Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.-
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TALES OF MIDDLE EARTH
Sujet: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Jeu 1 Mai - 18:00
crédit
Viridiana
ft. Susan Coffey
Qui êtes-vous ?
Race : Humaine Alignement : Loyale Emploi : Barde Royaume : Native du Gondor, Adoptée du Rohan. Âge : 19 ans Orientation : Pense qu'elle aura tout essayé bien malgré elle, d'ici ses 20 printemps. Statut : Est-ce vraiment important ? Arme : Lance principalement, même si elle ne se déplace jamais vraiment sur les routes sans une arbalète légère. Niveau : Novice
Vi est un esprit libre qui a un sérieux problème avec la hiérarchie et l'autorité en général. Pleine de contradictions, dans un même débat elle serait capable d'être en désaccord avec elle même, en sommes, c'est une grande partisane du "fais ce que je dis, pas ce que je fais... Ou inversement proportionnel... J'sais plus !". Elle prend la vie comme elle vient avec l'amer sentiment que tout peut s'arrêter d'un jour à l'autre sans prévenir, en souvenir douloureux de son passé. Durant des années, seule la musique et les chevaux arrivaient à apaiser sont cœur trop plein de haine et de peine. Quand on lui appris à se servir de son violon, elle était incapable de jouer quelque chose entrainant, se vouant aux requiem et tout ce qui peut vous tirer les larmes et vous évoquer le vol de biscuit de tante Mélusine durant votre douce enfance. C'est également une jeune femme observatrice et fine psychologue (sauf avec elle même), ayant été élevée dans une maison de passe, elle a très vite appris à déceler les codes du langage du corps et du poids des mots, ceux que l'ont dit, ceux qui sont sous entendus et ceux que l'on imagine. Cette époque ne lui évoque des souvenirs ni bons ni mauvais, ils sont simplement le début de tout, y compris de sa véritable vie.
Elle n'est pas rebutée par les hommes, par les femmes non plus d'ailleurs, on ne nous demande pas d'être difficile après tout dans ce genre d'endroit, au contraire. Mais elle ne trouve pas grand intérêt à la fornication sauvage à part "l'assouvissement des pulsions naturelles ou le désirs de perpétuer l'espèce". Si si... Ce sont bien les mots que la mascotte de la Rose Écarlate a servit à l'un de leurs clients.
Qui êtes-vous vraiment ?
❧ Pseudo : Tash ou Lelly ❧ Age : 22 ans ❧ Comment avez vous connu le forum ? : Via petite recherche de forum sur facebook. ^^" ❧ Des remarques ? : Rien que je n'ai déjà dit ^^ ❧ Fréquence de connexion : Possibilité de passer tout les jours de manière plus ou moins "importante". ❧ Code règlement : "Legolas est le plus beau !" .... Non j'déconne ! (J'arrive pas à croire que j'ai écris ça T-T) Validé par Méadred ♪
Que faisiez-vous pendant que les nains reprenaient la Montagne Solitaire et que Smaug piquait sa crise ?
Elle enfilait des perles... Non plus sérieusement, elle travaillait encore plus ou moins pour la Rose Écarlate à ce moment là et envisageait un départ des lieux, se remettant très difficilement de la perte de sa tutrice adorée, cette femme qu'elle considérait comme une véritable mère. Vi limitait ses vadrouilles à la ville où elle a grandit et sa périphérie, jamais plus loin, tout en se disant que bientôt, elle irait bien au delà de ce que son regard humain pouvait lui permettre de voir, loin après l'horizon et les mers de verdures.
Avez-vous fait les frais des araignées ou des orcs ?
En dehors de celles qui trainent dans la cave et qui supportent mal les coups de bottes, la réponses concernant ces adorables arachnides est négative. Les orcs eux en revanche, elle partage avec eux une véritable histoire d'amour et jurerait leur extermination de ses mains si elle s'avérait être plus téméraire et ne jugeait pas qu'il serait insultant de se rabaisser à toucher à ces créatures.
Le nécromancien, ça vous dit quelque chose ? Que savez-vous de lui et de son retour ?
Quand on vit depuis sa plus tendre enfance dans une maison de passe, on entend beaucoup de choses. Des rumeurs, toujours des rumeurs et celle d'une chose qu'on appellerait le nécromancien lui est déjà parvenu. Elle l'a très vite assimilé aux histoires de croquemitaine qu'on pouvait lui raconter enfant et s'imagine qu'il soit certainement en être l'incarnation. En sommes ? Elle ne sait pour l'heure absolument rien de lui et de ce qu'il pourrait réellement être, de près comme de loin d'ailleurs, elle ne s'y intéresse pas vraiment. Une potentielle menace de plus dont il faut se méfier. Mais bon, dans un monde où vous devez vous méfier même de la chemise que vous portez...
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Jeu 1 Mai - 18:01
Votre histoire
█ « "VI" C'EST POUR "VIOLENCE" » TOUTE REPRENDRE A ZÉRO, UNE NOUVELLE PAGE, UN NOUVEAU CHAPITRE...
Spoiler:
Les yeux rivés vers le ciel, elle se prenait à rêver. La nuit était noire, les étoiles étaient cachées par les nuages et même la Lune ne voulait se montrer. Le printemps pointait le bout de son nez et pourtant, Vi’ avait aussi froid qu'en hiver. Rien à avoir avec ce qu'elle avait connu. Le froid était différent, moins rude sûrement mais bien plus douloureux. La gamine se rappelait de ces nuits glacées où même la chaleur de ses draps ne pouvait la réchauffer. Elle avait froid, mais elle n'était pas seule. L’enfant avait toujours eu la possibilité de se glisser près de ses frères et sœurs pour les réchauffer aussi ou d'aller voir sa mère pour se blottir dans ses bras. Elle regardait le ciel, se frictionnant les bras. Personne pour la réchauffer, personne pour l'enlacer et la réconforter. Le froid qu'il y avait là, à Edoras, il n'avait rien à voir avec celui qu'elle avait connu. Si elle n'avait pas eu si peur d'abîmer davantage son visage, elle se serait certainement laissée aller à pleurer. Quoi d'autre ? Peut-être cela l'aurait-elle réchauffé. Le col de son vêtement de laine, sale et déchiré, était remonté, la capuche d’une capeline trop grande pour elle rabattue sur son visage et ses yeux continuaient d'observer le ciel. Les dieux n'existaient pas, ils n’étaient qu’une grande farce. Il n'y avait personne pour entendre ses prières.
Elle pouvait toujours regarder en l'air, aucune aide divine ne tomberait du ciel. Pourtant, Vi ne cessait de se demander si sa mère était dans un quelconque paradis ou en enfer et si elle-même finirait quelque part une fois ses yeux clos. Sa mère serait-elle pardonnée pour ses fautes ? Et elle ? Elle souffla sur ses doigts rougis par le froid et tenta tant bien que mal de les réchauffer. Ses fautes à elle, ses erreurs, elles les avaient certainement faites depuis le début. C’est ce qu’elle pensa en se revoyant faire glisser sur la gorge de son père ce morceau de métal froid. L’enfant tenta de se consoler en se disant que son âme était allée à qui de droit et qu’il ne souffrait plus. Que c’était mieux comme ça.
Il n'était plus là, ce n'était plus son père. Il était devenu un inconnu, quelqu'un d'autre qui ne pouvait plus assumer son rôle, quelque chose qu'elle ne pouvait voir vivre. C'était dur, trop dur de le voir ainsi. Se réconforter ne servait à rien, le mal avait été fait, pas de retour en arrière possible. Le froid l'empêcha d'avancer de plus, à moins que ce ne soit ses jambes et tout le reste de son corps qui ne se sentait plus capable de continuer sa marche solitaire. Elle s'adossa contre un mur. Pas de héros pour venir la tirer de ce merdier. Elle soupira et ferma les yeux, la mâchoire serrée. C'était stupide de croire que ses larmes pourraient la réchauffer, heureusement qu'elle n'avait pas cédé. Elle tenait bon, contre le mur qui la soutenait. Elle n'avait pas le temps de pleurer, ce serait la ralentir et l'affaiblir. Pleurer, en plus de son jeune âge aurait fait d’elle une proie en or dans le dédale de ces rues.
Elle n'avait pas besoin de ça. Rapidement, elle frotta ses mains l'une contre l'autre pour les réchauffer, pour retirer ce sang invisible qui pesait sur ses mains d'enfant. Après une longue inspiration, Vi se détacha lentement du mur et reprit sa marche. Les mains enfouis sous la capeline, elle avançait, calme, d'un pas relativement tranquille et assuré. Elle n'en oubliait pas d'être à l'affut du moindre bruit ou d'une moindre menace. Elle ne se sentait pas suivie mais elle savait très bien qu'elle avait été repérée. Sur la route, assise sur l’abdomen de son père alors qu'elle maintenait la lame sur son cou, sa sœur adoptive, encore en vie elle aussi, s’était affolée, donnant l'alerte à leurs assaillants qui pourtant s’éloignaient. Elle avait crié "au monstre". Sale conne…
Elle donna un léger coup de pied dans une pierre qui trainait sur le sol. Elle n'était pas un monstre. Elle n'avait rien à voir avec les orques qui les avaient attaqué, ou les gens qui tuent pour le plaisir. Pourquoi personne n'arrivait à voir ce qu'elle voyait ? N'avait-elle plus le droit d'être simplement une enfant ? Et puis, son père aurait certainement fait la même chose pour elle. Abréger ses souffrances. Non, elle n'avait pas à avoir de regrets. Ce qu'elle avait fait, c'était pour son bien, il n'y avait rien de mal à vouloir faire le bien. Pas vrai ? Et pour la première fois depuis la mort de sa mère, elle savait qu'elle pourrait bien dormir ce soir. Elle se sentait soulagée, presque apaisée de savoir que son père n'aurait plus jamais à vivre ce qu'elle vivrait. Elle leva une main tremblante et effleura brièvement son visage. Elle n'avait plus vraiment mal mais la sensation sous ses doigts était étrange. Quand les orques ont attaqué, elle se souvenait avoir pris un sale coup juste sous l’œil et être tombée du cheval de son père, c'est tout. Quand elle est revenue à elle, l'arrière de sa tête lui faisait affreusement mal, elle avait des bleus un peut partout. Elle n'arrivait plus à ouvrir son œil droit non plus, sa paupière complètement paralysée par sa joue enflée et sa bouche, elle ne pouvait plus l'ouvrir pour parler, le moindre effort de ce côté là était un véritable calvaire. Maintenant, elle ouvrait la bouche avec plus d'aisance, mais sous ses doigts elle sentait comme des cicatrices encore fraîches.
La petite fille s'extirpa de ses songes par la perception de voix derrière elle, des voix adultes et masculines. Elle était bien trop fatiguée pour faire le distingo entre un humain ou un de ceux qui avaient pris un malin plaisir à chasser comme du gibier depuis des jours entiers. Ses mains se serrèrent. Elle courut se réfugier dans une ruelle en jurant dans sa langue maternelle. De toute façon, personne ne pourrait mettre la main sur elle. Elle découvrait Edoras sur le tas et tentait tant bien que mal d'en faire son territoire pour échapper à ses poursuivants. même si elle se rendait compte qu'Edoras de part la proximité d'autant d'humains et d'hommes d'armes lui fournissait un couvert important, elle deviendrait en plus de son territoire sa prison. Une prison dont elle ne pouvait s'échapper. Pas moyen de retourner « chez elle » et qui la croirait, qui la reconnaitrait ? Elle était condamnée à vivre dans la rue et à vagabonder pour ne pas être retrouvée. En sécurité, elle ne l'était pas. Au moins, elle avait toujours son arme de fortune coincée dans sa ceinture.
Vi finit par lever les yeux, à nouveau, cherchant à reconnaitre l'endroit où elle se trouvait. Elle avait beau se réconforter, elle était déboussolée et perdue. Perdue et coincée dans une impasse. la petite tourna les talons et se figea. Elle avait été suivie. Elle n'avait rien vu venir, n'avait rien entendu. Ses grands yeux bleus s'écarquillèrent alors qu'elle fixait l'homme devant elle. Il y avait sûrement moyen d'escalader le mur mais elle ne pouvait pas s'y risquer et perdre du temps alors qu'il pourrait l'attraper. Elle déglutit, la main contre sa ceinture et en sortit le bout de verre qu'elle tint fermement. S'il était là pour l'attraper ou se battre, qu'il essaye, il ne serait pas déçu. Il n'y avait pas de Dieu ou de héros pour venir l'aider elle, il n'y en aurait pas pour lui non plus.
« Viens avec moi
Lui dit-il d’une voix rauque, une main tendue vers elle. A travers ses yeux d’enfant, il était tel un géant, tout en charisme et non en formes. Encapuchonné, on ne distinguait de son visage que ses yeux derrière un épais masque de cuir. Sa dégaine lui rappelait quelque chose. Elle avait la conviction qu'il s'agissait de l'ombre qui s'était interposée entre eux et les orques. Il l'avait suivit lui aussi ?
- Je n'ai besoin de l'aide de personne !
Lui avait -elle craché au visage comme un chaton enragé. Une élocution trop parfaite pour une enfant des rues, elle aussi parlait comme un poème maintenant. . Pourtant, l’homme resta là alors que les voix et les pas se rapprochaient. Il semblait la vouloir elle, l’orpheline au visage trop marqué, trop figé, et à présent il comprenait encore mieux toutes les histoires d'horreur que racontaient les autres gosses. Mais qu'importe, il la voulait comme un spectre de sa propre enfance déchirée, un souvenir de ce qu'il avait été et l'avait poussé sur tant de chemins détournés.
- Ils ne t'auront pas, personne ne t'aura...
La protéger comme lui-même n'avait jamais été protégé. Il avait envie de faire ça, oui, et cette envie lui vrillait le cœur de manière douloureuse, comme pour enfin apaiser l'enfant qu'il avait laissé, hurlant, sur cette table dans la masure de sa mère... Sa voix qui tremblait la trahissait. Elle agitait nerveusement la lame de fortune devant elle pour se donner contenance. Elle qui avait froid, la situation commençait sérieusement à lui donner chaud. Elle réfléchissait trop, il fallait agir.
Viridiana inspira profondément et courut jusqu'à l'homme avant de se laisser glisser au sol pour passer entre ses jambes. L'idée semblait bonne, le contact de la caillasse froide l'était moins. Elle poussa un petit couinement et se releva, arme en main et l'abattit sur le jeune homme. Se débrouiller seule, elle l'avait toujours fait. Être seule, elle l'avait toujours été. Pourtant, elle rêvait de tendre à nouveau les bras vers sa mère, de se sentir rassurée et protégée. Ses doigts restaient crispés sur le morceau de verre. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle avait retenu son souffle. Ses yeux fixèrent le sol, les lèvres entrouvertes et le sang qui semblait couler était le sien. Elle n'osa pas relever les yeux. La honte, la peur. Elle n'était pas une tueuse, juste une gamine qui voulait vivre en paix. Juste une gamine qui réclamait justice.
- Ami, tu es en sécurité... A-MI !
La situation était absurde, désespérée aussi. Il avait une conscience aigüe du bout de verre planté dans son épaule, ainsi que du sang, le sien, et des yeux terrifiés de la fillette. Elle venait de le blesser et lui, avec sa voix rauque, tout ce qu'il avait trouvé à faire c'était enlever son masque pour lui présenter son visage, ignorant la douleur de la blessure, et de lui parler.
- Ami... Répéta-t-elle.
Une petite, toute petite voix, tremblante, encore sous le choc et apeurée. Un petit animal sur la défensif. Elle s'avança prudemment vers l’homme encapuchonné, la tête basse, les mains dans son dos, triturant toujours ses doigts. Elle s'humidifia les lèvres et secoua la tête.
- T’es blessé à cause de moi. Comme mon père, lui il est mort… T’as pas à m’aider. Les gens n’aident pas les monstres… Ou alors juste à mourir.
La gamine déglutit. Elle devrait apprendre à faire avec. Elle n'était plus simplement Vi, la petite fille de marchand qui parcourait les routes avec son père. Elle était un Monstre, fabriqué de toutes pièces par le monde et ses vices. Elle tira sur ses manches et finalement, sortit de sa poche un mouchoir aux coins un peu noircis. Légèrement penchée, elle le lui tendit du bout des doigts encore tremblante.
- Ton épaule…
Il ne serait peut-être pas son ami, elle ne serait peut-être pas en sécurité avec lui mais en moins de cinq minutes, il avait fait bien plus que n'importe qui avait fait pour elle depuis qu'elle avait mis les pieds dans cette ville. On avait fait quelque chose de pas bien à cette gamine, aucun besoin d'être devin pour le comprendre. . Attentif, l'homme -parce que lui, l'enfant perdu, ne pouvait être rien d'autre qu'un homme devant une fillette ayant besoin de protection- avait écouté les réactions du pauvre cœur qu'il tenait contre lui dans un stupide élan de protection. Fatigue, peur, dégoût... et une soif d'affection sous-jacente, peut être pareille à celle l’ayant secoué des années auparavant. Elle se disait monstre avec le même naturel amer que lui avait pu se qualifier de rat ou de déchet…
- Les méchants monstres, les vrais, je les tue. Ceux qui font du mal aux enfants aussi.... Il y a des gentils monstres aussi dans cette ville, tu sais ? Ils meurent comme des idiots sans qu'on les aide et ils ne savent jamais quoi faire pour arrêter les méchants. Toi, t'es ni l'un, ni l'autre.
Il se découvrit une affection profonde dans la voix, de même qu'une grande amertume. Un enfant était rarement écouté et consolé, surtout un orphelin, pourquoi le faire pour cette gamine-là ? Peut-être parce que la gamine était toute seule et possédait malgré tout une dignité loin des pleurnicheries qu’on aurait pu lui toléré avec les bagages qu’elle se trainait ? Avec précaution, à l'aide du mouchoir tendu, le jeune homme retira le bout de verre. Il aurait certainement à faire un peu de couture concernant la plaie, plus tard. Ouvrant sa veste, il sortit une dague d'une des multiples poches lui servant d'arsenal. Il l'aimait bien cette dague, bonne prise en main et surtout balance excellente. C'était facile de trancher avec... Il la soupesa une dernière fois, le genre d'arme qu'il aurait détesté perdre en plein combat.
- Approche, n'ai pas peur
Délicatement, l'homme mit la dague dans la main de l'enfant, faisant se refermer les doigts graciles sur l'arme meurtrière. Il avait déjà tué avec, la lame connaissait le prix du sang,
- C'est mieux que du verre, non ? C'est comme une épée mais en miniature, on peut même l'appeler "Naine" si tu veux. Comme les nains qui ressemblent à des humains mais en version de poche, et surtout parce que la prochaine fois qu'une saloperie d'orque ou peut importe le troufion qui s'en prendra à toi, tu l'a lui carrera tellement profondément dans le fondement qu'il faudra un vrai dragon pour l'en déloger !
Sous les mots, la gamine ouvrit en grand la bouche. Les enfants, ça ne doit pas parler comme ça. Ni les filles. Elle sentait que derrière cet humour se cachait une envie de réconforter, de détendre l'atmosphère. Vi n'avait pas envie de rire, ni même de sourire. Sûrement que dans une toute autre situation, elle aurait pris le temps de se noyer encore une fois dans son regard émeraude. Ses lèvres se fermèrent, son visage aussi. Ses yeux se plissèrent faiblement, gratifiant ses paroles par un air blasé. Où pouvait-il pêcher ça ? Elle expira longuement par le nez, regardant la lame, exerçant un petit mouvement pour soupeser l'arme dans sa petite main. L'objet appuyait contre sa blessure mais qu'importe, elle savait qu'avec un objet pareil entre les mains, elle n'aurait plus à se blesser. Ce qu'elle possédait entre les mains n'avait rien d'un jouet, pourtant, elle s'amusait avec. Si sa mère savait... Oh, si elle savait toutes les choses qu'elle avait fait depuis qu'elle était ici. La petite fille s'en foutait de ce que sa mère pouvait penser maintenant. Elle n'avait jamais réellement été une maman, ni pour elle, ni pour ses frères. Ses doigts caressèrent la lame affutée, en frôlant à peine le bout pour ne pas se couper.
Elle glissa la dague sous sa capeline, la gardant tout de même en main. Non pas par peur qu'il l'attaque mais par peur qu'il veuille la lui reprendre. Elle leva les yeux vers lui et ses yeux brillèrent à nouveau. Depuis combien de temps n'avait-elle pas mangé quelque chose de consistant ? Depuis combien de temps n'avait elle pas profiter d'une quelconque sécurité pour dormir réellement ? Elle avait faim, son ventre gargouillait et devait se faire entendre jusqu'à l'autre bout de la ville et ses jambes tremblaient de fatigue mais hors de question de profiter de lui. Hors de question de lui en devoir une. Elle aurait pu dire qu'elle le rembourserait, mais avec quel argent ? Un pas en arrière, elle recula, tête basse, à nouveau interdite, mal à l'aise. Elle ne voulait rien devoir à personne, elle ne voulait dépendre de personne. C'était ça, sa vie désormais. Seule, contre tout et tous.
- J’avais un nom, avant... Sauf qu'il m'est arrivé pas mal de trucs, alors je suis plus grand-chose à part ce que pense les gens de moi, ils me disent être un Arlequin. Mais toi, tu as encore un nom. Tu veux bien me le dire ? A en juger par les bruits émanant de ton estomac tu dois avoir faim aussi…
Elle leva les yeux, hochant la tête sur le côté. Elle avait confirmation qu'il était arrivé quelque chose à cet homme au visage exsangue. Quelque chose d'horrible aussi. Horrible à quel point ? Elle détourna le regard.
- Je m'appelais Viridiana avant, mais je crois pas être grand chose non plus, maintenant. Vi, elle existe plus…
Elle cherchait ses mots, elle cherchait des mots et aurait voulu faire de jolies phrases. Elle pourrait s'appeler autrement, il pourrait l'appeler autrement aussi, les noms n'avaient plus d'importance. Elle donna un léger coup de pied, balayant le sol avec la semelle de sa chaussure en toile, triturant le pommeau de la dague entre ses mains. Elle voulait refuser l'invitation, tout lui indiquait de fuir. Il ne fallait pas parler aux inconnus. Fuir. S'en aller. Elle voulait lui dire qu'elle n'avait pas faim. Elle aurait dû mentir et dire qu'on l'attendait, qu'elle devait rentrer chez elle. Son ventre fit un énième bruit, trahissant sa faim. Vi se frotta brièvement les yeux, se raclant la gorge pour cacher les bruits gênants de son ventre. Dépendre de personne... La petite fille avait pourtant horriblement envie de se raccrocher à sa main, dépendre encore des grands et ne plus avoir à se soucier d'où dormir ni comment manger. Après avoir soupesé le pour et le contre, hésitant intérieurement, elle prit une grande inspiration avant de parler d'une petite voix :
- La nourriture, ça coûte cher... Mais je peux cuisiner, si t'as des trucs dans ta maison...
Elle plissa son petit nez et fronça les sourcils en levant les yeux vers les toits. Elle savait que c’était par là que tout les gens comme lui passait pour être plus rapide et plus discrets. Elle, elle n’était jamais montée aussi haut, et dégluti à l’idée de devoir le faire pour la première fois de sa vie.
- Ca me fait pas peur, je peux te suivre sur les toits. J’ai pas peur de regarder en bas.
C'était faux, évidemment, mais elle s'en foutait royalement. Voir la ville comme les oiseaux la voyaient, ça devait être chouette quand même. Elle n'avait rien d'un oiseau, elle n'avait pas d'ailes et avait parfaitement conscience que si elle tombait il n'y aurait rien pour la rattraper mais juste pour regarder d'en haut, ne serait-ce qu'une fois. Apprécier ne serait-ce qu'une fois d'être autre chose qu'un monstre errant dans les ruelles sombres et sales. Foulant le sol de petits pas, elle le rejoignit et se mit à sa hauteur pour le suivre, la tête penchée sur le côté :
- Je peux t'appeler Arlequin alors, ça te dérange pas ?
Elle eut presque envie de lui prendre le bras.
- Si t'aimes pas, c'est pas grave... Tu peux m'appeler comme tu veux. Ou on peut ne pas s'appeler... C'est bien aussi... Vu que toi et Vi sont plus vraiment là.
- « Viridiana »... celle qui repousse l'ennemi et qui protège les hommes. C'est ce que veut dire ton prénom.
Reprit-il d’une voix posée. Elle s'approchait, se laissait apprivoiser et lui demandait presque à mots couverts de la nommer. Arlequin regarda les traits figés de son visage, la silhouette du nez, la bouche qui se portait, s'ouvrait et se refermait sur une coupure à vif, l'éclat des yeux trop fous, trop désespérés, comme avides de ces émotions qu'à présent eux seuls pouvaient montrer. Il soupira alors, conscient que cela pourrait l'effrayer, mais quelque chose lui commandait également de faire ce geste. De lui montrer que lui aussi était perdu, qu'il n'y avait pas à avoir honte, pas devant lui. A genoux devant la petite fille, l’assassin ouvrit sa veste et tirant un peu sur le vêtement informe qu'il portait en dessous, dévoila l’une de ses hanches. Il y avait un secret sur cette peau, comme des brûlures, boursouflures, quelque chose qu'il n'acceptait pas mais dont il ne pouvait se séparer. La morsure profonde d’une lame qui aurait tracé des symboles, des mots dans les chairs.
Une fois la surprise et l'horreur passées, la petite fille se sentit terriblement triste. Ne comprenant pas ce que cela pouvait signifier, elle s'imagina mille et un scénarios. Dans tous ses scénarios, il souffrait et vivait un véritable calvaire. Dans tous ses scénarios, l'homme en face d’elle avait reçu ces horribles marques en étant un petit garçon. Cette vague de chagrin l'emplit davantage lorsqu'elle pensa à ses frères.
La petite s'efforça de garder ses bras le long de son corps, fixés contre ses flancs. Interdite, elle ne bougea pas. C'était un peu comme s'ils étaient quittes, pas vrai ? Ses yeux trouvèrent ceux de l'arlequin et lui lança un regard de compréhension. Pas de compassion. La pitié, tous deux n'en avaient pas besoin. Elle comprenait juste. Il le cachait et si elle le pouvait, elle cacherait son visage aux yeux du monde entier. Un long frisson la parcourut et elle eut envie de gratter son visage jusqu'à ce que sa peau se décolle. Sa tête se pencha de haut en bas, acquiesçant fièrement, heureuse de pouvoir rendre service et de lui faire plaisir. Son ventre gargouillait trop, elle pourrait être capable d'engloutir tout et n'importe quoi, alors s'il lui rendait service, elle ferait tout pour lui rendre la pareille. C'était normal. C'était faire preuve de savoir vivre à ce qu’il paraît.
En plus de lui avoir dévoiler son visage, il lui dévoilait une partie de lui qu’il cachait avec ferveur, ou tout simplement n’avait-il jamais eu interlocuteur à qui le montrer comme témoignage ? . Ses lèvres bougèrent faiblement, détournant le regard comme pour réfléchir à ses mots :
- Toi, tu tues les monstres, les vilains. Ça ne fait pas de toi quelqu'un de mauvais...
Ce n'était pas être un monstre si on tuait pour le bien des autres, pas vrai ? Elle avait tué son père pour son bien à lui, parce qu'il était agonisant là sur le bords de cette route, qu'il souffrait le martyr et que personne ne pourrait leur venir en aide, parce qu'elle refusait de le voir souffrir et qu'elle sentait la supplication dans le regard de ce dernier. Elle avait due lutter dur pour oser ne serait-ce que prendre l'arme, mais jamais il n'aurait accepté que sa mort ne lui appartienne pas, il était ce genre de personnes qui apprécient pouvoir décider où et comment. Ça ne faisait donc pas vraiment d'elle un monstre, non ? . Toutes les petites filles avaient le droit de grandir sans penser être des monstres. Tous les petits garçons aussi, ils n'avaient pas à souffrir et être laissés de côté, crevant comme des chiens, pire que des chiens. C'était déjà tout vu et tout décidé. Le fixant toujours, elle cligna rapidement des yeux lorsqu'il étendit les bras.
Elle déglutit, rangeant la dague dans la ceinture de son pantalon tout aussi sale et troué que son pull et vint vers lui. Elle avait honte, de devoir être si proche de lui. Honte d'être une petite fille dans les bras d'un homme beaucoup plus vieux qu’elle, dans les bras d'un garçon autre que ses frères. Honte d'être sale, tout simplement. Elle trouva néanmoins la force de venir contre lui, de se blottir dans ses bras. Même à genoux, il semblait si grand. Et soudain, il se releva, la gardant contre lui. Rougissant au possible, elle s'accrocha tandis qu'il la fit passer sur son dos. L'agilité et la délicatesse dont il fit preuve la fit rougir davantage. Elle s'en étonna, de sentir son visage chauffer et brûler comme ça. Son visage n'était peut-être pas si perdu que ça, après tout. Elle aurait bien aimé lui dire qu'elle était désolée, pour son odeur, toute cette crasse sur elle qu'il n'avait pas forcément envie de toucher ou de renifler mais ses lèvres restèrent closes, s'accrochant vivement à son cou comme si sa vie en dépendait. Peut-être qu'elle en dépendait vraiment ?
Elle ne sait pas combien de temps elle avait passé dans les bras de cet homme, mais concrètement, ce fut les minutes ou les heures les plus agréables de son existence. Elle se sentait en sécurité et sa chaleur à lui permettait à la petite fille de ne plus sentir le froid externe. Il fini par la déposer devant une grande porte de bois joliment décorée. Au dessus, un écriteau avec un dessin, une rose rouge. Il poussa la porte comme s'il était chez lui. Elle se pressa de suivre l’homme encapé, retenant des gestes de petite fille comme s'accrocher à lui. A son bras ou tirant sur sa veste. . Ses yeux s'ouvrirent en grand, émerveillés. Ce n'était pas l'endroit le plus beau ni le plus grand qu'elle avait vu et pourtant elle crut se retrouver dans un château. Un manoir. Ses lèvres s'étirèrent durement, dévoilant une fossette sur l'une de ses joues, l'autre moitié de son visage restant complètement statique et indomptable.
- C'est grand !
Il y avait encore du monde ici, plus particulièrement des femmes et pour certaines, le simple fait que la petite fille vienne à poser les yeux sur elles lui empourprait les joues tant leur tenue laissait présager une suite des évènements plus intimes. "Des filles de joies" pensa-t-elle, et elle avait on ne peut plus raison. L'enfant eu un instant de recul, il n'allait tout de même pas la laisser là ? La vendre, quoi d'autre encore ? Il fini par pénétrer dans une pièce, l'invitant à le suivre. Vi voulu faire demi tour, prendre ses jambes à son cou, mais elle n'en fit rien, la faim et la fatigue avaient gagné la bataille depuis bien longtemps. A l’intérieur, tout était vraiment bien décoré, un feu s'attisait dans l'âtre, une douce odeur d'épices baignait la pièce dans une ambiance chaleureuse. Il y avait un grand lit à baldaquin paraissant être hors de prix tant les boiseries était minutieusement travaillées. De grandes tentures et des tapis que la petite fille n'osait effleurer du pied de peur de les abimer.
Et là à l'autre bout de la pièce, dans un fauteuil qui ne détonnait pas du décors, se tenait une femme à la chevelure noire comme le bois d'eben ramenée en un chignon soigné, laissant apparaître deux oreilles pointues. Ses traits fins semblèrent se crisper quand le jeune homme ferma la porte un peu bruyamment. Elle portait une longue robe d'un rouge très vif laissant se dessiner sans trop ménager l'imagination les courbes d'une femme qui se devait être superbe. La robe en elle même était taillée de manière à ce qu'elle soit aguichante, sans trop en montrer non plus. Quand elle releva la tête du livre qu'elle lisait, ce fut pour dévoiler à l'assistance deux grands yeux ambrés magnifiquement soulignés de noir, ainsi que de petites rides bien spécifiques au froncement de sourcils.
- Aurais-tu oublié comment fermer une porte de manière convenable mon fils ?
Sa voix était pareille à elle, chantante et chaleureuse sans pour autant perdre de son autorité. Elle l'avait appelé "mon fils", était-ce réellement le cas ? Elle semblait bien jeune pour avoir un enfant aussi grand. L'encapuchonné se dirigea vers la porte, l'ouvrit de nouveau et la referma presque aussi instantanément mais en prenant soin de n'émettre aucun son.
- Me voilà rassurée. La prochaine fois frappe avant d'entrée et découvre toi ce sera parfait.
Ajouta-t-elle sur un ton moqueur en refermant son livre d'une main. Le jeune homme qui accompagnait Vi jusque là, retira sa capuche et le masque de cuir qui lui couvrait le visage. La petite fille confirma le potentiel lien de parenté en constatant que lui aussi avait les oreilles pointues, plus petites, mais bien présentes. Et puis, il avait cette même tignasse brune et ces traits aussi doux qu'ils pouvaient paraître autoritaires. L'elfe posa son livre sur une table de chevet et s'approcha des deux intrus, venant déposer un baiser sur le front du premier, et s'interloquer sur la présence de la seconde.
- Et ça ? C'est un chaton perdu que tu vas me supplier de garder parce qu'il est adorable ?
- Sauf que contrairement aux précédents, celui-là ne risque pas de dévorer votre bouvreuil ma mère.
- En vue des hurlements qui émanent de son estomac, laisse moi émettre des doutes là dessus.
Elle se défi de l'étreinte de son fils et vint se pencher au dessus de l'enfant comme un juge au dessus d'un accusé. Ses yeux vifs semblaient la détailler sous tous les angles, et quand ils venaient à croiser les siens, c'était comme s'ils sondaient jusqu'à son âme. Elle fini par avoir un demi sourire, puis par se redresser. C'est en se tournant vers son fils qu'elle soupira comme le ferait une mère excédée, qui cèderait une fois de plus aux exigences de son enfant capricieux.
- Mets toi confortable mon enfant, si tu as froid je te donnerais un vêtement chaud...
Ces mots à l’intention bonne était pourtant communiqué avec froideur et détachement. Elle s’empara d’une cruche sur la table près de la cheminée, et servi deux grands verres de lait, un pour chacun, et s'assit. Elle n'osa boire la première mais l'envie était trop forte. Elle tendit la main et attrapa le verre de lait. La petite fille aurait bien aimé le savourer, elle qui n'en avait pas bu depuis des lustres mais sans même s'en apercevoir, elle l'avait bu d'une traite. Au-dessus de ses lèvres abîmées s'était dessinée une moustache qu'elle s'empressa d'essuyer avec la manche de son pull.
- C'est vrai ? C'est possible d'avoir quelque chose de chaud ?
Mais si elle le mettait, il allait certainement puer, tout comme elle. Elle n'osa même pas baisser la tête pour se sentir. Par les dieux, comment avait-il fait pour l'emmener chez lui ? Elle n'était que de la vermine, un petit rat d'égout et tout ce qu'il y a de plus répugnant dans la rue. Crasseuse... Elle était loin, la gamine qui gardait la tête haute en tenant un bout de verre dans les mains. Ses mains... Elle en ouvrit la paume, regardant ses blessures qui avaient déjà cessé de saigner. Ses yeux fixèrent de nouveau l’homme en noir et s'agrandirent.
- Je sais coudre ! Je peux te recoudre... Ta blessure... Celle que j'ai faite... Je peux faire le thé aussi...
On ne jette pas les personnes quand elles sont indispensables, pas vrai ? La fillette tira sur ses manches, recouvrant ses doigts avant de les triturer et fit mine de réfléchir. Tout était déjà réfléchi.
- Si je peux rester… Je promets d’être sage… Je peux être une... Rivette ? Un appât, c'est ça ? Je peux t'aider à attraper les méchants monstres... Je veux aider. S'il te plait... Je promets d'être sage.
L’homme sembla presque abasourdi par les réclamations de l’enfant, ses suggestions et tous les efforts qu’elle tentait vainement de fournir pour le convaincre de la garder près de lui. Pourquoi un comportement pareil ? Il avait été témoin cette nuit là du geste de l’enfant à l’égard de son père, ainsi que le l'attaque avant cela et l’avait suivi tentant de décourager ses assaillants qui avaient trouvé amusant de se lancer dans une chasse dans le but harceler la pauvre enfant jusqu'à ce qu'elle en tombe. Encore un élan de curiosité de sa part. A l’évocation de jouer l’appât, le semi-elfe émis comme un grognement, glaciale, cassant et qui laissait s’écouler des perles gelées dans le dos de la petite fille.
- Une rivette c’est une proie, Vi. Des enfants qu'on jette aux hommes pour satisfaire leurs appétits, je n’ai aucune envie que tu sois ça. Au contraire, soit un appât par ton étrangeté, par ton apparence adorable, tu attireras et tu puniras. C'est comme les insectes ou les poissons, tu en as qui peuvent se camoufler en se faisant passer pour de la nourriture. Tes proies seront les autres, les méchants. Et toi tu te joueras d’eux jusqu’à ce qu'ils rendent l'âme, comme un chat.
Sa mère restée en retrait semblait pragmatique. Elle fini par avancer vers eux et tendit le second verre de lait à sa progéniture.
- Je vais te donner des vêtements propres et chauds, et te montrer là où tu pourras te laver. Tu y resteras le temps qu'il faudra, mais quand tu sortiras je veux que tu sois parfaite. Plus une crasse, plus une effluve en dehors de la lavande et à partir de maintenant tu m'appelleras Lindoriel, Compris ?
La petite fille acquiesça d'un hochement de tête. Et disparue derrière l'une des tentures de la pièce, guidée par Lindoriel. Il fallut un bon moment avant de la voir de nouveau apparaître. Vi était là, cachée dans le tissu de vêtements lui appartenant à lui plus jeune, les pieds nus. Une petite princesse sans couronne, sans royaume, et comme sans vie. Il fut parcouru d’une envie de lui demander si elle existait vraiment. Mais la petite fille était bien là, immobile et silencieuse, ses longs cheveux bataillant d'un roux aussi vif que le feu de la cheminée et ses yeux bleus reflétant la lueur faiblarde d’une lune sans âme l’observait fixement comme un chat curieux et à moitié fou, une grande balafre en travers du visage, témoignage de son douloureux vécu.
- On dirait un Rouge-Gorge...
Lâcha Lindoriel qui s'était replongée dans sa lecture. La petite fille plissa de nouveau son petit nez, les sourcils froncés elle inclina la tête sévèrement sur la droite comme le ferait un petit animal interloqué.
- On m'avait jamais dit ça avant. C'est un peut bizarre mais j'aime bien "Rouge-gorge" C'est jolie comme mot. Et puis, ça a du sens, comme "Arlequin".
Il n'avait pas d'affection pour le nom, ne s'y identifiait pas plus qu'il ne le fallait et sentait bien moins le poids des responsabilités. En offrant à Vi un pseudonyme, lui tendait-elle une coquille vide à l'image de ce que lui-même portait ? Lindoriel observa le visage meurtris de la fillette, impassible et sans émotion. Comme figé hors du temps. elle fini par se relever pour pénétrer à son tour dans la petite pièce. En farfouillant en peu, elle mit la main sur un petit récipient en verre qui d’apparence ne payait pas de mine.
- Approche oisillon.
D’un pas hésitant, Viridiana obéis et se laissa amadouer et manipuler par l’elfe. Avec deux doigts agiles elle appliqua sur la plaie de la petite fille une sorte d’onguent verdâtre et odorant. Cette dernière retint un léger couinement. Les muscles de son visages étaient contractés au possible mais c’était comme si elle se refusait à montrer le moindre trait de souffrance. Pourtant, la patte semblait si froide qu’elle en devenait brûlante, et la douleur n’avait presque rien de comparable. Bientôt l’onguent sècherait et sur son petit minois ne resterait qu’une croute fossilisée et friable. Derrière, plus aucune trace de blessure. La petite fille se palpa le visage et fini par relever les yeux vers sa soigneuse.
- Merci...
Elle paraissait minuscule, dans le pull trop grand pour elle. Un aspect vulnérable pouvant donner envie de la protéger, il faudrait qu'elle développe cela pour gagner la confiance des gens, des proies. Apprendre à montrer la faiblesse pour bien mieux frapper ensuite... Une technique fourbe mais cruellement efficace. C'est en tout cas ce que l'arlequin pensa.
- Il me semble que tu as dit savoir faire le thé jeune fille ? Je serais bien curieuse de voir cela. Sandir, montre lui le chemin des cuisines je te pris.
Une tache à accomplir, on lui donnait de l'importance ! Est ce que cela signifiait que la dame Elfe acceptait de la garder ici ? Était-ce un test ? Ni une ni deux, l'enfant se précipita vers le semi-elfe, et s'empara de sa main, comme pressée de se mettre au travail. Si elle prouvait qu'elle était capable, on la garderait sûrement.
█ « "VI" C'EST POUR "VIRULENCE" » L'AVENIR EST UN LONG PASSE, C'EST POURQUOI TU NE POUVAIS QUE PERDRE CE QUE TU AVAIS RETROUVE.
Spoiler:
Lorsque Vi entra dans la Gueule du loup ce fut pour y laisser un peu de sa nuit. La jeune femme avait encore sa couronne d'ombre et de colère pour lui cercler le front d'un étau invisible. Au premier abord, il semblait impossible de deviner son âge, la plongeant dans une espèce de génération perdue que rien ne pouvait sauver, et puis entre deux éclairs de haine, on pouvait laisser sa jeunesse nous exploser à la figure comme une accusation. Oscillant entre deux rives d'un fleuve, catin adulte ou enfant martyrisée, Viridiana de la Rose Ecarlate, ou celle que l’on appelait « le Rouge-Gorge» dans les rues d’Edoras n'avait pas de monde assez concret pour s'y rapprocher. Elle avait besoin de bruit et de foule tout autant que de solitude, suite à sa récente mésaventure avec Taïdwen.
Les deux jeunes femmes avaient beau s'en être sorti indemnes, Vi était bien plus secouée qu'elle ne l'admettrait jamais. Peut-être en aurait-il été autrement si elle n'avait pas perdu pour la seconde fois sa mère. Elle ne savait pas, trop effrayée pour se comprendre elle-même. Ce qu’elle savait, c'était qu'avec un peu trop de malchance, Le Rouge-Gorge d’Edoras aurait pu mourir. Et personne n'en aurait rien su à part Taïdwen peut être, sauf si la presque plus célèbre danseuse à l’effeuillage facile du Rohan n'avait pas elle aussi survécu. Qui se serait souvenu d’elle alors, de ces petites miettes de Bien qu'elle avait voulu jeter au monde malgré l’odeur nauséabonde qu’il lui renvoyait ?
Du martyr qu'elle avait enduré depuis le berceau jusque ses grades ? Elle se souvenait des yeux noirs, trop noirs, de La Hache: "On ne vit bien qu'au bord de la folie". Le jeune homme éreinté l'avait regardé droit dans les yeux, prononçant ces mots comme une prière arrachée du bout des lèvres et pour un instant peut être, Vi avait cru voir un bout de son âme à lui, entre or et ivoire. Au bord de la folie, c'était là qu'elle dansait jour après jour et nuit après nuit, attendant d'y succomber car à en croire le mentor de ce dernier, tout n'est qu'une question de fatalité. Leurs cœurs trop abîmés baignaient dans les remous d'un noir-étang, ils s'y noyaient toujours un peu plus sans que rien ne les sauvent jamais. Loups au milieu des chiens, chiens au milieu des loups, Vi essayait malgré tout de se souvenir de son nom et de ses rêves d'enfants. Tout ce qu'il leur restait et lorsque ces choses seront oubliées, alors la mort viendrait les prendre et ce ne serait que justice.
Elle terminait de rouler et d’allumer une feuille de tabac noir avant de l’accrochée aux lèvres, comme un bout de prière à la fumée blanche et mentholée, seule osait s’échapper de sous sa lourde capuche, la jeune barde s'installa à l'une des petites tables du fond, le regard vague, le cœur sec et les yeux fermés. « Tuie omne vas e’ tuie omne emë… Tout ce que je sais, c’est tout ce que je suis… » C'était la phrase préférée de Lindoriel, elle s'en servait à chaque leçon de morale.
Vi commençait à voir sa rencontre avec Malden, son fils, comme une erreur. Le gosse, c'était pas sa faute, mais... Mais comment devenir autre chose qu'une boule de rage et de regret, en sa présence? Elle n'était pas prête, ne le serait peut-être jamais. Après avoir été ignorée pendant plusieurs longues minutes, les yeux vagues et un soupir aux lèvres, la rouquine fit quelque chose qui une fois de plus n'était pas elle, et se déplaça au bar pour commander une mauvaise bière. Où donc est passée la couronne des princes d'alcool et d'opium? Eux qui n'ont plus que des rêves pour royaume...
« Vi… »
C'est bizarre une voix. Ca a des tas de sons différents, ça apporte pas mal de souvenirs et même que parfois, ça prononce votre nom... La douleur, Vi portait son étendard. Elle savait les hallucinations et doutes qu'elle apportait, et tous les visages qui se dessinaient alors pour l'appeler et la retenir. Parfois ça faisait du bien, parfois ça la tuait juste encore un peu, on ne pouvait pas y faire grand-chose. Contrairement à Gunred, Vi n'avait aucun don pour l'amnésie...
Elle ferma les yeux: Depuis des années à vivre dans un lieu bruyant et où les vapeurs d’alcool et de tabac étaient quotidiennes, la jeune barde prenait l'habitude des migraines violentes. Elle ne savait pas encore de quel acabit voulait être celle qui commençait à poindre, finalement indifférente. Pas de contrat ce soir, si son corps voulait avoir mal et le laisser paraître, hé bien qu’il en soit ainsi. Parfois, il fallait se rappeler qu'on était juste sang et poussière, triste humanité… Vi but cul sec le contenu de sa choppe. Ok, c'était dégueulasse, elle avait déjà envie de vomir. Peut-être que le mal de tête y était aussi pour quelque chose, mais analyser le problème n'allait rien arranger. Guidée par les errances de l’intrus, la jeune femme repensa à son enfance, celle du Gondor. Elle se souvenait courir, l’ombre de sa véritable mère planant au-dessus de la tête et lui indiquant la marche à suivre, à la recherche de quelques rêves qu'elle croyait encore posséder. Le bon temps? Quelle connerie... Quelque chose lui étreignait le cœur, Vi ne pouvait pas combattre. Piégée dans ses propres tourments, elle reverrait peut être un jour le soleil mais non, pas maintenant.
Une voix la secoua alors, lui faisant perdre toute couleur. D'un seul coup, la foule n'avait plus d'importances, ne restait qu’elle et le jeune homme qu’elle apercevait derrière le rideau de sa capuche. C'était sa voix, ses mots à lui, et ils étaient pour ...Elle ?
« Si tu es bien ce que je pense que tu es, tu devrais avoir disparu depuis bien longtemps…» lâcha la jeune femme sans réellement tourner la tête dans la direction de son interlocuteur.
Il avait ce même teint légèrement bronzé que les hommes du Rohan habitués à la vie à l’extérieur, les mêmes yeux bruns ambrés, les mêmes cheveux noirs corbeaux, la même étincelle de souffrance dans le regard, la même habileté à se tenir avec discrétion au milieu des fous, la même aura froide et vengeresse vomissant à travers les pores de sa peau. C’était comme si l’on avait dressé entre les deux protagonistes un miroir hors de prix capable de refléter le genre inverse. Cette scène en apparence si hors normes passait pourtant inaperçue aux yeux du monde, aux yeux des ivrognes hurlant leur soif à ce brave Aaron.
« Disparu… C’est toujours ce que l’on dit quand on ne sait pas chercher. »
Il remarqua les mains crispées sur le bar de la barde. Alors, par un réflexe idiot, il se saisit de ses doigts, les serrant doucement comme pour y faire parvenir un peu de sa chaleur. Juste un échange entre deux êtres, un mort et un vivant, un chat et un oisillon...
"Tu bois quoi, bière?"
Peut-être qu'elle hallucinait, que le jeune homme n'existait pas et qu'elle se retrouvait à parler seule, comme une conne au bar? Cela lui était déjà arrivé il y a quelques semaines maintenant, ce brave hobbit en charge depuis toujours de la trésorerie de la rose Ecarlate, l’oncle Cornwell comme l’appelait, l'avait récupéré épave folle et esseulée, la laissant pleurer toute la nuit entre ses bras. Morte, vivante folle à lier? Elle ne savait toujours pas aujourd'hui encore...
Elle ne le regarda pas, enfermée avec ses propres démons lorsque lever les yeux serait comme les libérer. Des méandres de son esprit revint alors l'image du Rouge-Gorge, fière et brillante aux côté de Lindoriel, les chamailleries avec son frère adoré de Sandir, elle repensait au jour de son arrivée et sa rencontre avec lui dans le dédale froid et obscure des rues d’Edoras la nuit. Et puis une route déserte à la frontière du Gondor, la silhouette imposante d’un orque. Sa céphalée empira alors, elle crut voir le sang sur l’arme, le coup sur son crâne, les coups sur son corps, la morsure de ce qu’elle imagina être la mort pauvre petite âme fragile qu’elle était... Le bruit des verres de bière qu'on leur apporta, la tira de sa transe. Vi remarqua qu'elle n'avait pas lâché la main du jeune homme, s'agrippant à elle ainsi que le ferait un tout jeune enfant. Oh, qu'était-elle donc devenu?
Une catin, une création de ce monde et un pion sur un échiquier trop grand pour elle comme d’autres, une erreur. L'enfant se retourna dans son rêve pour le regarder une dernière fois et disparu alors dans quelque chute. Trop tard, toujours trop tard. Brisée, épuisée, Vi entendit fredonner une comptine de son enfance, elle ne ramena aucun jour meilleur et ne l'arracha pas du comptoir infâme, mais la gifla de nouveau du souvenir de sa défunte Lindoriel. Le monde était sans magie, même lorsque les morts revenaient à la vie.
"Oh Viri’ jolie, qu'as-tu dans ta musette, trois brins de thym, un de romarin? Dis le moi, j'en perds la tête et, si j'ai bien deviné, n'oublie pas le baiser."
Vi détestait cette chanson. Elle bourrait toujours de coups tous ceux qui osait lui en faire l’affront, entamant toujours leurs bagarres de chiffonniers. Oh Viri jolie....
A nouveau, la jeune femme but son verre cul-sec. L'alcool lui brûla la gorge, déclenchant une énième nausée. Après, peut-être qu'elle se traînerait jusqu'à sa mansarde, comme un animal blessé, léchant ses plaies sans même assez de force pour pleurer. Lorsque tristesse et colère se battent en duel, rien ne peut gagner, surtout pas soi-même.
« Tu vas te retrouver avec des bleus tu sais … ? » Dit-elle en affichant un maigre sourire.
Elle avait l’impression sur le moment que le monde continuait de tourner comme si elle en était sortie, qu’elle ne répondait plus d’aucune des règles qui le régissait. Le temps, le bruit, tout le reste. Peut-être était-ce en effet un rêve dont elle émergerait d’une minute à l’autre, le cœur bouleversé de nouveau cette envie sordide de tout détruire, ce monde, celui dans lequel elle vivait toujours honteuse, celui qui est toujours en flammes et dont elle ne percevait jamais d’issue, que des abris aux tempêtes qui faisaient rages dehors.
« Tu n’es qu’une illusion trop longtemps espérée avoue-le. Je suis devenue folle c’est ça ? Je suis folle de revoir ce qui me manque, de retrouver ce que j’ai perdu, d’espérer ne pas te voir disparaître à nouveau dans les méandres de ce monde puant…»
Des doigts dans les siens, un monde pour l'engloutir et tout autour d'eux, le bruit. Abandonner son cocon de pensées et de folie lui coûtait, mais Vi avait à faire un choix. Elle secoua la tête ainsi que s'ébroue le chien roué de coups qui se relève malgré tout, et regarda Sandir. Son frère, son semi-elfe rien qu’à elle était là à côté d’elle, comme un avatar imparfait pour sa conscience ou son enfance. Grandit, le jeune homme portait son propre voile de tristesse que la barde ne lui enleva pas. A chacun son fardeau...
"Un fantôme du passé, évidemment… T'aurais peut-être pu prendre une forme pour me rendre moins coupable, non? A croire que je sais juste gâcher les gens..."
Son elfe de mère qu'elle n'avait pu sauver, Sandir qui avait jugé bon de partir sans laisser d’adresse, qu’elle savait quelque part, Taïdwen qu’elle avait haïs de tout son être alors que son éternelle amie et rivale n’œuvrait que dans l’unique but de faire le bonheur de la jeune humaine, Malden qu’elle avait honteusement abandonné, ayant perdue la force de se battre pour sa propre vie, les lèvres de Gunred comme un poison dans les draps de soie laissant comme l’entrave amer d’une dépendance. Comme un requiem pour chacune de ses blessures. L'embrasser, se laisser aller à son étrangeté, l'aimer... Elle était partit loin de lui pourtant, il ne méritait pas ça non plus. Le jeune homme lui manquait, son absence était pareil à un coup meurtrier. Parce qu'il avait connu les deux facettes de l’oisillon, qu'il avait embrassé ses joues trop rouges de honte et apporté sa propre chaleur maladroite sur l'incendie de fureur de la jeune femme. Ce qu'elle ressentait pour lui, Vi n'y mettait pas de mots, entre émois adolescents, triste amour et amitié sans bornes, et puis ce n'était pas ça qu'elle voulait lui donner. Quelqu’un comme lui méritait tellement mieux...
« Ne me traites plus jamais de songe, je suis là et je suis vivant. Je me bats, je me battrais encore, c'est comme ça... Je ne disparaîtrais pas. Tonna la voix du semi-elfe. Pour de vrai, ma Vi, je te manque pour de vrai? Même si c'est toi le foutu songe... »
Ils s'hallucinaient l'un l'autre, les enfants perdus de la rose et de ses tourments. Si ce n’était pas malheureux... Le garçon gardait la tête haute cependant, ce démon ci il pouvait lui faire face. Il souriait, un goût amer au creux des lèvres, et sa voix restait murmure.
« Ma pauvre douleur, que t'es-t-il arrivé pour que je t'imagine ainsi ? C'est parce que tu n'avais plus ton Sandir ? Oh Vi, j'ai foiré, j'aurai pas du partir, j’aurais du...Elle a dû être furieuse contre moi, Ammë... J'ai même pas pu lui dire pardon. »
Ni à leur mère, ni à leur père, ni même à elle, parce qu'il avait été le grand frère le plus méchant du monde, pas vrai? Et avec la douceur d'un songe, Sandir se pencha, ses lèvres effleurant la joue de la jeune femme. Comme un pardon, comme un adieu. Il sentait l'odeur de sa peau, sa chaleur aussi, tout ce qui nous prouve que l'on vit, alors pourquoi tant de tristesse? Les rêves, il détestait ça, il n'en était pas un, pas de rêve, d'aspiration, de cauchemar, juste... rien Le rouge-gorge redevenu oisillon resta silencieux au milieu de la masse grouillante. Elle voulut lui répondre oui, tu m’as manqué, un simple oui, mais rien ne vint. Car elle savait que d’un mot pouvait découler un flot de paroles ininterrompues et elle n’avait pas l’envie, elle n’avait plus la force.
« Tu me manques aussi, grosse bête. C'était bien de jouer avec toi même si tu trichais toujours... » Répliqua t’il comme pour faire écho à toutes ces phrases muettes qui grondaient dans le crâne de sa petite sœur d’adoption.
Elle était malade, la migraine commençait à avoir raison d’elle. Ses yeux brillaient trop, Elle ne savait même plus depuis combien de temps elle n'avait pas mangé. Elle voulait les bras de Lindoriel comme une enfant pitoyable et pleurnicharde, ceux qu'elle avait toujours voulu avoir. Ca, grand dieu, juste ça, rien qu’une fois, une toute dernière fois... La jeune femme inspira profondément. C’était trop tard, trop tard pour tout.
L’oisillon sombra un peu plus dans les méandres de son esprit, elle songea alors aux représentations grotesques et surtout gênantes auxquelles s’adonnait Taïdwen à une époque. Elle avait toujours dénigré ce personnage trop haut en couleur pour elle, trop sotte et surtout trop naïve pour survivre dans ce monde. Elle avait toujours jugé Boucles d’or, comme les gens la surnommait à cause de sa longue et magnifique chevelure blonde, comme une gourde qui se donnait plus d’importance qu’elle n’en avait, un possible alibi ou une tête à faire porter le chapeau en cas de soucis. Viridiana restait souvent dans un coin de la pièce, pour ses clients, pour une représentation bardique, ou simplement pour tuer le temps, et elle observait l’être qui la fascinait presque tout autant que les histoires épiques de nains et de dragons, ou de chevaliers en armures dans un genre diamétralement opposé, et qui la répugnait aussi le plus au monde en même temps, se livrer à ces jeux de danses érotiques. Boucles d’Ors était bien formée, elle était plus que jolie et savait attirer les convoitises bien qu’elle n’ai jamais montré le moindre respect d’elle-même. En sommes, elle était tout l’inverse de Vi qui elle n’attirait jamais l’œil, se faisait toujours discrète, et ne savait pas se mettre en valeur pour plaire. Autre chose, elle savait captiver les foules quand elle se trémoussait sur sa table et ça, même Vi aurait été incapable de le nier de quelque manière que ce soit. Oh seigneur… Danse encore Bouclettes, juste encore un peu priait-elle sans jamais laisser la moindre once de sympathie à son égard transparaître. Quand tu danses, les yeux sont braqués sur ta personne, et quand les yeux te regardent, le monde disparaît, tu prends sa place et tout paraît moins sale. Elle lui jalousait cette capacité, cette fausse innocence et cette beauté. Dans le fond, même si elle se proclamait sans amour jusqu’au bout des ongles, Vi restait une femme qui comme toutes, par moment, semblait apprécier qu’on puisse n’avoir d’yeux que pour elle, ce qui n’avait jamais été le cas. Cela l’agaçait, comme le fait que ceux qui lui plaisent finissent toujours par tourner le regard vers d’autres femmes.
« C’est stupide… Mais puisque tu n’es pas un songe, que tu es bel et bien là, je meurs d’envie de te prendre dans mes bras… pourtant, je n’ose pas. Je crois que j’ai oublié comment on faisait. » Sandir tourna la tête dans sa direction, interloqué par les propos de sa sœur, il en arqua même un sourcil. « Les gens sont comme des miroirs, le jour où ils se brisent, tu auras beau recoller les morceaux tu verras toujours les fêlures dans leur reflet. Mais au final, ils reflètent toujours l’image de celui qui daigne s’y regarder pas vrai ? »
Le jeune homme resserra l’étreinte de sa main sur celle de son oisillon, comme pour lui intimer silencieusement qu’il ne lâcherait pas prise, pas tant qu’elle ne serait pas lucide. Vi n’avait jamais été une grande buveuse, il lui en fallait peut pour vriller, et le jeun récent n’arrangeait en rien la situation. Elle pensa de nouveau au corps sans vie de sa mère, étendue là dans cette chambre, son frère absent. Le sentiment de la jeune femme fit écho à celui de ses six ans de manière irrémédiable, et l’image du Gondor et de sa vraie mère se superposa à sa vision.
« Tu sais Sandir, c’est horrible cette douleur, cette sensation. Ca te prend l'âme, la vraie, pas celle que tu crois déjà perdre quand tu grandis dans la rue et que tu dois survivre sans amour en abandonnant tout. C'est rien, ça, c'est rien du tout par rapport à ton corps vide et inhumain. Comme le poème un peu, 'Le petit garçon qui était là sans l'être', oui comme ça… »
Son frère l’obligea alors à se lever et l’entraina dehors de manière agile. Devant la taverne, il finit par lâcher sa main et se tenait face à elle, l'enfant, le regard plus noir que jamais, au beau milieu de la rue. Elle a mal, elle est blessée, ses sens ne sont rien de plus que ceux d'un animal à l'agonie. Elle s'est battue déjà comme une folle, une damnée, sous l'œil de tous ces vautours. A présent c'est son autre moitié qui se dresse, et la gifle qu’il lui asséna a la force d'une éternité sans amour. Elle ne répliqua pas, reconnaissant dans ce garçon comme un espoir de rédemption. C'était pour cela qu'elle avait abandonné ses amis il y a quelques semaines, trop peur des attaches, trop peur de son ombre, du bonheur aussi peut être, car quel malheur aurait pu lui apporter le fait de rester près d’eux? Si ce n’est la douleur et la déchirure laissée par leurs âmes qu’on leur arracherait trop tôt. Et Sandir à présent, tout cassé lui aussi sous ses faux semblants. Ils étaient à l'image de ces miroirs dont elle parlait, et Vi savait fort bien que si elle voulait l'étreindre, alors elle s'écorcherait contre le verre. Un château de glace et de fissures, prêt à s'écrouler sur un coeur autrefois humain. C'était ça qu'elle était, rien d'autre, absolument rien d'autre.
Trop de ténèbres et de déraison, elle oscillait au bord du précipice et tomberait bientôt. Que la chute soit longue, il ne restait plus que ça… Tanguant sur ses jambes en se redressant de la gifle infligée par son frère, elle ne lui accorda pas le moindre regard. Elle se coupait de tout, exact, et se fichait royalement des conséquences. Elle se revit la dernière fois que sa route croisa celle de Bouclettes, que la jeune femme voulu se laisser tenter à une affaire que la jolie blonde lui proposait. Elle l’avait dit. « Nous sommes amies». L’affection que la jeune femme essayait de montrer encore lui apparaissait comme vomitive et insensée, Vi n’en voulait pas. Derrière eux restait le brouhaha ambiant des conversations dans la rue, il y avait une vie ici, une vie et des sentiments lorsque eux même ne possédaient plus rien. « Virèidianà », la jeune femme avait toujours haï ce nom et seulement Boucles d'ors avait tendance à en avoir la prononciation elfique comme Lindoriel ou Sandir.
« Durant tout ce temps, j'ai voyagé et j'ai vue de mes propres yeux. Le monde est un trou puant de corruption, Edoras, le Rohan tout... C'est juste des nécroses de plus, on y rampe et on y meurt, point barre. Le jeu à ton niveau, c'est surtout de deviner qui crève en premier, pas de survivre... »Après s’être aperçu du fait qu’il avait réussi à capter l’attention de sa sœur, Sandir s’approcha d’elle. « … Et ne parle plus de ce que tu ne connais pas petite fille… »
Vi mourrait d’envie de le frapper, non pas pour se défendre mais parce qu’elle savait qu’il avait raison. Surtout en l’appelant « petite fille ». Le jeune femme se sentait comme une enfant qui essayait les chaussures trop grandes de sa mère pour jouer les adultes. Elle avait toujours eu cette impression de marcher dans des traces qui étaient trop grandes pour elle.
« T'es du genre à aimer t’écouter parler on dirait. Ton avis j'en ai juste rien à foutre… T’as jamais été là, t’es parti sans jamais dire à qui que ce soit où tu étais passé, sans jamais laisser le moindre indice pour que Ammë ne puisse te retrouver. Et maintenant qu’elle n’est plus là, tu joues les grands frères aimants et compatissant, t’es revenu pour moi ou pour avoir la conscience tranquille dis-moi ? C’est "ta destiné" ou la culpabilité qui a guidé tes pas vers ici… ? C’est le remords ou la pitié qui t’as fait prendre conscience que j’étais encore…. « Là » … ? »
L’oisillon eu du mal à ponctuer sa phrase qu’elle en tombait déjà à genoux, les yeux complètement noyés de larmes. Elle était à bout de souffle, elle n’avait plus de force. Des étreintes, on pouvait en avoir cent, mille et bien plus aussi qu'on ne pourrait jamais en compter, mais seuls restaient quelques noms et visages parmi les plus purs ou au contraire, maléfiques. Mais quelle importance, hein ? Car tout l'amour qu'elle éprouvait restait scellé dans un secret qu'elle refusait de partager. Les émotions, un poids, un fardeau, les yeux parfois trop tristes de la jeune femme comme si elle avait trop conscience du monstre qu'elle devenait, son propre cœur à elle battant trop fort alors qu'explosaient les injustices que rien ne pouvait punir... Une encre déjà sèche pour des mots oubliés. Dommage, la vie n'a aucunement la beauté d'un morceau de violon, on a beau pleurer et lever le regard vers un ciel bleu jamais assez pur, rien ne reste de l'envie, de la poésie...
█ « "VI" C'EST AUSSI POUR "VIVRE" » PARTIR POUR MIEUX REVENIR OU AU CONTRAIRE, NE JAMAIS SE RETOURNER, NE JAMAIS REGRETTER...
J'y suis allée carrément trop fort avec l'histoire même en concentrant ça sur les trois seuls points importants de sa vie (son adoption / La mort de sa mère adoptive / Son départ d'Edoras)... Je vais donc me contenter de faire un résumé abrégé de la dernière partie car je dépassais déjà avec les deux premières la limite de taille autorisé par post... Oui, je suis une psychopathe vous pouvez le dire et pour le coup je me fais peur à moi même...
La semaine suivant ses 19 ans, elle s'est réveillée dans les bras de son nobliau habituel (celui que je cite comme étant "Gunred" dans l'histoire). Et a déterminé en regardant looooongtemps son petit violon adoré que sa vie ne devait pas se limiter à la Rose Écarlate et à Edoras, qu'il y avait beaucoup trop de choses à vivre et à voir en dehors de ces murs et qu'elle jugeait de part le talent qu'on lui prêtait pour les arts de se faire connaître au monde. Alors elle a emprunté sans autorisation le cheval du nobliau et est partie sur les routes après avoir salué une dernière fois les gens qui s'étaient si bien occupé d'elle jusqu'à aujourd'hui.
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Jeu 1 Mai - 18:02
Bienvenuuuue Bonne chance pour ta fiche o/
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Jeu 1 Mai - 18:10
Bienvenue sur le forum Tu disposes de sept jours pour faire ta fiche, un délai peut être accordé si besoin. Si tu as la moindre question, n'hésite pas à me MP ou n'importe quel membre du staff. Bon courage pour la rédaction
Elrond
Pilier de taverne
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Jeu 1 Mai - 18:17
Bienvenue miss, bonne chance pour ta présentation ! ^^
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Jeu 1 Mai - 18:46
ROHANNNNNNN Gosh, Susan C. + Femme du Rohan + Barde = Il nous faudra un lien Bienvenue parmi nous avec ce personnage badass
Thorin Oakenshield
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Jeu 1 Mai - 18:59
Huuuuuu il nous faudra un lien entre musiciens Je sens que je vais adorer le perso ! Bienvenue En cas de besoin, n'hésite pas à embêter le staff
Enelyë
Graphiste
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Jeu 1 Mai - 19:14
Bienvenue je ne peux qu'approuver SUSAAAAAAN et puis barde aussi bref bon courage pour ta fiche et je me prépare à te sauter dessus pour un lien !
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Jeu 1 Mai - 19:19
Bienvenue parmi nous.
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Jeu 1 Mai - 19:29
Hey ! Et bien dans tous les cas merci beaucoup pour cet accueil chaleureux à chacun d'entre vous ^^ Je serais R-A-V-I-E de discuter liens et futurs rp une fois ma fiche finie... Ce qui ne saurait tarder en fait. Sûrement avant ce soir... ^^
Merci encore ! =D *retourne rédiger son pavé*
Tharís G. Tharordóttir
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Jeu 1 Mai - 20:03
Bienvenue de façon tout à fait officielle cette fois
J'ai hâte de lire le reste de ta fiche qui parait très prometteuse ! Thorin et Méa ayant déjà tout dit ... Bon courage pour la rédaction de ce qu'il reste
(Et moi aussi je veux un lieeeeen )
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Ven 2 Mai - 0:55
Susaaaaaaaaaaaaan
Grm...
Je disais donc...bienvenue parmi nous charmante (magnifique, superbe, sublime et divine même que !!! ) demoiselle (Déesse surtout !! ) !! Bon courage pour ta fiche et au plaisir de te croiser sur le forum^^
Thorin Oakenshield
Fondatrice
Royaume : Erebor Localisation : Erebor Amour Gloire et Beauté : ...C'est compliqué ? I'm beautiful biatch, look at me : Copyright : avatar ladybeard/indis, darkparadise pour le code sign FT. : Richard Armitage Date d'inscription : 11/01/2014 Messages : 2969
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Mer 7 Mai - 11:23
*tape sur la table* J'ai tout lu ! Et c'était très bien Très belle fiche
Tu es validé(e), félicitations ! Maintenant tu peux te jeter dans l'aventure, mais il y a quelques petites étapes qu'il vaut mieux suivre : Pense à réserver ton avatar ici à moins que tu aies un jumeau caché, bien évidemment. Ensuite, il est temps d'aller chercher des camarades d'aventure et des dragons à tuer dans la partie des liens et rps ! S'il te manque un ami, une famille, tu peux aller créer un scénario ici ( et réserver son avatar dans le bottin au passage ) Flood et rp t'attendent avec impatience ! Ravi de t'avoir parmi nous, amuse toi bien
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Mer 7 Mai - 11:36
C'est vrai ? C'était bien ? T-T Voui Gaby m'a dit que c'était trop haut pour ce qui est du niveau de maîtrise des armes aussi du coup je l'ai rendu beaucoup plus logique (mon idée de base de perso était légèrement différente sauf que je n'ai pas pensé à corriger par la suite le début de la fiche) =)
En tout cas, contente que ça ai pu potentiellement plaire \o/
Et bien... Parce qu'il agonisait et souffrait le martyr après leur mauvaise rencontre, sur une route, en pleine nuit, personne à des kilomètres à la ronde. Après s'être torturée l'esprit et compris qu'elle ne trouverait personne pour le sauver, que personne ne les aiderait, elle a décidé de faire ce qui devait être fait. C'est vrai que dans mon esprit c'était clair mais peut être pas sur le papier en fait >< Enfin, depuis ce soir là elle par en "live" quand on lui parle d'Orques et ne supporte pas l'idée de pouvoir possiblement tuer quelqu'un un jour à nouveau, les armes c'est pas son truc DU TOUT même si elle a vaguement appris à s'en servir par nécessité. (Oui enfin ça laisse un peu des séquelles ce genre de geste, soyons logique que diable.)
Tharís G. Tharordóttir
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.- Mer 7 Mai - 11:44
Je t'avais dis que ta présa était bien ewe. Et effectivement le niveau novice convient mieux au personnage. J'ai hâte de pouvoir lire tes autres écrits. Si tu veux augmenter ton niveau, il suffira de demander à quelqu'un de t'entrainer in-rp au besoin /o/
Tout ce ci mis à part ... FÉLICITATION ! Une bleu, youhouuu ^O^
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Sujet: Re: Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.-
Vi' -Maître Rouge-Gorge sur sa branche perchée, tenait en son bec comme un air de violon.-