Sometimes goodbye is a second chance | Morwen & Erathuil

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Anonymous
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MessageSujet: Sometimes goodbye is a second chance | Morwen & Erathuil   Mer 1 Avr - 21:45


       
       Morwen & Erathuil
       
Sometimes goodbye is a second chance.
I
l était plus de midi lorsque je rouvris les yeux sur ma chambre en Harlond. Toujours les mêmes poutres de bois soutenant la charpente de mon ciel nouveau, toujours les mêmes murs gris et hostiles, toujours le carré de ciel maussade, toujours la même pluie collante et glaciale qui trempait ma chemise...
Non.

Des années passées à la belle étoile, entre mes hommes, les sabots de nos chevaux et seuls les astres et nos instincts belliqueux pour sauver nos vies me firent sauter sur mes pieds en un instant. Le stylet dissimulé dans mes draps serré entre mes doigts, humilié, la chemise que j'avais conservé pour mon sommeil, collant à mon torse, grondant de colère contre mon prétendu géniteur. J'avais subis des tourments durant un siècle à prouver chaque jour ma valeur et que je méritais ma place, mais me faire réveiller d'un seau d'eau glacé lancé sur ma couche était une première. Une première dont je me serais passé tout comme de la moue déçue de l'homme me faisait face.

"- Quand cesseras-tu de paresser jusqu'à midi ? Morwen est arrivée, dans un état invraisemblable, Liscarde te l'amène enfin."

Entre mes pieds nus, goutait sur le plancher l'eau qui cavalait le long de mon col et de mon crâne. Incapable de salir les mains lui-même, Irsil se tenait derrière le serviteur responsable de l'affront. Il lui fit signe de quitter la pièce tandis qu'un autre déposait un plateau lourdement chargé sur mon bureau déjà encombré d'ouvrages compulsés sans relâche. J'avais été éduqué dans la soumission la plus complète, le respect absolu de l'autorité des aînés. Ma langue ne venait à se faire narquoise que lorsque l'inimité était consommée, comme avec ma grand-mère adoptive, mon tempérament rebelle lorsque les consignes étaient abscontes, comme face à mon ancien chef.  Ce n'était même pas qu'Irsil manquait de respect pour moi, d'une manière générale. Nous étions des dunes faites du même sable, j'en étais conscient et il était trop intelligent pour l'ignorer. Pourtant nous ne cessions de nous heurter, derrière les incompréhensions et les malentendus. Je le respectais en tant qu'homme, et je devais ma vie à sa décision de m'envoyer au loin. C'était une digne icône que j'avais appris à respecter de loin, comme un avatar du Seigneur, mais notre rencontre me faisait devenir irrévérencieux malgré moi. Qu'il semblasse décidé à me considérer comme un adolescent stupide à mater, incapable de voir autre chose qu'un variag qu'on lui mettait dans les bras et avec lequel il n'arrivait pas à communiquer n'aidait pas. Notre seul terrain d'entente étaient nos plans et nos ambitions. J'étais revenu pour épouser une femme introuvable - combien d'heures avions nous passer à palabrer pour la retrouver, pour rétablir l'équilibre fragile de nos conquêtes, lui substituer une autre femme, m'employer à bon escient... En attendant, me voilà fiancé à une fantôche, tandis qu'on m'employait à la patience et que je rongeai mon frein.

Je dormais dehors, ou ne dormais pas, plus avide d'étudier ce ciel inconnu, de patrouiller en ces terres étrangères, d'attraper la mort et les rêves que dormir dans ce lit froid et mal commode. Je me levais donc tard, peu habitué aux horaires et cérémonials qui régissaient ce monde absurde. Irsil ne supportait pas cette habitude, mais ce réveil en fanfare, spectaculaire en diable ne correspondait pas à l'homme. J'avais à peine dégagé l'eau de mon front et le sommeil de mes paupières que l'homme avait quitté les lieux, les serviteurs sur ses talons.

"Qu'elle aille..."

Je répliquai dans ma barbe alors que la porte se claquait sur un comportement puéril qui n'était plus arrivé depuis les facéties par lesquelles je me vengeais que Khaled, étant adolescent. J'étais las. Las de ce univers où je me sentais mal, de ses plans qui s'enfonçaient dans des sables mouvants, de la toux qui me secouait depuis des jours, et par-dessus tout par cette fiancée qu'on ne cessait d'agiter devant mon esprit tel un hochet sans jamais qu'elle apparaisse.

Erathuil... me morigénais-je, passant la main devant mes yeux.  Je perdais tout sens des priorités depuis mon arrivée ici. Je me laissais aller au vague à l'âme, à la maladie que je sentais rampant dans mon coeur, au désir brûlant de rentrer chez moi, de revoir mes semblables. Un tel abattement me ressemblait peu, je n'avais pas été aussi geignard il y a 80 ans que diable !  J'en oubliais même mes prérogatives, mon désir de gouverner ceux qui m'entourer, de propager l'oeuvre de mon maître, je réfutais ses lois et désirs. Je repoussais en arrière de mes tempes mes cheveux humides et reprit le contrôle de mes sens. La tâche à accomplir et la foi qui m'habitait devaient corseter le rêveur épris de soleil qui avait pris trop de place depuis mon arrivée ici.

Frissonnant cependant, j'ôtais mon linge de corps trempé que j'envoyais en boule sur ma couche, avant de m'approcher du bureau pour me servir du thé fumant que le serviteur y avait déposé.
Ce n'est qu'en voyant l'amas pâtisseries inconnues et peu ragoûtantes - qu'on me rende mon sucre et mon miel - que je réalisai enfin la teneur des propos de mon père. Morwen était enfin arrivée à demeure, surgie comme un beau diable de sa boîte. Elle était dans les murs et mère était censée la faire parvenir à ma porte - sans doute était-elle éprouvée du voyage ( pour d'autres affres, je me rappelai le terme employé par mon père avec moi même un froncement de sourcils ) et le plateau de nourriture pourrait lui fournir un bon accueil. Autant que moi-même, fiancé gentleman censé pourvoir à ses besoins - j'avais amadoué Raya pour Khaled certes, mais l'idée d'être soudain époux n'était que l'accomplissement docile des voeux de Sauron, n'étant plus en âge de perdre du temps en de telles frivolités;
Diable. Reprenant mon esprit premier, j'ouvrais le coffre au pied de mon lit pour en saisir des atours secs - et surtout à même de sied à un seigneur d'occident rencontrant sa fiancée pour la première fois - lorsque la porte de mes appartements s'ouvrit à nouveau.
WILDBIRD
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MessageSujet: Re: Sometimes goodbye is a second chance | Morwen & Erathuil   Mar 1 Sep - 17:45
first meeting





Elle avait voyagé jour et nuit depuis trop longtemps déjà, poussant sa monture jusqu'à épuisement et son corps jusqu’à une léthargie certaine. Chaque parcelle de son corps était endolori par un voyage éreintant, mais pourtant, elle tenait  toujours debout, l’esprit en effervescence, poussé par l’adrénaline d’atteindre sa destination le plus rapidement possible. Mainte fois son cheval avait manqué de fléchir, mais l’insistance de sa cavalière le conserva sur ses pattes jusqu’au bout. Pas question d’abandonner en cours de route, pas maintenant qu’elle était si près de retrouver un semblant de chez soi. Morwen n’arrivait pas à croire qu’elle n’y avait pas pensé plus tôt. Il fallait avouer que dans la panique de son départ, elle avait simplement pensé à s’enfuir le plus loin possible de son frère, sans penser trouver refuge au royaume voisin qui aurait pourtant su l’accueillir comme il se devait. Mais si elle s’était présentée plus tôt, sans doute n’aurait-elle jamais fait de rencontres aussi insoupçonnées dans son périple. Comme par exemple sa sœur jumelle, Méawyn, sur qui elle était tombée à tout hasard non loin d’Isengard ou par tour du destin, sait-on. Une altercation pour le moins coloré, il fallait l’avouer. Son double n’avait pas apprécié la surprise de découvrir qu’une seconde elle existait quelque part sans qu’elle le sache. Et que ce dit sosie en sache plus qu’elle sur la situation. Morwen était restée avec une impression étrange suite à cette rencontre, mais ne savait trop dire pourquoi. Comme si elle ressentait un être totalement différent en Méawyn qu’en elle-même. L’extérieur était trompeur, mais l’intérieur c’était on aurait juré l’opposé parfait.  

C’est à la tombée de la nuit que la batelière franchit les frontières d’Harlindon. Elle mit quelques heures encore pour se rendre jusqu’au château des gouverneurs, devant malgré elle ralentir l’allure pour cause de l’obscurité montante. Elle voyagea longuement à la lueur d’une torche sur les chemins sinueux. Elle connaissait moins cette partie du pays, car elle y avait mis trop peu souvent les pieds, mais les étoiles surent la guider au bon endroit et elle arriva entière aux portes de la grande demeure d’Irsil et son épouse.  Dans l’enceinte du château, sa monture s’écroula de fatigue et il n’en fallut de peu pour que Morwen s’étale dans la poussière, mais elle se rattrapa au dernier moment, bien que malgré tout, il lui fallut plier genou au sol, elle aussi exténuée et vidée. Les palefreniers et les gardes qui entendirent son entrée se ruèrent rapidement à sa rencontre et dès qu’on la reconnut, elle fut escortée à l’intérieur où des servantes s’attelèrent à ses soins. Son teint livide témoignait de dures journées de voyage et ses vêtements usés et poussiéreux demandaient à ce qu’on prenne soin d’elle. Les gouverneurs vinrent à sa rencontre au beau milieu de la nuit, mais à constatation de son état, ordonnèrent à leurs serviteurs de lui faire prendre un bain et de l’installer pour la nuit, ils lui parleraient le lendemain venu, une fois qu’elle serait davantage reposée.

Ainsi, elle fut lavée dans une eau chaude, habillée d’une chemise de nuit et emmitouflée sous les couvertures. Elle sombra rapidement dans un sommeil profond et sans rêve. Néanmoins, lorsque les premières lueurs du jour pointèrent le bout de leur nez, Morwen s’agita dans son sommeil, alors que des visions l’assaillaient, floues, mais porteuses d’un message terrifiant. Elle vit des ombres, des silhouettes massives, l’odeur du sang, du soufre. Des cris, du brouillard, puis une image plus claire d’un désert et des têtes empalées le long des murs d’une enceinte d’un château. Une odeur de charogne et un sentiment poignant de terreur lui serra la poitrine. Sa vision se termina sur l’image d’un œil de flammes qui l’extirpa brusquement de son rêve et elle se redressa d’un bond, réprimant un cri sur le bout de ses lèvres, alors que le servant qui venait tout juste d’ouvrir sa porte pour la réveiller la jaugeait d’un air incertain. Elle lui offrit son plus beau sourire, malgré son teint un peu blafard et des servantes entrèrent pour l’aider à se préparer. Une fois habillée et coiffée,  la jeune femme se rendit au salon où Irsil et Liscarde l’attendait, une tasse de thé à la main. Elle accepta volontiers une boisson chaude et vint prendre place en face d’eux. Ils discutèrent un moment, mais Morwen resta évasive et floue quant à la raison de sa disparition, prétextant un coup de tête pour l’aventure. Au bout de quelques minutes, Irsil s’éclipsa pour aller réveiller son fils, alors que midi tapait. Elle apprit alors qu’Erathuil était arrivé à Harlindon et qu’elle allait ainsi rencontré son fiancé dont elle avait seulement entendu parlé, mais jamais vu.

Un certain stresse lui noua l’estomac et elle termina rapidement sa tasse de thé, alors que Liscarde lui disait ô combien elle avait été inquiète pour elle. La future mariée tenta au mieux de rassurée la gouverneur avec quelques paroles, mais son esprit était visiblement ailleurs, alors qu’elle attendait avec appréhension le retour d’Irsil. Celui-ci revint d’ailleurs au bout d’un certain temps, l’air visiblement contrarié. La jeune femme ne sut trop quoi en penser, mais il affirma que son fils était prêt à la recevoir, ainsi Liscarde la conduisit vers la chambre de son futur époux. La mère laissa alors la jeune femme devant la porte de son fils et s’éclipsa après un dernier regard à son égard. Morwen piétina un peu nerveusement sur place, puis, prenant une bonne inspiration, elle poussa la porte sans prendre le temps de frapper, oubli sans doute du à la nervosité. « Bon matin, monse… ooh, par les Valars! » s’exclama-t-elle surprise et confuse en entrant alors qu’Erathuil n’avait point terminé de se vêtir. Elle se couvrit instantanément les yeux de ses deux mains et trébucha contre la porte avant de se reprendre et de trouver sa sortie à tâtons. Elle se retrouva alors une fois de plus dans le couloir, la porte toujours ouverte, mais n’ayant plus vu sur ce qu’il se passait. Maintenant rouge jusqu’aux oreilles, elle s’adossa au mur en se maudissant de tous les noms intérieurement pour son cruel manque de courtoisie et du prendre de nombreuses inspirations pour calmer son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Quelle belle première impression elle faisait, entrer dans la chambre d’autrui sans s’annoncer. Elle se mordit la lèvre avant de parler à nouveau, toujours depuis le couloir. «Pardonnez mon intrusion, la nervosité m’a fait oublié les bonnes manières, j’aurais dû m’annoncer plutôt que d’entrer ainsi sans votre accord. » Et elle se passa une main sur le visage, pourvu qu’il ne soit pas trop offusqué par cette intrusion soudaine…




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MessageSujet: Re: Sometimes goodbye is a second chance | Morwen & Erathuil   Jeu 15 Oct - 15:36





Sometimes goodbye is a second chance



Morwen & Erathuil

"Par Sau...Attendez !"

Mon cri resta sans écho, mais je n'avais même pas réalisé que je l'avais poussé, le coeur battant la chamade sous la surprise. J'avais juré sans même m'en apercevoir lorsque la porte s'était ouverte, rompant mon mouvement, interrompant toute action - un sursaut, qui quoi comment ? Le réflexe pressant, intégré à chacun des muscles de mon corps était de saisir une arme et de faire face à l'intrus. Danger, danger. La bienséance et la courtoisie n'étaient pas mes fiefs, je venais d'un monde sauvage où les miens savaient bien ne pas toquer, mais se faire reconnaître à leur pas, à leur façon de m'enlacer, et où les autres n'étaient qu'hérétiques, serpents venimeux, tribus ennemies et sauvagerie brûlante. Un monde où le faux pas vous envoie glisser le long des dunes, cul par-dessus tête, tête en avant dans les sables mouvants. J'eus un geste pour jeter le vêtement qui m'empêtrait, mais déjà, j'étais seul, déjà je fais la connexion et réalisai l'innocence de mon intruse.

Mon appel pour la ralentir resta sans sans effet alors qu'elle disparaissait, petite fée, aussi rapide qu'elle avait surgit, et je me maudis un instant, seul au milieu de ma chambre désertée et honnie. Erathuil l'occidental, Erathuil le romantique, Erathuil le preux chevalier gentleman : échec et mat sur ce front aujourd'hui. Dans mon mouvement pour la porte, pour la saisir avant sa fuite, je n'avais fait que tirer sur la cicatrice encore fraîche qui balayait mon torse - rappel cuisant de mon échec à assassiner la nouvelle reine du Gondor, qui brûlait maintenant que j'avais effarouché ma reine, comme un témoin accusateur. Fichtre.

« Bon matin, monse… ooh, par les Valars! » Les mots restaient dans mon crâne, tournant à m'en rendre malade. Evidemment, par ce côté des terres émergées, on jurait par les Valars et je n'étais qu'un intrus parmi leurs croyances. Le sentiment de solitude soudain était encore accru par le tourbillon de chevelure de jais que j'avais aperçu de l'oeil, écho de la voix de la jeune femme. Je restai immobile dans le centre de ma chambre, une main sur ma cicatrice, l'autre tenant encore ma tunique, et soudain idiot et ne sachant que faire - je ne pouvais guère la courser dans les couloirs dans ma tenue et je pestai contre moi-même dans ma barbe lorsque sa voix revint mettre un terme à ma situation.

«Pardonnez mon intrusion, la nervosité m’a fait oublié les bonnes manières, j’aurais dû m’annoncer plutôt que d’entrer ainsi sans votre accord. » Je ris. Malgré moi, un rire me prit, secouant mes épaules. C'était stupide, aberrant et j'espérais qu'elle ne m'entendît pas ou ne se méprenne pas sur mes intentions. Je ne riais pas d'elle, mais de nous, de la situation, du soudain noeud qui grandissait mon estomac, ou de l'importance des bonnes manières et des civilités alors que la culture prenait le pas sur la nature.

Elle s'avouait nerveuse, c'était bien ma fiancée comme je m'en doutais. Nerveuse ? Timide jouvencelle prise par ses émotions, si loin de mes camarades habituels, et cette réalité ... m'embêtait, en quelques sortes. Et rappelait ma soeur à ma mémoire. Elle s'avouait nerveuse ; mon regard se posa au plafond, tandis qu'un sourire indéfinissable étirait mes lèvres et que je joignais mes mains devant ma taille. Etais-je nerveux ? Soudainement, peut-être un peu.

Comme si cela avait une quelconque importance. Je refermais les paupières, les maintient close un moment, entre mes lèvres passant une silencieuse prière à Mairon, me concentrant à nouveau sur la sérénité apportée par ma foi, la confiance dans les plans de mon seigneur. Nous allions nous marier, la nervosité n'avait pas place ici.
Je passais ma chemise sur mes épaules, ceignit une ceinture par-dessus et sorti à mon tour de la chambre. J'appuyais une main contre le chambranlge de la porte alors que je considérais ma fiancée, appuyée contre le mur. Elle était jolie, c'était le moins que l'on puisse dire - très jolie, aux longues boucles noires et au sourire divin. Je l'observai un instant, égarant mes pensées sur son visage, sa peau trop pâle - j'étais peu habitué aux teints aussi clairs que le mien et j'avais du mal à ne pas croire ma mère malade chaque matin... mais le teint de ma vis à vis me semblait trop pâle, semblable aux morts semés sur mon chemin à la différence près du carmin qui égayait ses joues.

Une part de mon être était indiciblement romantique - on ne se voue pas à une divinité de toute son âme sans être un tant soit peu idéaliste et romantique - et crevait de devoir ainsi me marier sans amour. Pendant près d'un siècle, j'avais couru les jupons, oui, repoussant la perspective d'un mariage pour le jour où je tomberais réellement amoureux d'une femme. Ou, plus prosaïquement, le jour où l'on me forcerait à en épouser une pour une alliance politique. En conséquence, j'hésitais encore entre prendre les choses comme elles venaient et considérer mon union avec Morwen comme une simple formalité - que nous en soyons heureux ou non, ainsi le voulait l'échiquier d'Arda - ou bien essayer d'arrondir les angles pour nous rendre cette nouvelle vie plus agréable - malgré les efforts que cela demanderait et mon manque d'envie de perdre du temps à faire des manières. Je commentai d'un haussement d'épaules :

"- Avec cinq mois de retard, une entrée précipitée n'est pas un défaut."

Je souris et tentait de balayer mon propos d'un geste de la main, et fit un pas en arrière, j'oscillais un instant sur mes talons avant de tendre le bras vers l'intérieur des mes appartements :

"Pardonnez mes manières et mon accoutrement - manque de plus exactement - je..." Je la fixai un instant, elle et les plaques rosées de ses joues, sa fuite éperdue " J'espère ne pas vous avoir effrayée, je ne vous .. attendais pas. Mais vous êtes la bienvenue, si vous voulez bien que nous fassions connaissance, Damoiselle Morwen ?"

J'inclinais légèrement le buste, une main sur le coeur que je sentais battre la chamade; Lieutenant d'Annatar, guerrier variag, responsables de nombreux morts dans le camps de Valars et des humains endimanchés, persécuteur d'hérétiques : cela ne voulait pas dire qu'à mon tour je pouvais pas devenir charmant, charmeur, voire hésitant sur la conduite à adopter : pendant un siècle, les choses avaient été bien plus simples et rustres, moins policées. Sous mon apparence toujours aussi assurée et commandante, je ne savais pas si j'étais au bord d'un précipice et où se trouvaient mes faux pas.


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MessageSujet: Re: Sometimes goodbye is a second chance | Morwen & Erathuil   Mer 4 Nov - 3:36
first meeting





Elle s’était esquivée si vite, comme un coup vent qui ouvrirait brusquement les battants d’une fenêtre, qu’elle n’avait même pas réalisé qu’il avait tenté en vain de la retenir, ni n’avait entendu les premiers mots d’un juron s’extirper des lèvres de son fiancé. Le rouge lui était monté terriblement aux joues, si bien que son cœur battait jusqu’à ses tempes, étouffant un bref instant tout son en dehors de son sang qui circulait dans sa tête, mené par le tambour qui résonnait dans sa poitrine. Morwen aurait voulu disparaitre à l’instant, se fondre dans le plancher, ne devenir plus rien que l’absence et que son existence  cesse à la seconde. Sentiment un poil extrême qui s’effaça bien rapidement, alors qu’elle reprenait lentement contrôle de ses émotions qui s’envolaient en tout sens. La belle se mordit la lèvre et lorsqu’elle entendit le rire d’Erathuil s’élever de la chambre ; un de ces rires francs et un peu nerveux, elle sut alors que sa maladresse était pardonnée et la batelière dut faire tout à son pouvoir pour ne pas rire aussi sous la nervosité et le besoin d’évacuer la tension qui s’était accumulée dans chaque fibre de son corps. À défaut des formalités, elle l’avait au moins fait rire. Ce qui en soit, n’était pas si mal et un point de gagner. Ne disait-on pas que le rire était ce qui rapprochait les gens ? Du moins eut-elle souhaiter que ce fut le cas à l’instant et que cette situation, bien que maladroite et hâtive, avait apaiser un tant soit peu l’atmosphère. Les paroles de Morwen n’avaient pas été vaines dans sa tentative de se faire pardonner, si quelconque offense il y avait eu dès le départ, ce dont elle n’était plus si certaine à présent.

Elle était restée adossée au mur, mue dès lors dans un silence presque angoissée, le visage écarlate, bien plus qu’à son habitude. Elle n’était pas de ces dames à s’embarrasser si facilement en temps normal, mais cette situation ne se présentait pas non plus au quotidien, fallait-il dire. Puis, finalement, son futur époux se décida enfin à mettre fin au supplice en faisant part de sa présence à la porte, vêtu un tant soit peu que lorsqu’elle était entrée. L’héritière de Forlond se redressa un peu afin de se donner meilleure posture et s’autorisa à détailler les traits d’Erathuil à la lumière des torches sur les murs. Il était d’un âge visiblement plus avancé que le sien et il lui sembla bien se rappeler que son père lui eut dit un jour que la famille d’Harlindon faisait partie d’une lignée privilégiée bénit d’une plus longue vie. Alors sans doute cumulait-il encore plus d’années qu’il n’en laissait paraître. Malgré tout, elle sut trouver quelque chose de charmant dans ses traits et dans son regard. "Avec cinq mois de retard, une entrée précipitée n'est pas un défaut." À ses paroles elle rougit davantage, tentant de maîtriser un rire qui montait le long de sa gorge qui se termina en un léger gloussement étouffé contre la paume de sa main. Morwen poussa délicatement une mèche derrière son oreille, acceptant volontiers l’invitation d’Erathuil à entrer dans ses appartements. "Pardonnez mes manières et mon accoutrement - manque de plus exactement - je... J'espère ne pas vous avoir effrayée, je ne vous .. attendais pas. Mais vous êtes la bienvenue, si vous voulez bien que nous fassions connaissance, Damoiselle Morwen ?"

Elle étira un sourire timide, mais pas moins radieux et franc, malgré le teint un tant soit peu blême qu’elle arborait. La nuit avait été dure et courte pour le long voyage qu’elle avait parcouru jusqu’ici, mais elle tenait bon, tout du moins pour l’instant. L’adrénaline frappait encore dans ses veines avec suffisamment de force pour lui faire tenir le coup. « Je vous pardonne si vous me pardonnez… » murmura-t-elle en un sourire chaleureux. « Et vous ne m’avez pas effrayée… j’ai simplement été un peu… surprise. » Elle entra alors dans la pièce d’un pas léger, sa robe traînant doucement sur son sillage. Son regard balaya les lieux avec un intérêt marqué, sans pour autant se vouloir invasif, elle s’intéressait à sa façon d’être dans le seul lieu où personne ne lui demandait d’être quelqu’un d’autre. Le lit n’était pas fait et malgré l’heure avancée, elle voyait à son accoutrement et à ce détail qu’il n’était pas levé depuis bien longtemps. Morwen prit place sur une chaise, tentant de se détendre au plus qu’elle le pouvait. Ses mains délicates vinrent prendre place sur ses genoux, ne trahissant en rien les aventures de ces derniers mois, si ce n’était de la blancheur de sa peau. Car la maladie revenait au gallot et sa dernière dose de médication s’était écoulée depuis un moment déjà. Mais elle avait encore du temps devant elle, du moins le croyait-elle. « J’ose espérer que ce cinq mois d’attente vous a au moins été un tant soit peu profitable… » La belle étira un sourire désolée pour cette si longue absence. « Il paraît que les femmes aiment se faire attendre… » Souffla-t-elle avec un rire un peu forcé, tentant de tourner cette idée à la blague. Autant en rire plutôt que d’en pleure, n’est-il pas ? Il était tant de reprendre sa vie là où elle l’avait laissé quelques mois plus tôt. Elle ne pouvait pas fuir ses responsabilités éternellement… de plus, un mariage s’annonçait bientôt.




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MessageSujet: Re: Sometimes goodbye is a second chance | Morwen & Erathuil   Sam 6 Fév - 21:59





Sometimes goodbye is a second chance



Morwen & Erathuil

Qui aurait cru qu'un homme tel que moi ( champion d'Annatar, chef d'armée, héritier et souverain dans son domaine et dans son âme, aussi apte à manier le sabre que les mots, ayant souillé les sables de nos terres par le sang des impies plus de fois que je n'avais embrassé de femme ) puisse être un romantique  au cœur tendre ? N'importe qui m'ayant véritablement fréquenté. J'étais peut-être à mon aise sur ma monture, à bride abattue le long des dunes ou sur les ponts d'Osgiliath, le sang bouillant dans mes veines et gouttant de mon sabre, mais cela ne gâtait pas l'idéalisme de mon âme. Cela allait de paire avec ma foi farouche et mes rêves de servir mon maître avec une loyauté indéfectible – et passer des heures à essayer de capter le mouvement et les mots des astres, à laisser mon esprit divaguer vers les fables des trouvères des caravanes . Aussi n'étais-je pas vraiment à mon aise présentement. Séduire les femmes, à coups beaux mots, de longues tirades, de sourires et de gestes grandiloquents faussement romantiques et symboliques, cela je le pouvais. Un tête à tête gros de destin avec une jolie jeune femme dans une chambre, rencontre dénuée de sensualité ? J'étais démuni.

Elle était jeune – très jeune, et plus encore innocente et presque naïve. Touchante ? Le terme m'amenait spontanément un rictus moqueur aux lèvres. J'étais considéré comme naïf et innocent parmi certains de mes guerriers, à trop vouloir me battre au nom de chimères et à m'éloigner du monde tangible et sable dans laquelle les sabots de nos montures barbotaient. L'innocence en ce bas monde n'avait rien de touchant – le monde est dur et âpre comme le sable qui se mêlait aux crinières.
Pourtant, malgré sa jeunesse et sa fraîcheur, je lui survivrais très certainement, ne pouvais-je m'empêcher de penser. Douce bénédiction d'Annatar – tendre ironnie de mon seigneur que de me faire survivre à ma prison, triompher de ma chaîne par la vertu même du temps. La patience m'avait été apprise par mon père adoptif et l'avoir vu mourir, puis son fils, mon frère, vieillir à son tour – je courbais l'échine maintenant pour retrouver ma liberté plus tard, je faisais l'oeuvre d'Annatar et j'obtiendrais la récompense de sa main, une vie de liberté et de fierté retrouvées. J'avais tenu le père de Tàghrid, nouveau-né dans mes bras, puis sa fille. Je les verrais tous deux mourir. Parfois, j'avais vraiment l'impression d'avoir un siècle et de sentir les ravages du temps, du passé et des années sur mes os, marquant ma chair – mais mon devoir me forçait à la patience. Je l'avais fait rougir d'entrée de jeu – j'entendais presque à mon oreille le rire d'Onecir, qui m'aurait soufflé que le plus dur était fait. Je ne savais quant à moi quoi en penser et surtout qu'en faire. « Je vous pardonne si vous me pardonnez… »  

« - Nous voilà d'accord déjà pour la première fois, » murmurai-je en réponse avec un sourire complice, qui mentait une assurance factice mais bien rodée.

Je restai sur le pas de la porte tandis que ma fiancée pénétrait dans ma chambre – et j'en profitai au passage pour reprendre quelque peu ma contenance – je joignis mes mains embarrassées dont je ne savais que faire devant moi, les doigts entrelacés dans mon trouble. Comment pouvait-on irradier autant ? Une couleur rubis marbrait à présent ses joues pâles, y apportant un soupçon de vie et de coquetterie qui n'était pas sans charme – ou sans susciter l'envie à la fois de l'en protéger ou de les réitérer - attirant un sourire à mes lèvres.
Je ne me retins que difficilement de rouler des yeux envers moi-même, exaspéré par cet ombre de sourire. Complaisance pitoyable vis à vis de cette union, envie d'atténuer le sacrifice, faiblesse de la chair, envolée lyrique de l'âme. Bien sûr, le regard de la jeune femme qui voletait d'éléments en éléments m'étais un douloureux rappel d'à quel point je n'étais pas à ma place ici. Je n'avais que peu de honte – en partie parce que j'avais l'orgueil et la fierté de mon père, de ma race, de ma famille adoptive. Le menton dressé, la poitrine fière et la calvacade de nos troupes – le monde nous appartenait, sous l'égide de notre seigneur et maître. Impudent, ce mot m'avait toujours bien décrit.

Mais je n'osais pas vraiment observer ma chambre comme elle le faisait – je ne m'y étais pas vraiment installé, perpétuel étranger, invité à demeure. Si on oubliait le capharnaüm de ma chambre et de mon lit, mes appartements étaient presque semblables au moment où ma mère m'en avait ouvert la porte pour la première fois. Les maigres différences étaient recelées dans le sabre proche du lit, les coutelas du Khand, et les voiles et châles typiquement exotiques pour le Lindon et surtout les multiples ouvrages ( étiquette et généalogie par mon père, histoire du Lindon et culture occidentale par ma mère, astres, fiction et légendes de mon propre chef ) qui encombraient la pièce.

Alors qu'elle s'asseyait, je m'approchais pour la rejoindre – aussi emprunté quelqu'un malgré mon avantage des années et surtout l'art du paraître et de mentir. Si les projets de mon père et d'Annatar se réalisaient bien, nous formerions une paire bien mal assortie, en toute honnêteté. L'homme des sables et de la guerre, la princesse charmante et hésitante, elle avait l'air d'avoir été emprisonnée dans une tour jusqu'à l'heure du mariage, et moi l'âge d'être son père - et en vérité, je l'étais.  « J’ose espérer que ce cinq mois d’attente vous a au moins été un tant soit peu profitable… Il paraît que les femmes aiment se faire attendre… » Son rire équivalait plus ou moins à mon sourire – forcé, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, la raison devançant le cœur, et tentant de dissiper le malaise de force entre nous. Au moins, y mettions nous tous deux du cœur à l'ouvrage.  J'eus un bref et petit rire alors que je prenais l'autre chaise, la tirant pour me tenir assis à quelques pas d'elle, et appuyais machinalement ( ou pour garder contenance ? ) mon coude sur la table le long de laquelle nous étions installés.

« - Eh bien, je ne me suis pas enfui... » J'osais un sourire, mi-malicieux, mi-complice à sa question. «  Ni véritablement installé, pour tout dire, excusez... cela. » J'eus un vague geste de la main, avant de reposer mes yeux sur la jeune femme plutôt que cette chambre claustrophobique que je ne fréquentais guère plus de quelques heures par jour et nuit, quand je ne dormais pas à la belle étoile tel un malandrin enveloppé de velours et d'or – je détestais vivre à l'intérieur.

« - Je suis à la fois nouveau dans ce lieu et dans ces affaires... plus encore dans les fiançailles et le mariage. A ce propos.. Pourquoi êtes-vous revenue ? »

Cette fois, mon regard se posa sur elle avec la vivacité d'un oiseau qui se poser sur une branche – ou plus exactement, avec la vivacité d'une main qui se referme sur un oiseau qui s'envole, et l'emprisonne pour éviter qu'il s'envole et tant pis s'il suffoque entre les doigts qui se referment autour de son cou. C'était une vraie question, pleine de curiosité insatiable – autant que de prudence et de méfiance, suspicion uniquement visible par les plis autour de mes yeux.
Comme pour lui laisser un répit, je me saisis la théière que le serviteur avait déposé durant mon réveil hasardeux -  mérite discret de ma mère sans doute, qu'Annatar bénisse cette femme et la sauve pour la placer sur le trône qu'elle mérite, le thé qui infusait doucement dans la théière était celui que j'avais ramené dans les sacoches de ma monture, en provenance directe du Khand et de ses tentes. Maigre réconfort que cette odeur qui s'élevait dans la pièce depuis le thé tiédi que je versai dans les tasses, nos tasses – et ce faisant, je lui jetai un regard pour l'observer de biais... et pencher la tête dans vers elle dans un souci évident et un murmure inquiet :

« Vous êtes pâles, êtes-vous bien ? »

J'avançais le haut de mon corps vers elle, tendant la main pour la poser sur sa main – blanche, froide, frêle, terriblement blanche et alanguie, même pour ma peau que j'avais toujours cru la plus blanche du monde ( mais tout est relatif, comme chaque pas en ces terres inconnues et chaque battement de mon cœur affolé le prouvait ) et saisir presque doucement ses doigts entre les miens – et, dans le mouvement, heurtait du coup les tasses qui chancelèrent, roulèrent vinrent s'écraser à nos pieds, séparant nos genoux.


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Sometimes goodbye is a second chance | Morwen & Erathuil

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