▲ Il y a sept ans, les nains ont repris la montagne, Smaug a ravagé une partie du monde et nains, humains et elfes se sont alliés face à la menace du Mal lors de la bataille des cinq armées...Et vous ? Vous faisiez quoi ?

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▲ Durant l'intrigue n°2, que faisiez-vous ?

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▲ Sauron est de retour en Mordor et a quitté sa couverture du nécromancien; le Khand soutenu par certains royaumes d'Harad et du Rhûn a déclaré la guerre au Gondor, tandis que le Rohan et le pays de Dun cherchent une solution à leur conflit éternel : cette géopolitique pessimiste, vous y participez comment ?

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▲ Quels sont vos objectifs pour les prochaines années, vos rêves et plans pour l'avenir ?

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▲ Elle doit faire un minimum de 30 lignes

1ère partie : Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Second âge –  aux alentours de 3262,
(née en 3202)

Maman est morte aujourd’hui. Papa est parti rejoindre les terres des immortelles, perclus de chagrin, il a simplement déposé un baiser sur le front. La vieillesse est le mal incurable de la race des Hommes, et les femmes n’y échappent pas.
Sur sa tombe de pierres blanches, je dépose un lys jaune, cette fleure qu’elle adorait et dont elle m’a donné le nom. Un bien joli prénom, pour une enfant joyeuse et une jeune fille enjouée. Mais aujourd’hui, les derniers lambeaux de mon enfance se sont étiolés. Ce qui me rattachait à l’humanité s’est éteint, je suis une jeune elfe mais une vieille humaine. J’ai pleuré un peu, mais elle m’avait depuis longtemps préparé à cela. A mes côtés,  Celebrian veille, elle est une amie chère et en cette période troublée, de guerre et de trahisons c’est une chose précieuse que la compassion sincère.
Elle possède un cœur pur et sa présence en Imladris n’est pas totalement étrangère aux sentiments qu’elle porte au seigneur des lieux et qu’il lui porte en retour. La guerre empêche ces deux-là de se laisser aller à l’insouciance d’un amour naissant. Elrond sur le champ de bataille risque à chaque instant sa vie, les morts s’accumulent et les terres d’Endor sont devenues des charniers. Protégée des horreurs nous soignons les blessés qui arrivent et par lesquels nous apprenons les nouvelles de la guerre. Quelle chance que ma mère soit sorte de vieillesse et non massacrée par une troupe putride d’orc sadiques. Cette pensée étrange me réconforte en cet instant et enfin je quitte des yeux les pétales du lys qui se meuvent sous la brise légère. Mon amitié avec  Célébrian m’est d’autant plus précieuse que j’ai peu d’amis. Mélange de deux cultures qui ne se comprennent pas, née au beau milieu de guerres fratricides, certains éprouvent méfiance ou mépris mal déguisé pour moi.
Délicatement elle pose sa main sur mon épaule, mon sourire est pâle, un peu triste, mais il est temps de quitter cet endroit. Des blessés attendent, c’est des vivants dont il faut se soucier.


2ème partie : Un sphinx blanc que l’hiver sculpta
Troisième Age – 109


Celebrian est resplendissante. Ce mariage restera sans nul doute le plus beau jamais célébré.  Il règne depuis un siècle déjà, une légèreté joyeuse sur le pays. Depuis plusieurs jours, les danses, les chants et les banquets se succédent. Evoluant dans une robe d’or pâle, je danse sans m’arrêter, le cœur gonflé du bonheur de mon amie, que j’avise séparée de son époux et que je vais rejoindre. Nous rions un instant, expulsant ce trop-plein de joie qui nous parait presque déplacée après les atrocités.  
Elle est la seule à ne pas profiter du vin elfique,  dans ce ventre encore plat germe doucement le fruit de leur union. La veille, Celebrian me fit l’honneur de me demander de devenir la nourrice de cet enfant, j’acceptais avec autant de gratitude que de joie.  
Celebrian déposa sur mes cheveux une couronne de fleurs, symbole romantique des jeunes filles, je savais que mon éternelle solitude l’inquiétait. Il est vrai que je ne laisse nulle chance à aucun prétendant. Je crains parfois que mon cœur ne soit froid, en vérité je crois que mon cœur est celui de la race des Hommes, l’idée d’un amour éternel me terrifie plus qu’il ne me réjouit, et je n’éprouve par conséquent aucun désir d’un mariage scellant mon destin à celui d’un autre être. L’amour inconditionnel des elfes, le regard brisé de mon père et sa fuite me conforte dans un célibat confortable. Egoïsme ou fragilité je ne peux définir ce sentiment, mais n’aspire qu’à la sérénité de la solitude. Cependant comme je n’ai jamais rien pu refuser à mon amie, je laisse cette couronne de nymphette reposer sur mes cheveux et accepte l’invitation à la danse d’un quelconque capitaine qu’elle me présente et dont le regard énamouré trahit autant son jeune âge que les intentions de mon amie.
La célébration dura encore jusqu’aux premières lueurs de l’aube et j’abandonne le capitaine à son ivresse paisible, sans même une promesse. Mon cœur ne bat pour rien d’autre que pour acheminer mon sang, sous ma peau trop pâle que jamais ne vient rougir l’embarras. J’ignore l’amour et n’en veut pas et rien ne semble pouvoir faire fondre mon cœur que l’on murmure glacé depuis l’hiver de ma naissance.

3ème  partie – J’ai une histoire, qui ne peut être volée.
Troisième âge : après le départ de Celebrian


J’ignorai que j’étais libre jusqu’à ce que l’on me mette des fers aux pieds et aux mains. Depuis combien de temps déjà ? J’ai oublié, le temps semble s’écouler différemment ici. Je hais cet endroit et son maître plus que tout autre chose. Je tiens dans mon giron l’une de ses nouvelles acquisitions, la pauvre enfant est terrorisée. Je chante à voix basse une berceuse que je chantais du temps où j’étais une insouciante nourrice dans un royaume bénie. Ses tremblements se calment et je l’abandonne sur le sofa.
J’échange un regard avec Finduilas, nous n’avons plus besoin de mots pour nous comprendre, la pauvre fille ne fera pas long feu. Cuthalion n’est pas assez patient pour s’embarrasser de pleureuses. Je fais passer la nausée qu’il m’inspire par un verre de vin. Cet être abject s’est créé un harem d’esclave et m’a désigné sa favorite. Une place chère payée, peut-être trop chère, mais qui m’offre un peu plus de liberté et de quoi préparer une évasion. Mais pas sans lui ôter autant de jouet que je le peux. J’abhorre cet être et chaque instant d’intimité qu’il m’impose me font me sentir déposséder de qui je suis, déposséder de mon enveloppe qu’il s’approprie pour son seul plaisir.
Ma personnalité a changé, j’ai perdu mon sourire et mon regard s’est éteins. Je comprends ma chère amie qui s’en est partie rejoindre les rivages de Valinor, je n’aspire à plus rien d’autre qu’au néant. Ma liberté si je la trouve, ne m’accordera pas l’oubli, je devrais vivre avec les souvenirs indécents de mes années d’esclaves. Se résigner pour ne plus endurer la douleur physique propice à faire basculer son esprit dans une folie insondable. Serrer les dents et attendre, attendre le moment propice.