. Larmes qu’elle assumait désormais. Comme il l’avait dit, personne ne les voyait d’ici.
Elle n’était pas satisfaite, réalisa-t-elle alors que Thorin retirait le bandage protégeant sa blessure qui avait commencé à se défaire.  Savoir qu’il ne la quitterait plus était une chose. Savoir pourquoi il l’avait quittée en était une autre…
La gorge toujours serrée, Indis se leva pour rejoindre Thorin et posa un genou à côté de lui, lui prenant le bandage des mains pour le rattacher autour de son bras. Elle serait plus efficace avec ses deux mains que lui avec une seule. On ne retirerait pas la garde royale de ses vieux os.
« Pourquoi ? » parvint-elle finalement à articuler, le regard sur le bandage qu’elle refaisait soigneusement autour du muscle du nain. Un simple mot. Qui pouvait porter tout aussi bien sur la raison pour laquelle il était parti, que la raison pour laquelle il resterait. Si chacun de ses muscles étaient encore tendus (de colère ? de chagrin ?) les gestes de la naine bandant la blessure de son Roi avaient la prévenance et la délicatesse du soldat habitué à guérir les blessures. Si seulement cela pouvait tout guérir…
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Thorin Oakenshield
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MessageSujet: Re: I found a heart in the solid rock. I tried to show you but you wouldn't stop.   Mar 20 Sep - 19:04


「  I found a heart in the solid rock, I tried to show you but you wouldn't stop 」

Indis & Thorin
La fumée âcre descendait sa gorge et le bois de sa pipe appuyait sur ses lèvres sèches et fendues des premiers coups reçus lors de la reprise – optimiste et sans doute trop tôt – de l’entraînement. Ce n’était pas si désagréable, mais c’étaient des picotements facile à supporter, difficiles à ignorer.  Comme le regard qu’Indis portait sur lui.  Le reproche qui brillait dans ses yeux – il blessait le roi, évidemment. Il était toujours là quelque part, quand elle le regardait, comme un long grondement de gorge, plus ou moins ténu, plus ou moins féroce. Il le sentait même lorsqu’il était en-dehors d’Erebor, collant à sa peau, à sa conscience. Les excuses ne marchaient pas avec Indis, avec raison.

Il était là, assis dans une grotte taillée à vif dans la chair de son royaume, trempé comme un rat, à se faire fusiller du regard par l’une des personnes pour lesquelles il avait le plus grand respect, alors même que celle-ci ôtait ses vêtements trempés. Il ne détourna pas les yeux pourtant. Luxure ? Absence de modestie ? Par Mahal, elle était habillée et il ne… reluquait pas. Jamais.  Il se contentait de soutenir son regard en silence, son reproche brûlant comme le fer rouge d’une épée tout juste forgée. Pourquoi maintenant ? Un silence confortable avait régné entre toute la journée, à peine interrompu par des grognements d’efforts, quelques mots, et les regards échangés ayant un peu perdu de l’acier qu’ils avaient eu lorsqu’il l’avait trouvé au bord de la mare, ce matin. Où sa verve avait été du même métal que ses yeux.
Thorin ne pouvait pas ôter de lui-même la tunique qu’il portait sur sa chemise, ni celle-ci, quand bien même elles étaient trempées, faisant naître la chair de poule sur sa peau, mais aucun frisson -  Il avait l’habitude. L’humidité, le froid, l’errance. Ne plus avoir de foyer ni de sensation de sécurité, de paix. Ne pas se plaindre – les plaintes n’amènent ni chaleur ni nourriture sur la table après tout, elles ne sont qu’une manière de perdre son souffle.

Cette journée de grimpe sur les pentes abruptes de son royaume avait réveillé la douleur de son bras et de son thorax – cela ne faisait pas si longtemps qu’Indis et lui s’étaient battus contre un troll dans leur montagne. Avec juste un fier désir de protéger Erebor et les siens, une tête brûlée et un cœur plus noble qu’il ne l’avait été depuis longtemps -  Le tout en lieu et place d’un bouclier, qu’il soit de bois ou le bouclier conventionnel des guerriers d’Erebor, marqué de sa propre emblème et validés par les maîtres armuriers du peuple des forges.
Cela réveillait des souvenirs enfouis en lui. Pas leur départ de la Comté sous la pluie torrentielle, ni les journées de marche sous des averses, les nuits humides la tête endormie sur son bouclier, l’exil et le manque d’abris. Des mémoires plus anciennes, plus précieuses aussi. Ce n’était pas tant la pluie qui tombait dehors qui le rendait nostalgique – plutôt la présence d’Indis, le silence entre eux, ni tout à fait distant, ni tout à fait confortable. Son visage dans l’obscurité, et toutes les zones d’ombres  que le feu n’y allumait pas. C’était rare qu’ils soient en tête à tête ainsi, ce n’était sans doute plus arrivé depuis qu’elle lui avait rendu son bouclier, tous les deux vacillant sous l’alcool et la colère. Sans doute plus depuis et Thorin avait honte de ne pas en être certain.

« Pourquoi es-t… » …. « Je ne vais ni rentrer, ni abandonner, ni te quitter une fois de plus, Indis. » Les mots passèrent ses lèvres en même temps que Indis et grinçant, comme une vieille roue de moulin rouillé. Il se répétait. Thorin hocha lentement, tendant la main vers elle. Vas-y. Parle d’abord. Vide ton sac. Je suis si fatigué Indis. Il était incapable de parler, se contentant de l’observait de l’autre côté des flammes. Pourquoi. Thorin expira doucement une bouffée de fumée, coinçant sa pipe au coin des lèvres pour défaire son bandage, la quittant des yeux, enfin, jusqu’à ce que les mains de la naine entrent dans son champ de vision.

Le roi rabattit sa main docilement, la laissant faire puisqu’elle était bien plus efficace que lui. Combien de fois ce geste avait-il eu lieu ? Envers lui, envers elle, envers n’importe quel autre nain, membre de la garde ou nain des communs ayant appris à manier le fer de la hache que de la pioche. C’était ce qu’ils étaient au fond, ce bandage refait avec des mains sûres, habituées à la mort et au labeur, et des regards clairs qui scintillaient en s’évitant.

Il remonta lentement les yeux sur elle alors que son silence perdurait. Indis pleurait.

Thorin eut un léger mouvement de choc en l’apercevant, se forçant à l’immobilité. Ses pupilles légèrement dilatées, ses yeux écarquillés, tirant sur les rides qu’il avait portait au coin des yeux. C’était la première fois qu’il la voyait pleurer et elle pleurait librement. A sa manière, sans sanglots ou réconfort. Si on avait demandé au roi s’il envisageait sa première garde pleurait… il aurait dit que c’était impossible, ou que les larmes resteraient calfeutrées dans des appartements ou des postes de garde solitaires.

C’était le contraire d’une faiblesse pourtant, presque une affirmation, alors qu’elles ruisselaient de ses joues. Il eut presque le geste de – d’essuyer ses larmes du pouce. De faire un mouvement. D’attraper sa nuque, de l’attirer à lui, d’apposer son front contre le sien.
Fili, il l’aurait fait. Bilbo, aussi. Mais Indis ?  Elle était sa famille, un socle de pierre à ses côtés depuis qu’il était plus jeune que Kili. Quand est-ce qu’il l’avait rencontré ? Le souvenir s’était évanoui dans sa mémoire – ceux qui subsistaient étaient vifs, au contraire. Des yeux farouches, du respect, des entraînements sans pitié, des sourires amusés, des estocades aussi. Elle avait toujours été là jusqu’au jour où il l’avait laissée.  Il lui laissait sa fierté. Mais son regard s’alluma de douceur et il détourna à demi les yeux. Pas totalement, la gardant dans son champ de vision, près de lui, mais regardant la pierre saillante par-dessus son épaule.   « - Pourquoi ? »

« - Tu sais pourquoi. »  Thorin déposa sa pipe au sol, exhalant une dernière fumée dansante, tandis qu’elle finissait le nœud à son bras. Il regardait toujours l’ombre derrière son épaule, la tresse blonde, assombrie par la pluie qui restaient collée contre la clavicule de la naine.  « - Parce que tu comprends pourquoi, même si tu poses des questions dont la réponse ne peut que t’outrer. »

Cela sonnait stupide, n’est-ce pas, dit à voix haute ? Mais à l’époque, il y a des années, il n’avait pas dit adieu à Indis. Ils n’avaient pas eu cette conversation. Il lui faisait confiance pour comprendre. Il savait que s’ils avaient cette conversation… Cela n’aurait pu que mal terminer, pour eux deux, un jour ou l’autre.

« - Certainement pas pour te protéger, pas parce que tu aurais été un poids mort. Nous avions Bilbo pour ça, par Mahal . Tu es ma meilleure combattante. La plus farouche, la plus terre à terre. La plus loyale. A mes yeux, nous sommes égaux, nous l’avons toujours été. »

Malgré la distance protocolaire entre eux, malgré qu’ils connaissaient tous les deux leurs rangs, et leurs rôles. Plus ou moins alourdis par lui. Il ne savait pas comment c’était arrivé, ça non plus – il n’était Frerin, ou Kili, même avant que sa famille soit brisée et son royaume éclaté, il n’était pas du genre à frôlatrer, foncer tête baissée dans les bas-fonds et les ennuis. Il était né pour être roi et il avait appris à l’être avant tout. Il était familier, surtout après le premier exil, se mêlant au peuple, humblement, mais sans pour autant…

« - Je pensais que tu aurais compris.  J’essayais d’être rationnel et de faire aux mieux. Je savais que ma décision ne te plairait pas, et que tes arguments seraient aussi bons que les miens. » Il hocha lentement la tête, secouant ses mèches qui oscillaient sous le poids des bijoux nains gravés qu’elle portait. « - Je suis ton roi. » Son regard se fit grave et il le reposa sur Indis pour de bon cette fois. Grave et troublé.  

« Si nous avions eu cette conversation, j’aurais du te donner un ordre que tu aurais haï. Rester. Me laisser aller au-devant de la mort peut-être. Et si les trois héritiers étaient morts. Tu ne serais pas rentrée en Ered Luin. Alors que notre peuple avait besoin de toi. Fili aurait eu besoin de toi à ses côtés, comme je t’ai eu. »

L’équipée aurait été mieux avec Indis à leur tête. L’imaginer à leurs côtés, se battant, organisant les tours de garde, posant son regard sévère sur lui avant qu’il ne trébuche, gardant son côté. Cela le rendait nostalgique de quelque chose qui n’avait jamais eu lieu. Cela se serait mal terminé pour eux deux. Cela s’était mal terminé pour eux deux, mais Thorin n’avait jamais pensé revenir, sur le moment. Juste faire ce qu’il pouvait, à la limite de ses forces, pour son peuple. Faire son devoir de roi.
Etrangement, il n’était pas sûr qu’elle lui aurait pardonné d’être le nain qu’il aspirait à être du fond de son cœur noble et de son esprit malade.

« - Pourquoi ? »

Demanda à son tour Thorin, ramenant lentement son bras meurtri contre son torse. Il l’observait maintenant avec attention, sans sembler s’attarder sur les sillons de ses larmes, la tresse qui semblait sur le point d’être défaite ou sa tenue débraillée. Au contraire, dansant dans ses yeux, reflétées par les flammes, illuminées par cette lueur chaude mais si différente de celle de l’or, il y avait une étincelle. De défi, d’amusement, de tendresse. De questionnement. De la chaleur de sa voix basse, à peine audible derrière le murmure du feu, le hurlement de la pluie.

« - Pourquoi serais-tu prête à mourir pour moi ? Tu n’es pas supposée te battre pour un nain, mais pour le roi, le roi d’Erebor et défendre son royaume.  Tu crois toujours en moi. Pourquoi me défends-tu encore ? »

Pour le bien d’Erebor et des autres royaumes nains, elle aurait du lui montrer défiance et plat de la lame, se tenant au côté du roi régent. Questionnant sa légitimité, son esprit, ses ambitions. Elle le faisait, certes. Mais elle le considérait toujours comme son roi.  Malgré tout. Et à cette pensée, un bref sourire illumina le visage de Thorin, avant qu’elle puisse réponde, le rajeunissant. Eveillant un manque et une nostalgie aussi, en lui. N’était-ce pas de circonstance, eux deux autour du camp ? Il souffla doucement, penchant la tête sur le côté, comme s’il allait se rapprocher pour effleurer son front du sien, d’une confidence :

« - Tu m’as brisé le nez un jour. »

Cela lui semblait important. Le flot de douleur, le sang. Rien n’a voir avec ce qu’il connaîtrait des décennies plus tard. Mais d’une certaine façon c’était important. Lorsqu’elle le maîtrisait, férocement, comme si leurs vies en dépendaient. Lorsqu’elle avait eu la jambe brisée, lorsqu’ils roulaient au sol et que la confiance qu’ils se manifestaient en combattant au coude à coude était inversée pour combattre au corps à corps. Cela lui semblait une éternité – peut-être parce que entre son retour et ses blessures, il n’avait pas pu fréquenté un maître d’armes, encore moins quelqu’un qui pouvait aussi bien lui tenir tête. Cela ne voulait pas dire que cela ne lui manquait pas ou qu’il n’y repensait pas parfois. Ils n’avaient jamais été doués pour les mots, ni l’un ni l’autre, mais cela ne voulait pas dire qu’ils ne pouvaient pas faire chacun la moitié du chemin l’un vers l’autre, en silence.

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