Quelques questions pour vous...
▲ Il y a sept ans, les nains ont repris la montagne, Smaug a ravagé une partie du monde et nains, humains et elfes se sont alliés face à la menace du Mal lors de la bataille des cinq armées...Et vous ? Vous faisiez quoi ? Pour faire simple disons que Pallando guettait tout particulièrement les informations venant de l'ouest. Il est vrai que les siècles passés l'ont attaché aux terres de l'est mais sa préoccupation pour l’entièreté de ce monde ne pouvait le laisser indifférent à ces évènements. Lorsque les prémices de ces troubles lui parvinrent l'istar entreprit de rejoindre ses intérêts du Gondor pour suivre d'un peu plus prêt ces évènements. Il fut ravi de voir se refonder l'alliance des peuples même de manière brève car le message que cela inspirait peut influencer et une telle marque historique était tout à fait profitable et plaisante à observer alors que les prémices d'une nouvelle Obscurité apparaissaient.
▲ Durant l'intrigue n°2, que faisiez-vous ? Pallando n'est pas passé à côté de la rencontre de Chelkar autour de laquelle il a tourné dans l'ombre comme à son habitude. S'il n'y a pas fait de véritables découvertes il ne fut guère ravi d'avoir les confirmations de ses doutes. L'istar n'a pas manqué de recueillir les réactions de chaque partie et si certaines l'ont rassuré, d'autres vont lui donner plus de fils à retorde il en est bien conscient et espère très sincèrement pouvoir mettre son grain de sel dans ces rouages qui semblent un peu trop bien lancé.
▲ Sauron est de retour en Mordor et a quitté sa couverture du nécromancien; le Khand soutenu par certains royaumes d'Harad et du Rhûn a déclaré la guerre au Gondor, tandis que le Rohan et le pays de Dun cherchent une solution à leur conflit éternel : cette géopolitique pessimiste, vous y participez comment ? Très sincèrement ? Pallando se tient debout, les pieds plantés dans ce bourbier politique. Sa principale préoccupation actuelle est de trouver un moyen de détourner ces royaumes de l'est des chemins du Gondor. Si les luttes intestines peuvent retenir l'avancée de Sauron, une alliance contre un autre peuple lui ouvre grand les portes et de cela l'istar en est bien conscient. C'est pour cela que notre ami est assez occupé actuellement, cherchant à raviver certains griefs internes ou a relancer des alliances profitables, bref il fait de son mieux pour que ces royaumes retournent regarder leur nombril au lieu d'observer l'ouest.
▲ Quels sont vos objectifs pour les prochaines années, vos rêves et plans pour l'avenir ? Mettre un tel bazar à l'est que Sauron ne pourra même pas trouver la place pour ranger une de ses vieilles chaussettes raccommodées par tata Mordor. Il lui est en effet plus simple de semer la pagaille dans les rangs plutôt que de les réunir contre l'obscurité au risque d'avoir un maillon défaillant capable de faire sombrer toutes les fondations. Pour protéger les peuples de la Terre du Milieu il faut parfois mieux qu'ils se chamaillent et s'entre-tuent entre eux car ils ne sont guère équipés pour lutter contre les vicissitudes de l'être puissant de ce monde alors que pour attaquer le voisin là ils peuvent faire quelque chose. Alors voilà les plans de Pallando pour les années à venir: retenir Sauron dans ses terres obscures mais rassurez-vous, il trouve encore le sommeil même devant l’ampleur de la tâche.
Avez-vous déjà vu deux mages se prendre le bec ? Eh bien croyez-moi vous ne voudriez pas y assister. Pallando se tenait là, au beau milieu de cette tempête de ressentiments à laquelle il ne voulait guère participer. Les deux protagonistes finiraient bien par s'entendre même si c'était sur leur désaccord mais en attendant cette expérience n'était pas véritablement agréable. Si depuis leur départ ces deux la avaient quelques difficultés à entériner leurs différences l'entente c'était maintenu jusqu'à ce qu'une goutte d'eau fasse déborder ce vase délicat.
Les éléments semblaient se laisser influencer par les humeurs de ses collègues car le vent faisait battre la cape de voyage de Pallando contre ses jambes comme s'il se tenait sur le haut d'une falaise maritime. Mais cela faisait déjà quelques instant que le mage ne portait plus véritablement d'attention à ce vif échange, son regard sombre c'était porté vers l'est duquel émanait une obscurité et une souffrance qui pesait un peu plus sur son esprit à chaque pas qu'il faisait dans cette direction. Ces royaumes étaient leur objectif et ils n'y avaient pas encore mis les pieds qu'il fallait déjà aplanir les désaccords...
Un éclat de voix plus fort que les autres suivi par un grand silence attira l'attention du mage qui constata que ses deux compagnons semblaient avoir enfin pris une décision: celle de la séparation. Chacun rassemblait déjà ses affaires pour partir sur son chemin respectif, laissant Pallando dans une grande perplexité. Essayer de leur faire entendre raison maintenant que le silence était revenu ? C'était le risque de relancer une interminable tempête. Mais alors qui suivre ? Curunir était peut-être le choix logique, il avait pris la tête de leur petit groupe mais même si lui-même n'avait pas pris parti dans la querelle il devait bien avouer que son propre avis rejoignait bien évidemment celui d'Alatar.
Alors quand le temps de la décision fut arrivé, que chacun partait définitivement sur sa voie c'est sans un mot que Pallando suivi les pas du premier mage bleu non sans regarder dans son dos en espérant que Curunir admette que se séparer n'était pas la meilleure des solutions mais il n'en fit rien. Lorsque après une certaine marche la silhouette de l'Istar disparu définitivement derrière son épaule Pallando pu apercevoir deux créatures venant à leur rencontre et leur allure assombri sensiblement le visage de l'observateur.
▬ " Vraiment ? "▬ " Voudriez-vous sincèrement y aller à pieds mon cher ? " Il était évident qu'Alatar touchait là un bon point mais contrairement à son ami, Pallando n'avait jamais véritablement affectionné ce genre de créature si peu sensible à sa conversation. Mais son manque de conviction ne l'empêcha pas de saluer d'un bref signe de tête les équidés qui s'arrêtèrent à leurs côtés et qui ne répondirent bien évidemment pas à cette salutation.
C'est donc à cheval que les deux mages bleus firent leurs premiers pas en terre de l'Est. Ils allaient bientôt s'attacher à ces contrés et à leurs peuples qu'ils devraient protéger du potentiel retour de l'Obscurité qui avait pu les séduire auparavant. Une entreprise ambitieuse mais qu'ils comptaient bien mener à leur manière, loin de l'influence de Saroumane qui suivait sa propre voie. Une certaine concentration se lisait sur le visage de l'istar. Mais derrière ses traits l'être se livrait à une réflexion relativement éloignée de ce que ses mains effectuaient. Un bruissement de vêtement attira cependant son attention et, la fiole toujours entre ses doigts, il se retourna pour apercevoir la jeune âme qui l'observait avec curiosité.
▬ " Je crains que ta mère ne soit pas ravie de te savoir là jeune homme. " L'éternel sourire amusé se dessina sur les lèvres de Pallando qui observa l'enfant se redresser alors que le doute se dessinait sur ses traits juvéniles et que son regard glissait vers l'escalier qu'il avait dû emprunter quelques instants auparavant.
" Si tu files maintenant je crois qu'elle n'en saura jamais rien. " Sur le ton de la confidence il glissa un léger clin d’œil à l'enfant qui sembla ravi de cette affaire et galopa en silence vers l'étage supérieur.
Cette vision faisait encore sourire Pallando lorsqu'il remonta à son tour pour retrouver la douce agitation de la résidence. Il retrouva la demoiselle prête à partir dans le vestibule et après avoir jeté un regard approbateur sur la silhouette de sa protégée il tendit sa main libre vers elle pour que la jeune femme y dépose à son tour la sienne.
▬ " Personne ne doit y toucher avant de t'en débarrasser, nous ne voulons pas d'issu fatal ce soir. " En prononçant ces mots Pallando déposa délicatement deux gouttes du liquide clair que contenait la fiole sur l'index de la demoiselle qui inclina son visage en signe d'assentiment.
Ceci fait il referma la fiole et releva les yeux vers la jeune femme qu'il contempla une dernière fois. Avec un sourire il revint placer une mèche volatile derrière l'oreille de la demoiselle avant de l'inviter à rejoindre l'extérieur d'un signe de tête. Il observa la sortie de sa protégée en silence et resta immobile dans la pièce quelques instants avant qu'un éclat de rire à l'étage supérieur ne le ramène à la réalité et qu'il décide de ranger son dangereux petit contenant de verre.
Non il n'y aurait pas d'issue fatal ce soir, le client de la demoiselle pouvait en effet se révéler encore utile à l'avenir alors il ne serait que très indisposé durant ces prochains jours. Tellement indisposé qu'il n'aurait personne à envoyer à sa place à cette assemblée où il n'aurait porté qu'une mauvaise inspiration. Il est vrai que parfois certain client de ses établissements avaient un destin plus tragique mais heureusement cela restait rare, il ne fallait user de ces moyens radicaux que si cela s'avérait nécessaire et souvent quelques mots bien placés, un mensonge ou la révélation d'un secret suffisait à obtenir ce qu'il souhaitait. Ses pas trouvaient leur écho dans ce petit palais de bourgade où il avait trouvé cette âme en peine qu'il avait confié à Finduilas. Décidé, l'istar esquiva sans un mot l'apparition d'un courtisan qui aurait de toute évidence voulu ouvrir une conversation inutile et qui se retrouva le bec dans l'eau de manière relativement impoli. De manière générale son passage attira quelques regards curieux mais chacun retournait à ses petites conversations de couloir après quelques instants d'observation, laissant ainsi Pallando atteindre son objectif. Son arrivée mit en suspens une conversation et fit donc retourner l'homme qu'il cherchait vers lui.
▬ " Pemendhuil ... " ▬ " Je souhaiterais vous dire quelques mots. " Le regard de l'istar se posa sur le deuxième individu qui comprit qu'il était de trop malgré le fait qu'il n'avait de toute évidence pas fini sa conversation. Le fait que son premier interlocuteur s'éloigne sembla agacer l'homme qui ne manqua guère de le faire remarquer.
▬ " Mais pour qui vous prenez-vous ?! " Le regard de Pallando se posa sur l'agité qui avait un regain de fierté.
▬ " Je tenais à vous informer que vous avez une petite baisse d'effectif dans votre personnel, miss Aela a décidé de vous quitter. " De toute évidence la nouvelle n’apaisa guère son interlocuteur qui redressa sa silhouette ratatiné pour essayer d'arborer une stature équivalente à l'allure distinguée de Pallando.
▬ " De quitter ? Les esclaves ne décident rien ici ! " Assez satisfait de voir cette résistance se dessiner, les traits neutres de l'istar se plièrent à un fin sourire moqueur qui anima aussi son regard.
▬ " Il se trouve qu'elle a décidé et s'il vous venez à l'esprit d'aller à l'encontre de cette décision je me verrais dans l'obligation de révéler la présence des quelques petites affaires fortes intéressantes que vous tenez au port. " Désarçonné, Pallando pu observer avec délectation l'effet de sa déclaration qui avait bien évidemment touché son interlocuteur.
▬ " Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. " L'homme avait considérablement perdu de sa superbe et cette constation suffisait au mage qui estimait que le message était passé. Il fit donc un signe de tête qui sonnait comme un au revoir, d'ailleurs ses pas le guidaient déjà vers la sortie même s'il stoppa très rapidement pour glisser quelques mots derrière un sourire.
▬ " Si vous pouviez saluer votre fils de ma part et lui affirmer qu'il devrait trouver à nouveau pleine satisfaction à sa prochaine visite. " Le coup de grâce, Pallando le voyait de là où il était et il pu donc rebrousser chemin avec un air de pleine satisfaction. Il était toujours plaisant de faire un tel effet sur les petits courtisans.
Quelques curieux c'étaient arrêtés, ce type d'animation avait toujours les faveurs du public. Pallando ne faisait pas défaut à cette règle même si lui se trouvait là de manière intentionnelle contrairement aux badauds qui étaient juste arrivés au bon moment. Des éclats de voix provenaient de la demeure et s'approchaient régulièrement de la porte d'entrée grande ouverte. Et bientôt la patience de chacun fut récompensé car l'homme qui élevait la voix et qui était le propriétaire de ces lieux fini par sortir, encadré par quelques soldats.
Le fait qu'il y avait du public ne sembla pas atteindre l'homme qui continuait ses protestations. Stoïque, Pallando observa la scène et croisa même le regard de l'accusé, accroissant apparemment son ressenti. Les mains dans le dos, l'istar demeura immobile alors que les spectateurs commençaient déjà à s'éloigner. Son regard était porté sur le bâtiment qui se tenait devant lui et qui allait revenir dans les mains de la descendance de l'homme emporté.
▬ " Je croyais qu'il avait tenu sa part du contrat. " Pallando n’eut guère le besoin de se retourner pour sentir la présence discrète de Finduilas dans son dos.
▬ " Il l'a fait. "▬ " Alors pourquoi ? " L'istar glissa un regard en arrière avec un léger air amusé.
▬ " Insinuerais-tu que j'ai quelque chose à voir avec ça ? " Le regard lourd de sens qu'il eut en réponse acheva de l'amuser et il reporta son attention sur la résidence.
" Peut-être que visiter notre nouveau pied-à-terre ôtera cette mine renfrognée de ton visage. " Un soupire lui signifia qu'il faisait probablement fausse route mais cela ne sembla guère entacher l'éclaircissement de sa propre humeur.
Certes cette demeure allait retomber dans les mains du rejeton de notre petit courtisan mais cela faisait déjà bien longtemps que l'intéressé appréciait Pallando et ses services alors l'arrangement était déjà conclu. A cela ajoutez le fait que papa était devenu gênant pour quelques plans de l'istar mais aussi pour ses héritiers et peut-être comprendrez-vous d'où provenez cette fuite d'informations qui avait entrainé l'arrestation de l'homme...
Depuis quelque temps les choses se précisaient, quelques pions sortaient de l'ombre et osaient se montrer au grand jour. Le jeu s'emballait et ils allaient devoir assurer leur stratagème pour ne pas sombrer à cette nouvelle partie. Quelques nouvelles donnes s'ajoutaient sans crier gare et l'istar devait réagir en conséquence et sortir de ses habitudes. Il avait quitté Finduilas et ses protégés en leur laissant des règles strictes mais nécessaires avec la certitude qu'elles seraient suivies avec soin car chacun avait saisi la condition inédite de ces nouveautés.
L'istar avait donc reprit les routes, suivant quelques traces que l'obscurité laissait sur son passage. Pour son grand déplaisir il chevauchait par monts et par vaux et en profitait pour faire le tour de ses quelques établissements d'où il pouvait se tenir informé. Si ces derniers millénaires il n'était pas resté inactif, la situation nécessitait que son action se fasse plus présente, le Mordor gagnait du terrain et des partisans alors l'istar devait se rappeler au bon souvenir de certain pour contrecarrer ces sombres plans qui planaient au-dessus de la Terre du Milieu.