Eh bien, disons que Tharor servait diverses et variées substances alcoolisée, ignorant d'être un guerrier.
       

       Tharor, durant l'intrigue numéro un, se baladait dans les rangs gobelins, armé de ses énormes haches, et pourfendant des crânes d'immondes créatures, se posait des questions sur son passé et son futur. Il a de plus aidé à abattre le troll.
       

       Tharor n'en sait pas plus sur la venue du seigneur Noir que la plupart des Nains. Cependant, dès que l'on lui demande ce qu'il fera lorsque le seigneur reviendra arrivera, il ne répond qu'une chose:
   "-Je sortirais mes haches."
       

       Son plus grand rêve est, bien sûr, de retrouver sa fille. Cependant, une fois cela accompli, de nombreux projets vitelottent à la lisière de sa conscience. Faire pousser sa barbe en paix, avoir des gobelins sur lesquels se venger, en sont d'autres. Cependant, il s'interdit de penser à un futur trop lointain.
       

      Un jour, dans le royaume d'Erebor naquit un grand nain. Enfin, celui qui devait devenir un grand nain. Pas grand comme un roi, ou grand comme un chef de guerre, mais grand comme un père, comme un géant, aussi. Ce grand nain s'appelait Tharor. Sa famille, une famille de la noblesse naine, ne le fit manquer de rien. De haut rang social, il rencontra le futur roi sous la montagne assez jeune. Les deux se plurent, et se retrouvèrent assez vite à faire ensemble ce qu'ils faisaient avant tout seuls; s'entraîner, jouer de la musique, même si certains ne croiront pas que le Roi nain jouait de la harpe. Tharor, pour sa part, aimait gratter les cordes d'un luth. Cet instrument lui correspondait, grave, austère, mais capable d'éclats de gaité. Il apprit l'art de la forge, suivant en cela Thorin. Vieillissant, ils étaient de plus en plus inséparables.

C'est alors qu'il rencontra Darîs, lors d'un voyage dans les Monts de Fer. Lorsqu'il lui demanda de quitter son foyer pour lui, elle n'hésita pas. Ils se marièrent peu de temps après, en grande pompe. Forgeron et guerrier, Tharor avait une vie pleine d'action. S'il ne combattait pas contre ou au cotés de Thorin, il forgeait avec lui. Il était l'un des plus grands combattants d'Erebor.

Il était un des plus grands combattants du royaume d'Erebor, mais il ne put rien faire lorsque Smaug le doré, Smaug le terrible fondit sur le royaume sous la montagne. Tandis que Thorin traînait son grand-pèrorre loin de son or, Tharor emmenait sa femme loin de la montagne. Thorin comprendrait.

Peu après, ils retrouvèrent Thorin, l'accompagnant dans l'exil. Plusieurs années après, Darîs tomba enceinte. Ils quittèrent Thorin, et son groupe, toujours à la recherche d'aventure. Moins d'un an plus tard, Haelara naquit; leur fille. Très vite, ils s'appercurent que leur vie de nomade n'était pas propice à l'éducation d'une jeune fille. Ils décidèrent donc de la mettre en apprentissage. Un couple de nain qu'ils connaissaient en Erebor, la femme fauconnier, l'homme couturier la prit en charge. Ils ne la voyaient pas très souvent, mais elle paraissait heureuse. Les deux fauconniers était presque devenus ses parents adoptifs.

Ils vécurent de chasse, arpentant la Terre du Milieu. Parfois, Tharor travaillait pour des humains, organisant des battues à l'orque. Darîs ne voulait pas retourner dans le groupe de nains mené par Thorin. Ils vivotaient, n'étaient pas heureux, pas résignés, mais ensemble, pour le meilleur et pour le pire. Dix ans après la naissance de l'ainée, vint Tharis. Toute la famille l'aima dès qu'elle la vit. Autant, Haelara ressemblait trait pour trait à sa mère, surtout en grandissant, autant Tharis ressemblait énormément à son père.Tous auraient fait n'importe quoi pour elle. Deux ans passèrent. Tharor était appelé pour aider un village a chasser les orques dans la zone. Il emmena avec lui sa famille, pour leur malheur à tous.

Il n'y avait que quelques miles entre l'endroit d'où la famille partait et la petite ville des Collines de Fer où elle avait un rendez-vous. C'est dans une passe escarpée que les wargs arrivèrent. Une meute d'une vingtaine de ces monstres. Ils les prirent en tenailles. Les chances de Tharor contre une vingtaine de Wargs étaient assez minimes. Darîs savait utiliser une hache, mais n'était pas une combattante. Le nain sortit ses deux doubles haches. Lorsqu'il se battait, il chantait toujours des chansons naines. Souvent des ballades. Il était toujours désolé de ne pouvoir les accompagner au luth, tout en broyant les crânes de ses adversaires.

Durant quelques secondes, un espoir naquit dans le cœur des deux nains. Tharor avait massacré une demi-douzaine de bêtes féroces. Les wargs étaient de tous les cotés. Courant, sautant, frappant de toutes parts, pour protéger sa femme et sa fille, Tharor commençait à accumuler les petites blessures. Le combat était violent, meurtrier. Les deux parties se lançaient se tout coeur dans la bataille.C'est alors qu'un warg probablement plus intelligent que les autres contourna sa garde et le mordit sauvagement dans le dos. Durant sa chute, qui sembla interminable au guerrier, la bête féroce fût décapitée par une des haches doubles, lancée à pleine puissance. Il ne restait que huit wargs. Il savait que sa femme n'arriverait pas à tous les terrasser. Une pierre pointue se chargea de la finir. Douleur indicible, éclair rouge, noir total, absolu. C'est ainsi que mourut l'un des meilleurs guerriers d'Erebor.


Le corps inanimé ouvrit les yeux, et fut agité par un spasme. Il lui fallut plusieurs minutes avant de réussir à se relever; et à jeter sur le monde un regard nouveau. Enfin, pas totalement nouveau. Il se souvenait du monde ou il vivait, et n'avait oublié qu'une chose: tout ce qui avait un rapport avec lui. Ceux qu'il avait côtoyé, ceux qu'il avait haï, ce qu'il avait fait durant sa vie. Jusqu'à son nom, jusqu'à ce qu'il était. Il regarda de nouveau le carnage qui l'entourait. Des cadavres. Des cadavres de wargs, le cadavre d'une femme. Des armes, des provisions, du sang. Tout cela jonchant le sol pêle-mêle. Et puis lui, au milieu. Plusieurs heures après, après une longue marche, il arriva jusqu'à un hameau humain. Il se traîna jusqu'aux pieds du premier humain venu.
Et s'évanouit.

Il ouvrit les yeux pour la seconde fois de la journée. Comme la première fois, il se sentait faible, très faible. Contrairement à la première fois, il n'était pas en plein air, du sang et du pus ne s'échappaient pas de ses blessures, il n'était pas seul, en compagnie des morts. Un homme grand, musclé se pencha au dessus de lui, et lui demanda:
"-Il est réveillé le beau nain endormi." Quelques paroles arrivèrent à se frayer un chemin entre les lèvres du nain:
"-Merci." Le visage de l'homme se rembrunit, et il répondit:
"-De rien. En fait, remercie surtout ma femme, quand elle sera revenue. Au fait, comment t'appelles-tu?"
"-Je ne sais pas."
"-Maintenant, tu t'appelleras Gundir. Et te souviens-tu de ton métier?"
"-Non. Je ne sais pas, je ne sais PLUS, je ne sais MEME pas qui JE SUIS."
Tu seras maintenant mon assistant dans la taverne. Je suis Ajaron. Ne t'inquiètes pas, tu vas pouvoir te reconstruire une nouvelle vie. Dis-moi simplement tout ce dont tu te souviens. Ajaron décidait pour lui de sa nouvelle vie, mais Gundir était si faible, qu'il ne parvenait même pas  lui en ressentir un peu de rancœur. Et puis Gundir, c'était bien. Et puis, il était certain qu'il avait toujours voulu être tavernier.
"-Je me suis réveillé dans un carnage, et je ne me souviens de rien avant ça." A partir de ce jour là, il fut tavernier, Gundir le tavernier.

Plus de cinquante ans passèrent; si longs que Gundir en eut presque perdu le compte, si seulement les journées n'avaient été aussi longues. Verser de la bière. Écouter les déboires des clients, en espérant qu'ils lâcherait le moindre sou, le moindre pourboire. Il en était même arrivé à boire. Beaucoup. Même pour un nain. Si seulement, il avait simplement su qui il était. Il sentait qu'il n'était pas ça. Mais il ne savait pas ce qu'il était d'autre. Il en était à ces considérations lorsque quelqu'un l'interpella.
"-EH!!! Le nain!" Ce soudard de Méarl. Mieux valait gagner du temps avant de lui répondre.
"-EH!!! Le nain! Tu m'as pas entendu?" Gundir ne pouvait pas faire le sourd. Mettant dans sa voix tout le mépris qu'il pouvait exprimer à un client sans avoir de sérieux problèmes, il répondit:
"-Le nain, il a un nom, enflure."
Après un échange acerbe de réparties entre homme soûl, la situation dégénéra. Les premiers coups de poings volèrent. Gundir maîtrisait la situation.




Il s'enfuit, dans la nuit. Seul. Vers Erebor. Plusieurs semaines après, il arriva en Erebor. Tout ce qu'il entendait, en entrant vers la citadelle bien-aimée; furent les cris de guerre. Des gobelins. Ils arrivaient. Avec un troll. Tharor était, depuis tout ce temps, rouillé. Et une bonne séance de combat contre des gobelins lui ferait du bien. Il arracha une arme d'un râtelier. Une hache trop courte. Ou du moins, trop courte pour un nain d'un mètre cinquante. Après un petit grommellement à propos des armes de lopette, courut vers les tunnels, foyer des cris, foyer du combat. Il fut repris par son instinct.  

Après le combat, certains nains, parmi les plus vieux le reconnurent. Des grommellements, des chuchotements, dont l'intensité vira aux cris lorsque toute l'assemblée l'eut reconnu, ou eut entendu quelqu'un le reconnaître. A toutes les questions, il ne répondit que:
"-Oui, c'est bien moi."

Plusieurs mois après, il s'était arrangé pour récupérer la fortune familiale, négociant avec les dignitaires d'Erebor. Sa vie commençait à rentrer dans l'ordre. Si son train de vie n'était pas exceptionnel, il bénéficiait d'une fortune personnelle qui lui permettrait de vivre tranquillement jusqu'à la fin de ses jours. Il cherchait toujours sa fille ainée. Haelara Tharordottir. Un nom. C'était tout ce qu'il avait.