Atillë était chez elle, à son poste, prête à assurer la défense de Foncombe en cas de problème. Elle avait bien eut vent de l'expédition de la compagnie des Nains et des lourdes conséquences que celle-ci risquerait d'avoir, mais elle considérait n'avoir pas de rôle à jouer dans cette histoire. Cela l'avait un peu tracassée parfois mais qu'aurait-elle pu faire de toute manière? Non elle était bien mieux à veiller à la protection et la paix de Foncombe.

Les Orcs, elle en a croisés plus qu'elle ne saurait le dire, elle en a aussi embrochés un bon nombre, tous ceux en réalité qui s'approchaient un peu trop de leur territoire, et elle a bien du récolter quelques cicatrices en souvenir. Mais au final elle a toujours pris beaucoup de plaisir à massacrer ce genre de vermine afin de protéger sa terre natale. Pour ce qui est des araignées, Atillë est née à Foncombe mais il lui est arrivée à plusieurs reprises de voyager jusqu'à Mirkwood pour des visites et elle apprécie beaucoup la forêt, mais ces derniers temps s'y promener semble plutôt compliqué avec la prolifération des araignées qui gangrènent les lieux. Elle a du en abattre quelques unes mais en somme rien de très marquant pour elle. Si ce n'est qu'elle trouve vraiment ces bestioles répugnantes.   

Elle a peut-être entendu des murmures au détour d'un couloir, mais sans en saisir le sens. Mais elle est loin d'être stupide et sent bien que quelque chose de grave tracasse les maîtres de Foncombe, entre leurs regards étranges, la visite de Galadriel et Saroumane... Elle n'a pas vraiment osé en demander plus sur le sujet, après tout, si cela constituait un véritable danger immédiat, elle aurait été mise en courant. Elle reste néanmoins un peu inquiète sur le sujet.

Atillë est née voilà maintenant 2550 ans dans le beau et paisible royaume d'Imladris, elle y a grandit mais ne s'est pas particulièrement intéressée à la poésie, aux livres et à la musique, comme une bonne part des autres enfants. Elle s'était trouvé une autre passion; celle des armes. Son père combattait pour le royaumme et il ne fallut pas longtemps à sa jeune fille pour se prendre de passion pour le combat. Elle commença à s'entraîner très jeune et continua avec assiduité et acharnement pendant les nombreuses années qui suivirent, sous le regard inquiet de sa mère et fier de son père. Quelques siècles plus tard, c'est son frère qui vit le jour, Telufinwë. Ses parents était ravis, elle aussi...en tout cas au départ. Elle veilla tendrement sur son frère, mais il s'avéra qu'ils eurent du mal à s'entendre, ils étaient trop différents. Son frère était jeune, plein de vie mais ne s'intéressait qu'à la musique, aux lettres et à toutes ces choses qui lui paraissaient si futiles. Sa passivité l'agaçait et leur relation fut sincère mais assez distante. Elle alla bien entendu assister à ses fiançailles. Lawende était une jeune femme agréable, elle ne l'appréciait pas particulièrement mais elle ne la détestait pas non plus, elle se réjouit donc pour lui...bien que dans un sens, cela les éloigna encore un peu plus l'un de l'autre.

Pour sa part, Atillë s’entraîna durement pour entrer dans la garde de Foncombe. Elle y parvint, mais seulement quelques jours après la mort de son père. Ce fut un coup dur pour la jeune femme qui se renferma encore d'avantage et se consacra corps et âme à ses entraînements. Elle ne parla pas de ce triste événement, ni avec sa mère qui, profondément blessée, se retira encore un peu plus de sa vie, ni avec son frère, qu'elle ne trouva pas le courage d'aborder. Le silence s'appesantit sur leur famille, elle le contra à sa manière en redoublant d'efforts. Efforts qui finirent par payer. Le jour de sa consécration arriva quelques décennies plus tard, lorsqu'elle fut nommée Lieutenant du capitaine de la garde, maître Glorfindel qui avait de tout temps été un modèle pour elle, l'image même ce qu'elle voulait devenir.

Elle s'impliqua donc autant que possible dans son travail, ayant à cœur de faire toujours mieux, prête à tout pour protéger son royaume. Elle ne garda pas beaucoup de liens, mais tissa tout de même quelques amitiés et complicités durant toutes ces années, avec les fils d'Elrond, avec Tauriel, une elfe de Mirkwood qu'elle appris très vite à apprécier. Elle lui ressemblait, et elle la comprenait. C'était une femme mais surtout une combattante, ce qui n'était pas si fréquent. C'est donc tout naturellement qu'elles en étaient venues à se serrer les coudes, se rencontrant de temps en temps, quand leur travail le leur permettait. Elle commença également à se rapprocher de son frère qu'elle avait si longtemps tenu à distance. Ou plutôt il se rapprocha d'elle, en venant lui demander de lui apprendre à combattre. En réalité, il la surpris beaucoup en mettant ses opinions en opposition avec ceux d'Elrond. Elle approuvait ses idées, rester prostrée pour plus de sécurité n'était pas la solution. C'est donc avec plaisir qu'elle décida de le soutenir dans ses projets, ravie de constater que son frère ne semblait finalement avoir d'autres ambitions que de passer sa vie à chanter la sérénade.