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All we are is dust in the wind + Thorin

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TALES OF MIDDLE EARTH



MessageSujet: All we are is dust in the wind + Thorin   Mar 23 Déc - 1:31
dust in the wind
Sur une horloge la trotteuse ne trotte plus, épuisée d'avoir trop couru. Le temps semble plus long... À force de tourner en rond. Et on se presse de vivre, on oublie de rire. Comme des enfants, pieds dans le courant. Un quai pour un voilier et puis les yeux fermés. Ils étaient seuls à voir l'autre rive.





C’était il y a longtemps, dans un passé révolu qu’elle croyait aujourd’hui perdu, mais qui existait pourtant, là quelque part dans sa mémoire. De ce jour elle s’en souviendrait toujours, sans doute, car il avait marqué un tournant particulier dans sa vie. C’était ce jour-là qu’elle avait reçu ses dagues jumelles et qu’elle avait fait la rencontre de Thorin Oakenshield…

C’était il y a de nombreuses années, elle n’était qu’une enfant à l’époque, tout juste âgée de dix ans. C’était donc, il y a dix-huit ans de cela. Ses parents s’étaient accordés à lui apprendre l’art du combat et il lui fallait alors des armes qui lui conviendraient. Les elfes lui avaient déjà accordé la faveur d’une lame elfique légère en main, mais Morwen était avide d’apprentissage et l’épée seulement ne lui satisfaisait pas. Elle voulait aussi des dagues. Ainsi, son père s’était tourné vers les nains et leur avait demandé de forger deux dagues pour sa pupille en échange d’une certaine somme d’argent très généreuse. Mais la gamine désirait les remercier aussi de son crue et sachant l’histoire des nains d’Erebor venus en exil aux Montagnes Bleus par les enseignements de son professeur privé, elle s’était lancée dans la confection d’un étendard à l’effigie de la Montagne Solitaire.

Cette création lui avait pris prêt d’une semaine de travail, plusieurs heures par jour et comme sa santé n’était pas à son plus haut dernièrement, elle était confinée principalement à sa chambre. De ce fait, sa broderie fut complétée en quelques jours. Ce matin là, ses parents lui avaient encore formellement interdite de quitter son lit et la chose lui déplaisait grandement, car elle désirait aller porter son cadeau au forgeron qui avait si gentiment accepté de forger ses armes. Saellon était venu tôt, comme à son habitude, pour passer la journée avec elle. Morwen terminait les derniers détails de son étendard. « Que fais-tu ? » demanda le gamin de deux ans son cadet. La fillette releva les yeux. « C’est un étendard. » dit-elle avant de reprendre son travail. Elle ne vit pas son frère penché la tête sur le côté. « Qu’est-ce qu’un étendard ? » Sa sœur sourit doucement avant de déposer son aiguille et son fils. « C’est un peu comme un drapeau, mais c’est généralement utilisé durant les batailles comme symbole de la cause pour laquelle on se bat. » Saellon hocha doucement la tête. « Tu fais cela pour qui ? » Le regard de Morwen se releva vers son cadet. « Pour les nains d’Erebor. » Le jeune garçon s’approcha pour venir s’asseoir à côté d’elle. « Et ils vont à la guerre ? » L’ainée haussa les épaules avant de reprendre son aiguille et de porter la touche finale. « Je ne sais pas… si jamais ils vont reprendre leur montagne, peut-être. Ils auront cela pour leur cause. »

Une servante vint cogner à la porte de la malade et on demanda à ce que Saellon vint rejoindre ses parents pour le diner et que l’on enverrait quelqu’un porter le repas de Morwen bientôt. Le petit sauta sur ses pieds et détala en courant, promettant de revenir dès qu’il aurait avalé l’entièreté du contenu de son assiette. La jeune fille plia soigneusement l’étendard dans un carré parfait avant de le déposer à côté d’elle. Quelques minutes plus tard, on frappa de nouveau à sa porte et cette fois c’est une fille de servante qui vint lui porter son plat. Elle était plus jeune que la propriétaire de la chambre et sa tête blonde s’agitait au gré de ses pas. « Tenez, mademoiselle. » La malade tandis les bras pour attraper le plateau qu’elle déposa sur ses genoux. « Merci Nëssa. » La blondinette vint pour s’éclipser, mais la voix de Morwen l’en prévint. «Attends ! » Nëssa s’immobilisa avant de se retourner. La brunette écarta son plateau de nourriture avant de prendre son étendard plié. « Je dois aller porter ceci aux forges du village. Peux-tu m’aider ?»

La jeune servante piétina un instant sur place. « Mais votre père a dit que vous deviez rester au lit, aujourd’hui.» fit-elle d’une petite voix. Cette phrase eut pour effet de faire soupirer la jeune héritière. « Cela je le sais bien. Mais je ne crains que le forgeron qui m’ait fabriqué mes dagues ne soit déjà reparti d’ici demain… et j’aimerais lui remettre ce cadeau en mains propres. » Morwen lui fit un regard suppliant et la jeune blonde ne sut pas résister à sa demande. Ainsi, les deux gamines parcoururent en courant les couloirs en évitant la populace, les gardes et surtout les proches de la dame. En somme, tous ceux qui avaient le potentiel de la faire retourner à sa chambre. Aux écuries, les deux sautèrent sur le dos d’un poney et détalèrent en quatrième vitesse, si rapidement que le palefrenier n’eut point le temps de les arrêter.

Sans doute que d’ici quelques minutes à peine, son père saurait qu’elle s’était enfuie en douce malgré l’interdiction, mais ce n’était point inhabituel, pour être tout à fait franc. L’ainée dirigea leur monture jusqu’au marché, plus en bas du grand village. Elle leur fit traverser les routes pleines de commerces où une foule de monde déjà s’entassaient dans la rue. Après de longues minutes à zigzaguer et à se remémorer le chemin qu’elle avait fait avec son père la première fois pour venir passer la commande il y a plusieurs jours de cela, les fillettes arrivèrent devant une forge. « Attends-moi ici. » Et Morwen se laissa glisser en bas du poney.

Son étendard sous le bras, elle s’enfonça dans la chaleur cuisante de la forge. Une ombre parmi le brasier, elle se faufila silencieusement, émerveillée à la fois par le vaste choix des armes et par la présence des nains, ces êtres qu’elle avait si peu souvent eu l’occasion de rencontrer. Depuis plusieurs années que ce peuple offrait leurs services à Forlond et autres villes alentours, bien souvent les bienvenus pour tout ce qui touchait la forge. Mais on disait d’eux surtout qu’ils avaient tristement bien mauvais caractère. Ce n’était pourtant pas ce qui avait empêche la demoiselle de se présenter d’elle-même ici – et de braver tous les dangers ! Enfin, presque. Autant pouvait-on appeler danger les gardes et le peuple qui grouillaient ce village !

À pas de loup, elle s’enfonça peu à peu dans la forge où la chaleur devenait de plus en plus accablante, tout particulièrement pour une gamine à la santé fragile comme elle. Mais Morwen était décidée à remettre en mains propres sa confection. Son approche discrète n’était sans doute pas la meilleure, car lorsqu’elle se heurta accidentellement dans un étagère par un geste maladroit et que tout son contenu s’écrasa par terre en la ratant de peu, le bruit assourdissant qui en résultat fut digne de réveiller une montagne entière. La fillette étouffa un cri de surprise en se couvrant la tête de ses bras et avant qu’elle n’ait eu le temps de se relever, une main solide l’agrippa par le collet pour la soulever de terre. Et elle se retrouva nez à nez avec un nain… fâché. « Que fais-tu là petite voleuse ?! » s’exclama-t-il en la trainant d’une poigne bien trop forte pour elle. Morwen couina doucement en s’excusant. « Je… je ne viens pas voler, je vous assure ! » Mais vous a-t-on dit que les nains sont bornés ? Oui bien, ce n’était pas de bol pour elle. « Que faisais-tu caché là alors ! » Et l’enfant fut secouée par la colère du forgeron. Elle serra un peu plus contre elle son étendard plié, mais cela n’eut pour effet que d’agiter davantage le nain. «Que tiens-tu là petite voleuse ?  Donne le moi ! »

Et il tenta de lui prendre sa confection des mains, mais à cela, la gamine n’était pas prête à céder. La brunette lui mordit vigoureusement le doigt lorsqu’il tenta de lui prendre son cadeau, suffisamment fort pour qu’il la relâche en grognant. « N’y touchez pas ! Vous allez l’abimer ! » protesta-elle d’une voix forte. Avec tout ce brouhaha, elle avait maintenant l’attention de toute la forge et c’était peu dire. Morwen était tombée sur les fesses lorsque le nain l’avait libéré et elle se releva en lissant sa robe. Malmener la fille du Gouverneur de Forlond n’était peut-être pas l’idée la plus brillante, mais visiblement, celui qui lui faisait face ignorait ce fait. Mais ce n’était rien, elle ne lui en tiendrait point rigueur s’il la laissait voir celui pour qui elle était venue ici. Néanmoins, avant que la fillette n’ait eu le temps de dire un mot de plus, une silhouette se dessina parmi les autres présentes et cette personne sembla soudainement imposer le respect et le silence.



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Thorin Oakenshield
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MessageSujet: Re: All we are is dust in the wind + Thorin   Mer 31 Déc - 2:04


       

       Morwen & Thorin
       All we are is dust in the wind
F
Foutus humains. Foutus, maudits elfes. Foutus, maudits humains. Foutus elfes. Foutus. Stang, un coup de marteau elfes, stang un deuxième coup, maudits le marteau rebondit sur le métal rougeoyant, humains. Il faisait chaud dans la forge de Forlond, chaleur suffocante pour d'autres mais qui apaisait étrangement Thorin. Sentir la sueur, issue du feu qui effleurait sa chair, issue du labeur bien fait. Dans la forge, il faisait une chaleur intense, et les humains grimaçaient souvent lorsqu'ils venaient prendre leurs commandes, mais les nains s'en accomodaient sans trop de difficultés. C'était leur monde, leur sanctuaire.
Parfois, l'éclat du feu, la chaleur qui brûlait sa peau et sa barbe lui rappelait Smaug. Ce jour maudit où le feu était descendu du ciel plutôt que du centre de la terre, du centre de la forge et où son existence même avait été réduite en cendres.  Chaque fois que son marteau s'abattait sur le métal rouge, c'était comme si il l'abattait sur Smaug, comme si chaque coup vengeait les siens et lui permettait de reprendre le contrôle sur son existence. Le marteau permettait de garder les muscles des guerriers, en attendant mieux, et surtout de ramener de quoi manger à sa soeur, à ses neveux. Tant pis s'il se tuerait à la tâche.

Il y avait toujours du bruit dans une forge pleine de nains - Thorin se rappelait encore des chansons, des rires et des interjections qui rendaient si vivante et si chaleureuse celle où il avait appris l'art de la forge avec Tharor ou Balin, celle d'Erebor, de son foyer. Ici, a des miles d'Erebor, pas trop loin des Montagnes Bleues mais déjà trop loin pour son coeur qui se languissait d'un ciel de pierre, ce n'était pas tout à fait pareil. Pas tout à fait, le pas à tout fait, le presque suffisant pour engendrer la mélancolie dans le coeur du nain. Mais assez pour lui réchauffer le coeur, et apaiser sa rancune. Ils n'étaient pas en territoire nain, malgré la présence des siens lui faisait du bien, travailler avec les siens faisaient du bien - car les humains s'étaient promptement fait exclure de la petite forge dès qu'ils y avaient mis les pieds. Thorin s'y sentait bien pour travailler, et chaque coup de marteau lui vidait un peu plus la tête.

Il y avait toujours du bruit dans une forge pleine de nains, aussi Thorin ne prit pas tout de suite garde à celui qui dérangeait son travail et celui des autres. Au pire, ce serait un client, et Thorin n'était pas vraiment le nain que l'on envoyait faire dans le service client. Si Thorin était celui qui accueillait les visiteurs, la forge se serait depuis longtemps retrouvée sur la paille; il parvenait à s'humilier assez pour travailler pour les hommes, mais leur être aimable ? Il faudrait qu'un couteau soit sous la gorge de ses neveux pour ça.

«Que tiens-tu là petite voleuse ?  Donne le moi ! » Une voleuse? Les nains avaient tendance à ne pas aimer qu'on touche à leur bien, et à avoir des réactions violentes en ces cas là, mais les jours d'Erebor étaient bien loin ; il n'y avait pas grand chose à voler ici. Fronçant les sourcils, Thorin envoya sans délicatesse l'arme qu'il forgeait dans un tonneau plein d'eau fraîche, la faisant fumer à qui mieux mieux. Pourtant, il l'ignora, et tenant toujours son marteau en main se fraya son chemin entre les siens. Un nain se battait visiblement avec une silhouette plus petite que lui, venant de l'envoyer au sol. Plus petite, presque de la taille du plus petit d'entre eux, et surtout, dix fois moins large que le plus freluquet d'entre eux.
Une enfant.

« Assez.»  


Commanda Thorin d'une voix calme, mais qui suffit à ramener le calme parmi les nains qui lui laissèrent le passage. Il n'entendait pas crier - lui - en présence d'un enfant, mais il n'en avait pas besoin. Il déposa en passant son marteau sur un établi, et s'essuya les mains sur son tablier en cuir, avant de s'approcher  Il lança un regard noir à Dwalin qui avait jeté la fillette à terre et vient se placer entre eux alors qu'elle se relevait.
Le coeur de Thorin se serra en pensant qu'il y avait encore quelques années, ses neveux n'étaient pas beaucoup plus grands qu'eux. Les enfants qu'il avait porté d'Erebor à Ered Luin encore plus petits. Les enfants nains étaient rares, surtout avec leurs...malheurs et ils en prenaient généralement soin, pour Thorin ils étaient le véritable joyau de leurs montagnes.
Une enfant humaine, d'une dizaine d'années et qui semblait prête à éclater en morceaux tant elle était fragile aux yeux d'un nain. Sans doute l'était-elle également aux yeux des humains, mais pour les nains robustes et larges d'épaules, elle n'était véritablement qu'une petite, et ses longs cheveux sombres ne faisaient qu'augmenter la pâleur de sa peau, sa fragilité. Une petite poupée malmenée par un nain qui avait de quoi faire reculer la majorité des hommes adultes dans une rue passante en pleine journée et qui tenait quelque chose serré contre elle. Enfant qui tenait tête au nain cité ci-dessous, dans une forge, surchauffée, encombrée d'armes et de métal.  Thorin entendit Dwalin ronchonner derrière lui, mais ne lui accorda aucune attention, soulevant la gamine dans ses bras pour faire les quelques mètres qui les séparaient de l'ouverture. Sitôt sur le seuil de la forge, il reposa son fardeau poids plume avec douceur, et lui indiqua à mi-voix:

« - Tu ne devrais pas être là, c'est trop dangereux pour toi.»  

Les forges n'étaient pas des endroits pour les enfants, combien de fois avait-il du tirer Kili et Fili de ses pattes - avec moins de douceur qu'un instant auparavant ? Il lui lança à peine un regard alors qu'il se redressait et s'apprêtait à retourner à l'intérieur de la forge, du même mouvement, ayant fait son devoir.
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MessageSujet: Re: All we are is dust in the wind + Thorin   Jeu 8 Jan - 6:00
dust in the wind
Sur une horloge la trotteuse ne trotte plus, épuisée d'avoir trop couru. Le temps semble plus long... À force de tourner en rond. Et on se presse de vivre, on oublie de rire. Comme des enfants, pieds dans le courant. Un quai pour un voilier et puis les yeux fermés. Ils étaient seuls à voir l'autre rive.





C’était pleine de bonne volonté et sans se soucier du danger que Morwen avait pénétré dans la forge, ayant pour but d’aller offrir à son forgeron qui avait si gentiment accepté de lui confectionner ses dagues jumelles son étendard qu’elle avait elle-même brodé dans les derniers jours. Ce n’était pas fait avec les plus grands talents de broderie du monde, mais elle y avait mis tout son cœur et c’était ce qui comptait le plus à ses yeux et rien ni personne n’allait l’empêcher de se rendre à son but. Ni ses parents qui l’avaient confinée au lit, ni les gardes sensés s’assurer qu’elle obéisse à ses géniteurs et ni le nain qui la traitait effrontément de voleuse alors que ce n’était pas du tout le cas. Un simple accident, voilà ce que c’était. Rien de plus. En voulant se faire discrète pour ne pas déranger le dur labeur des nains, elle avait malencontreusement fait un vacarme des plus abominables. À son plus grand damne, croyez le. C’était loin d’elle que  de vouloir s’emparer d’un quelconque bien qui n’était point le sien, d’autant plus qu’au armoirie de son père, elle pouvait trouver tout ce qu’il y avait ici, alors si elle avait voulu quelque chose, la fillette ne serait pas allée si loin. Mais non, dérober n’était point dans sa nature, donner l’était, en revanche et c’était un apprentissage que ses parents s’étaient assurés de lui inculquer. Offrir sans attendre de recevoir en retour, pour le bien des autres et aussi pour le bien de soi, au final, car il n’y avait rien de plus chaleureux pour le cœur que le sourire ravi d’une personne que l’on a comblé par bonne volonté.

Ainsi, la fillette, du haut de ses quatre pommes, car pour son âge, elle était très petite, plus petite que les nains – et surtout celui qui lui faisait face avec ses yeux enflammés, et surtout d’une stature si frêle. Il était possible de voir quelques perles de sueur sur sa peau diaphane dont la pâleur s’accentuait par la crinière d’ébène qu’elle portait. Morwen était malade et si en général elle parvenait à bien le dissimuler, les derniers jours de maladie avait éreinté son énergie, mais cela ne l’empêcha point de tenir tête à celui qui l’avait malmenée, portée par une cause qu’elle croyait des plus nobles. Si seulement il savait la véritable raison de sa venue, il ne crierait plus aussi fort contre elle, ni n’oserait la traiter ainsi. Avec le vacarme néanmoins arriva un nouvel individu, muni de son grand marteau de forgeron et il lui sembla qu’à sa vue son courage s’effrita en morceaux et elle serra davantage son étendard contre sa poitrine, son cœur ne faisant qu’un bond. Si vous lui aviez demandé ce qu’elle avait envie de faire, dans l’immédiat, là, maintenant, dans les brèves secondes qui marquèrent l’apparition de Thorin Oakenshield, c’aurait été de prendre ses jambes à son coup. Pourtant, elle resta immobile, comme figée devant le silence qu’il imposa et n’osant rien faire sans son accord. Ce fut à son plus grand soulagement, lorsqu’il déposa son marteau pour s’interposer entre elle et l’autre nain, ainsi ses yeux ronds comme deux billes reprirent leur grandeur naturelle.

Elle se releva doucement, si petite, comme une brille que l’on aurait pu pousser du bout du doigt et qui se serrait brisée en deux sans la moindre résistance. Elle, l’enfant fragile, voulait apprendre à se battre, comme les chevaliers des légendes qui avaient abattu des monstres pour sauver des villages. Morwen rêvait d’aventure et de voyage, de chevalerie et de batailles glorieuses, cœur de courage et esprit noble, c’était là des traits qui se démarquaient déjà à son âge et qui ne promettaient que de grandir avec le temps. Pour le peu qu’on lui offre l’occasion de se prouver. Ainsi, lorsque son nouveau sauveur la prit dans ses bras, la tête sombre de la fillette vint se poser contre son épaule doucement sans rien ne dire et comme il la porta à l’extérieur, c’est à ce moment que son visage lui paru familier. Elle se souvenait l’avoir entrevu parler avec son père pour l’ornement de ses dagues et leur forme lorsqu’elle était venu avec le Gouverneur il y a un peu plus d’une semaine de cela, ainsi sut-elle donc que c’était à lui qu’elle se devait de remettre son présent. Son regard aussi bleu que l’océan se releva vers Thorin lorsqu’il la déposa enfin au sol telle une poupée pesant tout juste une plume. Il semblait si fort, mais ce n’était là que la perception d’une enfant qui ne connaissait que trop rien à la force, mais elle aurait juré qu’un coup de son marteau aurait envoyé au sol n’importe quel soldat de son père. Son regard brillant le fixa lorsqu’il lui dit qu’elle ne devait pas trainer ici et elle l’observa se redresser, puis repartir vers l’intérieur.

Mais avant qu’il ne remette pied dans la forge, la main de Morwen avait attrapé celle du nain, ou plutôt son doigt devrais-je dire, et ses doigts s’étaient serrés autour du sien avec toute la force dont elle était capable et sans doute fut-elle bien loin de pouvoir lui faire quelconque mal. « S’il vous plait, attendez… » implora-t-elle doucement à son égard et elle tira délicatement sur sa main pour qu’il la regarde. Nul doute que s’il avait voulu continuer, la gamine n’aurait pas force de le retenir, mais elle tentait tout de même sa chance. « Je m’appelle Morwen… C’est vous que mon père est venu voir pour les dagues jumelles. Je me souviens de l’avoir vu vous parler. » enchaina-t-elle espérant pouvoir capter son attention. « Je sais qu’il vous a payé pour le travail, mais je tenais à vous remercier de moi-même. » Puis elle déplia soigneusement l’étendard pour lui montrer. Dessus était brodé la Montagne Solitaire et un peu de ses paysages et à l’intérieur du motif, la porte d’Erebor ainsi que tous les noms des souverains ayant porté couronne. Et tout en bas de cette liste de nom figurait celui de Thorin Oakenshield, roi sous la montagne. Par endroit il était possible d’y trouver les imperfections maladroites de la main d’une enfant, mais ayant appris à broder depuis quelques années déjà, l’étendard dans les teintes d’or et d’argent était des plus splendides. « Ce n’est pas grand-chose… mais je tenais à vous l’offrir… » Les pieds de la gamine se frottèrent nerveusement au sol, emprunt d’une nervosité certaine à l’idée de savoir s’il apprécierait ou non ce présent.




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Thorin Oakenshield
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MessageSujet: Re: All we are is dust in the wind + Thorin   Ven 30 Jan - 13:36


       

       Morwen & Thorin
       All we are is dust in the wind
T
horin était imposant pour un nain, le temps des armes et du marteau ayant fini ce que la nature et sa race avaient engendrés ; un nain imposant, aussi bien par sa taille et la largeur de ses épaules, que par sa présence que même les humains ne pouvaient ignorer. Après tout, son destin était de gouverner et de conclure des traités avec les souverains de tous les peuples, faisant peser dans la balance son peuple et leurs royaumes. Le nain savait se faire moins imposant, quoi que l'acte contraire lui soit plus familier ; agir en majesté avait ses avantages, et les enfants étaient rares dans son entourage. Les enfants humains les observaient avec curiosité, mais leurs parents les empêchaient d'approcher les nains, et les enfants nains...Thorin avait du mal à ne pas laisser échapper un soupir douloureux à la pensée. Peu nombreux étaient les enfants nains à l'époque triomphale d'Erebor, mais Smaug et l'exil avaient pris un lourd tribut parmi les nouvelles générations, et rares étaient ceux qui avaient eu, comme Dis ou Gloïn, des enfants depuis qu'ils s'étaient établis en Ered Luin. Les enfants nains ne craignaient pas Thorin, devinant bien vite que l'amour que les nains ont pour les petits était démultipliés chez le vieux loup célibataire, et en profitant.

Thorin n'avait donc pas vraiment pris en compte la possibilité qu'il puisse impressionner, effrayer la petite. Dwalin avait un air de croque-mitaine, mais lui ? Si seulement il impressionnait parfois Kili et Fili, Dis serait plus reposée ! Thorin ne s'attendait pas à l'effroi de l'enfant, et ne pensait qu'à la mettre à l'abri, faisant cesser la querelle. Dès qu'elle fut déposée, il tourna les talons, avec l'intention de se remettre à l'ouvrage, mais son départ ( sa fuite ? ) fut cependant stoppé par une petite menotte s'ancrant à la sienne, tirant son doigt avec tant de force qu'il pourrait lui échapper sans même le faire exprès. Il faillit même, comme il ne s'y attendait pas, continuer sa route sans ralentir. « S’il vous plait, attendez… » Mais sitôt qu'il réalisa ce qu'il avait à présent au bout de sa main, il s'arrêta et pivota sur ses talons pour faire face à la petite.

« Je m’appelle Morwen… C’est vous que mon père est venu voir pour les dagues jumelles. Je me souviens de l’avoir vu vous parler. Je sais qu’il vous a payé pour le travail, mais je tenais à vous remercier de moi-même. » Thorin fronça légèrement les sourcils, réfléchissant, ramenant à la surface les souvenirs. Morwen, la fille du seigneur qui lui avait commandé des dagues dernièrement. Pour sa fille, mais il l'avait pensé un peu plus âgée...quoique; il était incapable de juger de l'âge d'enfants humains. Celle-ci semblait petite, fragile et trop jeune pour être seule dehors, mais tous les humains semblaient ridiculement maladifs par rapport aux nains, elle pouvait être plus âgée que cela, pour ce qu'il en devinait. Et Thorin ne dénigrerait pas la volonté d'un père de fournir une arme à sa fille, comme semblaient le faire certains humains.

Il forgeait beaucoup de choses différentes, mais cela tenait plus souvent de la boucle de ceinture et du fer à cheval que d'ouvrages dans lequel mettre son âme. Forger ces lames avaient été un honneur, il ne le dirait jamais mais il avait été ravi de la demande de l'humain. Déjà que de la ferronnerie naine soit appréciée à sa juste valeur lui réchauffait le cœur, mais revenir à l'exercice tant aimé de forger des lames, avec finesse et art... il s'y été adonné avec patience et une concentration absolue. Il acquiesça, remettant les événements en place, mais sans bouger d'un pouce :

« C'était un plaisir, vraiment. »


Si cela n'avait pas été un enfant, il aurait avoué cela d'un ton poli, avant de faire demi-tour : là le ton était doux, et il s'agenouilla lentement pour ne pas lui faire peur, posant un genou dans la poussière alors qu'elle dépliait un morceau de tissu. Un autre que lui aurait reçu rires moqueurs de la part des nains, mais même en exil, Thorin était peu malmené par ses camarades, les rires étaient autorisés, tolérés mais il conservait leur respect et pour l'heure, ils détournaient pudiquement le regard. Pendant que leur roi s'agenouillait devant une enfant lui tendant un étendard d'un royaume perdu. Et qu'il avait le plus grand mal à conserver le contrôle de lui même. La broderie était peut-être parfois hésitante, mais Thorin ne s'y connaissait guère, sachant juste reprendre ses vêtements depuis l'exil. Juste assez pour deviner qu'elle avait du y mettre tout son cœur et une bonne partie de son temps. Etrange n'est-ce pas ? La bonne volonté que l'on peut accorder aux gens, sans même les connaître. Elle aurait été elfe, il l'aurait refoulée en demandant si c'était sa mère ou sa servante qui l'avait brodé. Non, peut-être pas. Une elfe adolescente à la rigueur, mais Thorin était incapable d'envoyer bouler un enfant, même s'il en était lui même dénué.

Thorin resta sans voix, ses yeux écarquillés posés sur l'étendard et la montagne qui s'y dessinait. Sa montagne. « Ce n’est pas grand-chose… mais je tenais à vous l’offrir… » Il entendit à peine la petite voix fluette et les mots qu'elle lui adressait. Il était surpris, choqué même. Emu, aussi. Dans sa poitrine naissait un pincement douloureux, un arrière-coup amer, alors qu'il songeait que seule une enfant pouvait encore croire à la dynastie d'Erebor.

« - Il est magnifique, merci... »


Sa gorge nouée, sa voix éteinte et des souvenirs emplissaient son esprit. Il ne parvenait pas à quitter du regard la broderie et passa un pouce hésitant dessus. L'époque où les étendards flottaient fièrement au-dessus d'Erebor, où l'Arkenstone brillait au-dessus du trône de son père, que les nains étaient glorieux et fiers...

« - Merci... »


Répéta-t-il à mi-voix. Thorin détourna le regard, cachant l'émotion qui embuait son regard, trop jeune et trop surpris, garde baissée pour garder un visage impassible. Cherchant un autre objet à son regard, il revient à la réalité : où étaient les gardes qui devait accompagner une enfant de la noblesse ? Il ne manquerait plus qu'ils soient accusés de rapt d'enfant. Pas qu'il n'avait pas envie de l'enlever, hein. Il manquait d'enfants, les nains manquaient d'enfants et l'exil, le dragon, la route, et la famine avaient achevé ce qu'Ilmatar leur avait donné comme malédiction. Maudits jusqu'au bout, voués à la mort à l'inexistence … Il se secoua, et reposa son regard bleu sur l'enfant, mettant leurs regards en niveau ? 

« - Où sont vos parents, vos gardes ? »


Il essuya sa main sur son tablier, la nettoyant de la saleté de la forge autant pour la nettoyer, autant que pour calmer le tremblement qu'il l'avait saisie et la tendit à Morwen, prêt à la ramener parmi les siens.

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MessageSujet: Re: All we are is dust in the wind + Thorin   Ven 13 Nov - 2:36
dust in the wind
Sur une horloge la trotteuse ne trotte plus, épuisée d'avoir trop couru. Le temps semble plus long... À force de tourner en rond. Et on se presse de vivre, on oublie de rire. Comme des enfants, pieds dans le courant. Un quai pour un voilier et puis les yeux fermés. Ils étaient seuls à voir l'autre rive.





La tête de Morwen était levée vers le visage du nain dans l’espoir qu’il daigne lui porter attention, même si ce ne fut que pour l’espace d’un bref instant. Plus que tout, elle désirait lui offrir ce présent, et bien sûr qu’il l’accepte volontiers. La gamine ne lui en aurait pas voulu s’il l’avait refusé. Après tout, l’étoffe conçue par les mains d’une enfant n’était sans doute pas la plus belle qu’il aurait pu trouver et moult tisseuses pourraient faire bien mieux qu’elle, mais sûrement pas avec autant de cœur qu’elle y avait mis. Néanmoins, elle s’en serait sans doute avouée déçue s’il y avait eu tel refus de sa part. Heureusement, il n’en fut rien. Thorin s’était arrêté lorsqu’elle lui avait agrippé le doigt, sa main étant trop grande pour la sienne, et il s’était même retourné, après avoir bien failli ne pas remarquer qu’elle avait tenté de le retenir après qu’il l’eut déposée au sol, trop occupé à vouloir retourner à sa besogne. La petite resta plantée là, comme il s’agenouillait à sa hauteur pour ne pas l’effrayer et pouvoir la regarder dans les yeux.

Lentement, mais sûrement, elle déplia le paquet qu’elle tenait si précieusement dans ses bras, comme s’il s’agissait du bien le plus fragile qu’il soit, et dévoila sa broderie dans laquelle elle avait mis tant d’heures de travail et de cœur. Cette découverte fut d’abord accueillie par un silence que la jeune demoiselle n’osa point briser. Elle n’était pas certaine de ce que signifiait cette réaction, car du haut de ses quelques années de vie, elle ne comprenait pas encore totalement toutes les émotions par lesquelles les adultes passaient. De plus, le forgeron semblait esquiver son regard du sien, comme s’il cherchait à cacher quelque chose, mais elle ne savait quoi.

Ses remerciements ne se firent cependant pas plus attendre et elle sentit sa voix trembler légèrement. Il appréciait, oui. Même plus que cela. Ses doigts vinrent effleurer le tissu avec délicatesse, ses mains qui avaient tant travaillés pour forger. Un large sourire s’effila sur le visage pâle de la jeune fille, radieuse que ce présent lui plaise, même si c’était peu de chose et qu’il ne valait en rien le travail qu’il avait mis pour lui fabriquer ses dagues – qu’elles n’avaient pas encore vues, d’ailleurs. Mais ce n’était qu’une question de temps sans doute.  Il la remercia encore, presque obnubilé par la montagne brodée, sa belle Erebor. Un léger rire s’esquiva de ses lèvres fines. «Contente que cela vous plaise !» lâcha-t-elle d’un ton fort enthousiasme. Plus que contente même. Il n’y avait rien de plus satisfaisant à ses yeux que de voir une personne admirer son œuvre après autant de travail – surtout lorsque c’était à cette dite personne qu’elle offrait ce cadeau.

Mais Thorin finit par se secouer un peu, s’extirpant de sa léthargie pour poser son regard dans celui de la petite. Il sembla réaliser soudainement qu’elle était seule – enfin presque. Une jeune servante l’attendait un peu plus loin sur le poney qu’elle avait dérobé emprunté pour se rendre jusqu’ici. Les gardes étaient sûrement à sa recherche et ses parents fous d’inquiétude qu’elle se soit ainsi sauvée, mais elle avait atteint son but, ce qui était l’essentiel. « Où sont vos parents, vos gardes ? » La fillette se mordit la lèvre comme une enfant qui venait de se faire prendre la main dans le sac, frottant nerveusement son pied au sol. Elle replia l’étendard doucement pour le remettre à son nouveau propriétaire. « Pour tout vous dire… je n’étais pas sensée sortir aujourd’hui… Mais j’avais peur que vous soyez reparti pour les Ered Luin si je vous l’apportais plus tard… Je suis un peu malade, alors… je n’étais pas sensée quitter mon lit… mais je tenais vraiment à venir vous le porter moi-même… alors… je suis partie en douce avec une de mes servantes… enfin, pas vraiment en douce… les gardes ont sans doute remarqué l’absence du poney depuis mon départ…»

Morwen afficha une moue piteuse à l’idée de se faire réprimander par ses parents. Tant pis, ça aurait valu la peine. Sa main serra celle du nain, si petite et si faible, il pourrait la briser d’une simple pression. Enfant fragile, même pour les siens. Il lui fallait d’ailleurs regagner ses appartements avant de trop faiblir.




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Thorin Oakenshield
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MessageSujet: Re: All we are is dust in the wind + Thorin   Sam 23 Avr - 12:00
Morwen & Thorin


Dust in the wind
Un instant volé au temps et aux misères des grands, aux désillusions des grandeurs et aux mépris de la réalité. Un échange de sourires, sincères s'ils n'étaient innocents – l'innocence qu'avaient Kili, Fili ou Morwen, Thorin ne l'avait plus depuis des décennies. Avant que le dragon ne lui arrache les siens, que le sourire de son frère ne soit souillé du carmin du sang et du blanc du linceul. Pas que Thorin n'ait plus un cœur d'enfant, ni l'innocence et les rêves – au contraire, mais le nain était vieilli trop tôt, les épaules alourdies et son cœur recouvert sous un masque de pierre taillé qui parfois se fissurait encore. La joie, la vraie lui était tout aussi oubliée. Pourtant, un trop rare sourire étirait le visage du nain alors qu'il faisait face au ravissement de la petite humaine. Faible presque, tremblant,  Thorin Oakenshield se sentait vacillant – endurer, se battre, survivre, travailler, têtu et robuste le nain savait faire cela, mais une petite poussière d'or, sous la forme d'une fillette innocente avait soudainement eu l'idée de faire gripper la machine.

Un instant. Avant que les inquiétudes et les réalités ne reviennent au galop. Thorin pencha légèrement la tête vers la jeune fille – peut-être plus âgée qu'il ne l'avait cru en réalité, mais le forçant toujours à baisser la tête et laisser des mèches échapper de sa broche pour l'observer en face. Pour l'une des premières fois de son existence, Thorin Oakenshield prenait conscience de lA réputation des nains – et de sa propre habitude d'emplir plus d'espace de sa présence que sa propre masse corporelle l'exigeait. Il essayai de se faire plus petit, de rentrer les épaules et d'effacer son aura grognonne alors qu'elle avait l'air de rentrer dans le sol, par Mahal, à hésiter à lui répondre ainsi. Avait-il eu l'air courroucé, plus courroucé qu'il ne l'avait pensé, sans le vouloir? Kili demandait beaucoup de courroux pour être gardé dans le rang.  « Pour tout vous dire... je n’étais pas censée sortir aujourd’hui... Mais j’avais peur que vous soyez reparti pour les Ered Luin si je vous l’apportais plus tard... Je suis un peu malade, alors... je n’étais pas censée quitter mon lit...mais je tenais vraiment à venir vous le porter moi-même... alors... je suis partie en douce avec une de mes servantes... enfin, pas vraiment en douce... les gardes ont sans doute remarqué l’absence du poney depuis mon départ...»

Thorin tenta maladroitement de se pincer le nez – par réflexe, il leva les doigts vers son visage, pour laisser apparaître l'habitude blasée de devoir gérer deux jeunes neveux turbulents avec la tendresse d'un oncle qui avait bien du mal à être autoritaire – à moins d'utiliser sa voix royale pour les gronder. Il détestait toujours l'effet que son ton autoritaire et régalien avait sur leurs petits minois. Mais entre-temps, elle lui avait remis l'étendard soigneusement plié dans sa paume, entre ses doigts calleux et le tissu entrava son mouvement, heurtant l'arcade cassée et rebrisée de son nez. Raté, mais le sentiment était là.  Une habitude que lui avaient donné ses neveux qui étaient directement responsables de ses cheveux blancs précoces. Mais lorsqu'il reposa ses prunelles sur elle, il y avait une étincelle de douceur, de rudesse tendre – un peu amusée.
Les petits des humains étaient vraiment semblables aux petits nains. Et cela le rendait toute chose.

« - Nous partons en effet demain, »


Commenta-t-il simplement.  Et en effet, qu'importe le peuple les enfants étaient les mêmes. Oublieux du monde, concentré sur une petite chose qui vous semble le monde et au Mordor les conséquences. Thorin était assez entêté pour tout un peup,le, mais la capacité qu'avaient les enfants d'oublier le monde et ses responsabilités.. Il admirait ça. Pourtant, lui avait trois quart de siècles et il entraîna la jeune fille, surveillant ses longues foulées – nécessaires pour écarter les humains sur son passage -, laissant derrière eux les bruits de la forge jusqu'à retrouver sa servante - la femme qui, un poney en main, afficha un air soulagé à leur vue.  Il devrait s'humilier devant eux, baisser les yeux et la nuque, demander pardon, peut-être remettre une bourse à la servante pour son service et ses futurs ennuis et qu'elle n'incrimine pas son peuple. Remettre la petite en sécurité et tourner les talons.

Le temps de la rejoindre, et Thorin se sentit soudain fatigué et las, les années et le labeur pesant sur
ses épaules comme s'il était un humain, soudain aussi fragile que la petite. Le peuple de Durin ne fuit pas. Est-ce que son honneur et sa dignité étaient sans cesse éraflés de devoir traiter avec les mortels et surtout de la manière dont on la traitait ? Oui, mais il avait l'habitude de la ravaler sans l'orgueil dément des Durin – il avait un peuple à défendre. Mais il était las soudainement de le faire, alors qu'il sentait le tissu brodé dans sa paume.

Il devait essayer d'être à la hauteur de la lueur qui avait brillé dans les yeux de Morwen – le peuple de Durin, rois d'Erebor, fière montagne à reprendre, fief de son peuple.  Ils n'étaient que des histoires, des légendes – des contes avec une jolie morale à la fin. Tout ce qui est or ne brille pas, tout ce qui brille est maudit et finit par tomber en poussière ou en maléfices. Le manque de son foyer et la nostalgie dévorait le cœur de Thorin – il ne pourrait jamais reprendre son titre ni son foyer et le cadeau de l'humaine lui rappelait ce qui lui avait été ôté. Et ce pourquoi il continuait à survivre coûte que coûte.

Il salua la servante d'un signe de tête et d'un murmure poli, avant de saisir Morwen par la taille pour la déposer précautionneusement à cheval sur sa monture. Même si le poney faisait lui-même la taille du nain, le geste ne posait pas grande difficulté pour lui, et il soulevait la jeune fille avec autant de douceur que si elle était du cristal.  Un instant, il hésita à prendre les rênes et à poser une main sur l'encolure du poney pour assurer le retour sain et sauf de la petite aristocrate à ses parents. A la raccompagner jusqu'à ses parents, peut-être essayer … de quoi ? Thorin passa sa langue sur ses lèvres un instant, avant de s'adresser d'un ton bas et poli à la femme -  

« - Ramenez la à ses parents, »


Il serra très légèrement le poing sur l'encolure du poney, tenant quelques brins de crinière entre ses doigts de devoir adresser ainsi un regard fuyant à la servante, avant de forcer ses doigts à se détendre et à flatter l'encolure du poney. Thorin releva les yeux vers Morwen et sourit doucement, ne s'adressa qu'à elle seule.

« - J'espère que vous n'avez pas inquiéter vos parents – vous devriez les écouter, et faire attention à vous. »
Thorin se fendit d'un sourire légèrement plus amusé, et ajouta comme une confidence «  et apprendre à vous servir de votre dague, jeune fille. C'est une fine et bonne lame, fidèle. »

Ce n'était pas de la fierté gratuite parce qu'il avait forgé cette lame – bien sûr qu'il était fier de cette lame, dont la qualité était grande. Mais il était aussi heureux de savoir qu'elle, qu'une lame qu'il avait forgé de ses mains et de sa sueur était pour la jeune fille. Curieux de savoir ce que ce tempérament capable de le toucher et cette générosité allaient en faire – allaient devenir Peut-être aurait-il de ses nouvelles. Thorin s'écarta d'un pas, relâchant la monture pour porter contre son cœur la main qui tenait le carré d'étoffe. Le nain inclina légèrement la tête en guise de salutation, ses longs cheveux tombant de ses épaules et le regard bleu solennel.

« - Et je vous remercie pour votre cadeau, les nains d'Erebor ne l'oublieront pas, je vous le promets. »

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