Chers amis Elfes à grandes oreilles, vous voici embarqués -bon grès mal grès- dans une histoire d'investigation qui vous mènera à l'Ouest de Mirkwood. Il y a de cela quelques jours, plusieurs sentinelles ont signalé que des animaux prenaient la fuite, d'Ouest en Est, une lueur terrifiée dans le regard. Des chiens, des poneys, des chevaux, et même des vaches et des oiseaux. Les plus téméraires et curieux de ces Elfes qui se sont déjà rendus au moins une fois dans leur vie au Carrock reconnaissent là des bêtes qu'ils ont pu croiser là-bas. Que se passe-t-il donc chez les Beornides qui puisse expliquer un tel exode animalier ? En tout cas, cela ne dit rien qui vaille à Thranduil, qui a exigé qu'on aille mener l'enquête sur ces mystérieux événements.

Votre petit groupe se retrouve donc sur la route menant au domaine de Beorn, par une fin d'après-midi plutôt douce et ensoleillée considérant la saison. Plus vous approchez de votre destination, plus vos montures s'agitent. Et dans les fourrés autour de vous -car vous n'êtes pas encore tout à fait sortis de la Forêt Noire- vous avez comme la sensation que quelque chose vous observe...

Protecteurs de la Veuve et de l'Orphelin en tout genre ou fidèles serviteurs de Sauron de tout poils, vous voilà réunis par le Destin ou le plus pur des hasards. Que ce soit par le biais d'une rumeur ou par les informations sûres d'un ami d'un de vos cousins au troisième degrés du côté de votre mère, vous avez entendu dire qu'il y aurait un nid de Vampires au Nord de l'Ephel Duath, vers la région ardente d'Udûn. Voilà pourquoi vous vous retrouvez sur le versant Ouest de ces montagnes maudites, dans la région septentrionale de l'Ithilien.
En approchant, vous vous rendez effectivement compte que haut dans le ciel du crépuscule planent deux ou trois de ces monstrueuses chauve-souris. Pour une fois, les ragots de comptoirs sont donc exacts ! Vous vous retrouvez au pied des montagnes, devant l'entrée de ce qui semble être une large grotte. Pas moyen de voir ce qui se trouve à l'intérieur et à quel point elle s'enfonce dans la roche, il y fait définitivement trop sombre pour ça. Ceci dit, vous êtes pratiquement certains que c'est là que se terrent les Vampires. Ceux-ci semblent plus actifs ces derniers jours, d'ailleurs... Serait-ce lié à l'éclipse qui a plongé la Terre du Milieu dans l'obscurité il y a environ une semaine ? Que vous ayez des doutes à ce sujet ou que vous vous en fichiez totalement, peu importe.
Seuls comptent vos actes, ici et maintenant. Oserez-vous pénétrer dans l'antre des Vampires ou bien repartirez-vous en prétextant une mauvaise grippe ?

Vous vous êtes sans doute dit que c'était une bien belle journée pour siroter son thé au soleil. Ou pas, si vous vous êtes renversés du thé brûlant dessus de bon matin.
La Comté est en apparence tranquille, le soleil perçant timidement, d'un éclat légèrement brumeux, à travers les nuages. Un joli jour de printemps, même si le ciel semble presque trop clair, trop pâle, mais cela ne semble pas arrêter la vie de la Comté - au contraire, cela active d'autant plus les commérages et les discussions sur le pas des portes.
Mais les rhumatismes du vieux Hamfast clament à qui veut bien l'entendre depuis ce matin à l'auberge du poney fringuant que quelque chose mauvais plane dans l'air. Vous même avez sans doute eu ce mauvais pressentiment qui vous donne la chair de poule depuis ce matin, même si rien ne semble inhabituel.

Jusqu'à ce qu'un cheval déboule au grand galop sur l'un des petits chemins traversant Hobbitebourg, ses sabots frappant les pavés du pont.  Un frisson prend les hobbits présents dont bon nombre retournent se cacher dans leur trou. Le mauvais pressentiment s'estompe, remplacé par la peur. Un groupe d'humains a pris l'habitude de persécuter les hobbits aux alentours de la Comté, leur courant après, les soulevant sur les chevaux pour les déposer quelques lieues plus tard, mais c'est la première fois qu'ils pénètrent ainsi dans le village.
Un, deux, trois ? Combien sont-ils à se pourchasser dans les sentiers d'Hobbitebourg ? Ce n'était donc cela, cette menace qui planait depuis le matin ? La rafale de vent qui pousse les nuages devant le soleil semble propulser la cavalcade, mais tout de même, tant d'angoisse pour ... ça ? Enfin, cela peut vous sembler bien important, à vous qui êtes pris dans ce tumulte de chevaux et de cris d'humains...

Enfin, les beaux jours sont de retour, et enfin le soleil daigne pointer le bout de son nez. Les températures douces arrangent les marchands aussi bien que les traîne-savates notoires qui végètent par-ci par-là, plus ou moins imbibés d'alcool. Les comptoirs de commerce fourmillent d'activité, tout comme les docks. L'ambiance est plutôt au beau fixe, somme toute.
Et ce même alors qu'au petit matin, alors qu'une fine chape de brume venue du large recouvrait encore les petites rues de la ville, l'un des soldats arrivés durant la nuit a placardé sur le panneau de bois installé sur la place centrale de nouvelles affiches. Ni plus ni moins que les avis de recherche lancés par les grandes capitales. Parmi les lauréats habituels -presque des abonnés-, quelques nouveaux candidats. Si durant les premières heures, les bons concitoyens étaient fort intéressés par tout ceci, l'enthousiasme s'était vite évanoui. Et pour cause, ils ont d'autres occupations, et l'activité de chasseur de prime leur paraît bien trop risquée proportionnellement aux possibles gains.

Pourtant, au milieu de ces cris banals ("Il est beau mon poisson, il est frais mon poisson !" ou bien encore "Les meilleurs épices d'Harad à des prix dérisoires, venez en profiter, ça ne durera pas !"), on perçoit nettement deux voix qui s'élèvent par dessus ce tumulte. Curieux, vous allez voir de quoi il en retourne. Quelle n'est pas votre surprise de constater que ce sont deux Hobbits -quoique la demoiselle au large chapeau semble bien haut perchée et plus à taille de Nain- qui s'envoient des mots d'oiseaux tellement variés et inventifs, que vous n'en connaissez pas les trois quarts. Vous ne saisissez pas très bien ce qu'ils se balancent à la figure, mais on dirait bien qu'ils comptaient se dénoncer l'un l'autre aux autorités pour ramasser la prime promise.
Tiens donc, mais ne serait-ce pas une troisième tête mise à prix qui passe derrière eux ? En tout cas, les Semi-Hommes se figent, la fixent, se lancent un regard entendu... Et d'un seul mouvement, s'élancent après la demoiselle. Cette dernière prend la fuite vers le port, les Hobbits sur les talons.
Nul doute que tout ce remue-ménage attirera les gardes sous peu, mais vous, qu'allez-vous faire ?

L'ambiance à Erebor était loin d'être au beau fixe depuis qu'un émissaire de Sauron avait pénétré dans la salle du trône et qu'une troupe avait été envoyée dans les souterrains pour enquêter sur l'attaque surprise survenue il y a plusieurs mois. Résultats ? Un émissaire mort, un anneau revenu d'entre les morts et pire, des rumeurs de traîtrise qui fourmillaient dans les couloirs d'Erebor.

Il y avait un traître parmi eux. Un traître, un nain, vendant leurs secrets aux ennemis, livrant les leurs aux orcs et trolls, tuant leurs familles. Pour une race aussi soudée et secrète que les nains, c'était un coup bas, qui les inquiétait plus que les rumeurs entourant la famille royale et l'identité de ce traître, ses raisons pour trahir leur peuple était le sujet principal du peuple ces derniers jours: on disait que c'était le joaïllier du niveau 2. Un mineur avait dit à la coiffeuse avoir entendu parler d'un marché avec les suderons. Que Thorin avait accepté d'épargner le traître en échange de l'anneau de son grand-père. On disait que des ambassadeurs des Monts de Fer étaient venus préparer une guerre. Contre qui ? Certains incriminaient l'alliance avec Lond Daer, avec Mirkwood, des enfants cachés, un mariage difficile, on s'inquiétait des corbeaux échangés avec Ered Luin. Fantaisistes ou non, ces rumeurs vous ont forcément atteintes.

Il n'en fallait pas plus.

Le marché avait lieu comme tous les jours dans un hall de pierre dont les hautes colonnes portaient le plafond jusqu'à ce qu'il disparaisse dans l'obscurité. Il était plein d'activités et de cris alors que les nains vaquaient à leurs occupations avec leur discrétion habituelle. Une caravane des monts de fer était arrivée au matin, et tout le monde s'activait lorsque des cris plus forts que les autres s'élevèrent. Peut-être avez vous eu le temps d'entendre des menaces, des insultes, mais soudain c'est l'attroupement. Un nain s'effondre une hache plantée dans le buste, assassiné par l'un de ses pairs, suscitant de nouveaux troubles.

Peu se doutent que ce meurtre n'est que le premier des problèmes du jour que doit affronter Erebor.