Hmmm, je ne sais pas trop. J’étais peut-être avec ma mère ou en train de chanter à la cours, ou peut-être en train de courir dans les couloirs des Montagnes Bleues. Chose certaine, j’étais très loin de la bête cracheuse de feu et d’Erebor. C’est dommage, je n’ai jamais vu de dragon, j’aurais bien aimé voir à quoi cela ressemble en vrai.

Alors là ! J’étais au cœur de l’action ! Enfin, pas complètement… Mais j’ai tué un gobelin, oui ! oui! J’étais dans une salle d’entrainement avec les deux autres seuls enfants dans tout Erebor lorsqu’on a entendu les cors sonner l’alarme. Mais apparemment que l’invasion était déjà commencé, car un éclaireur venait d’entrer dans la pièce en nous apercevant. Il a fendu sa hache en l’air et elle s’est plantée directement dans mon bouclier en bois avec lequel je m’entraînais ; la lame est restée coincée dedans et il essayait de tirer pour la dégager. Tórv lui a planté son pied dans les côtes et il a roulé sur quelques mètres. Comme on avait que des armes en bois pour s’entrainer, j’ai retiré la hachette pour la prendre et l’affreux gobelin s’est relevé pour se jeter sur moi ! Et vous savez quoi ? Je l’ai assommé avec mon bouclier ! PAN ! Un coup dans la figure, il était sonné ! Et après je lui ai fendu le crâne avec la hache, paf ! Il bougeait plus. Ensuite Tórv et moi avons barricadé les portes de la salle et on a ouvert qu’une fois qu’Indis est venue cogner pour venir nous chercher.

Je sais que Sauron a fait beaucoup de mal à mon peuple, mais je ne sais rien à propos de Dol Guldur ou du Mordor, ni de son retour ou du Conseil Blanc. Je sais simplement que les nains l’ont combattu autrefois, auprès des elfes et des hommes, dans une bataille à la fin du deuxième âge. C’était il y a très longtemps en fait. Mais c’est encore dans les histoires.

Pour l’avenir ? Oh, mais c’est très loin ça. Je ne sais pas trop, je n’ai pas beaucoup de projets outre celui de devenir une grande guerrière ! Mais je sais que ça ne sera pas avant longtemps, mais je suis patiente. Peut-être aussi retournée en Ered Luin, éventuellement, même si je me complais bien à Erebor. Tórv a dit qu’il me ferait aussi visiter les Monts de Fer un jour, là où il est né. Ça me parait bien comme idée.

Freyda naquit aux Montagnes Bleues, issue d’une nuit un peu trop alcoolisée entre ses géniteurs qui étaient bien loin d’entretenir une relation amoureuse. Une naissance qui eut bien de quoi sortir brièvement Frosti de son quotidien avec l’arrivée soudaine d’une enfant dans sa vie, pourtant, cette addition s’installa peu à peu à sa routine et la demoiselle devint comme ce petit rayon de soleil réchauffant les cœurs le matin au levé.

La naine grandit donc au cœur de la noblesse, élevée par sa mère dans l’art de la bienséance et dans la tradition de son peuple la plus pure. Malgré ses origines, Freyda était une enfant calme de nature, ce qui devait sans doute bien plaire à sa génitrice, puisque la gamine n’était jamais bien loin de Frosti. Pourtant, malgré l’opinion de ses parents à propos d’Erebor, la petite grandit avec le récit de ses grands-parents sur ce royaume, bercée par les rêves et ces souvenirs d’antan, les épopées d’une autre époque et les richesses si grandes que rien n’y était comparable.

Dès son plus jeune âge, elle se dévoila posséder une voix tout particulièrement enchanteresse et il lui arriva souvent de chanter pour la cours ou pour animer les soirées, la fin de ses chansons souvent accompagnée de la voix des autres nains. Mais à mesure que le temps passait, plus l’encrage de la routine ennuyait Freyda dont les journées étaient planifiées à l’heure près. Peu à peu, elle tenta donc de s’arracher à ces journées, commençant à explorer les Montagnes Bleues discrètement, allongeant toujours un peu plus ses disparitions. La fillette accueillit le départ des nains pour la reprise d’Erebor avec beaucoup d’excitation et une pointe de déception de ne pas pouvoir les suivre dans cette glorieuse quête. Il fallait cependant se rendre à l’évidence ; elle était trop jeune.

Mais déjà à cette époque germait l’idée de devenir une grande guerrière. Bien qu’elle avait énormément de chemin à faire, la fillette grandissait déjà avec cet avenir en tête. Entre sa vie de noble auprès de sa mère et la présence périodique de son père, Freyda menait une vie tranquille. Choyée par ses deux parents, elle ne manqua jamais de rien. Et appréciait chez l’un ce qui était absent chez l’autre.

Puis vint le jour où la nouvelle de la reprise de la Montagne Solitaire parvint aux peuples de l’Ered Luin, rappelant à elle nombreux de ses anciens résidents qui prirent route en direction de leur chez soi. Et lorsque les parents de Frosti prirent la décision de repartir, Freyda démontra son désir de les suivre dans ce périple à sa mère qui, catégorique, refusa complètement de la laisser partir. La discussion se termine en prise de bec entre les deux et la jeune naine s’isola le reste de la journée. Mais son désir de voir Erebor était si grand, que durant la nuit, elle fit ses bagages et les glissa avec ceux de ses grands-parents et très tôt le matin, avant que tous ne soient réveillés, la gamine alla se cacher dans la caravane avec laquelle quittait ses ainés, ni vue, ni connue.

Et ce fut dans le plus grand des secrets, à l’égard de la connaissance de ses parents et de ses grands-parents qu’elle partie en direction de la montagne. Le voyage fut long et longuement elle parvint à camoufler sa présence, se faisant petite dans son coin et ne sortant que lorsqu’on ne lui portait pas attention. Néanmoins, à la moitié du trajet, ceux-ci réalisèrent l’intruse qui les accompagnait et si elle fut réprimandée, ils acceptèrent cependant de la conduire jusqu’à Erebor et de la prendre sous leur garde.

Son arrivée à la Montagne Solitaire la remplie grandement de joie et elle trouva rapidement sa place parmi les siens. Elle était une des rares enfants d’Erebor, pour ne pas dire la seule au départ et sa présence sembla laisser entrevoir l’important de la progéniture plus que de l’or pour les nains et à travers les jours, elle devint rapidement la pupille de Thorin. C’est là-bas qu’elle commença aussi son entrainement à la hachette et qu’elle découvrit un aspect beaucoup plus libre de ses mouvements et de ses journées, puisque ses grands-parents ne cherchaient pas à la restreindre d’aucune façon. À cette période, elle fit aussi la rencontre de Tórv, un jeune nain orphelin de son âge, dont les parents étaient morts durant la bataille des cinq armées. Il était originaire des Monts de Fer et un oncle résidant maintenant à la Montagne Solitaire l’avait pris sous son aile.

Et les années passèrent durant lesquelles elle resta au cœur de la noblesse naine, parcourant les couloirs jusqu’à les connaître par cœur, dans les moindres recoins. Plus récemment, suite à l’invasion de gobelins au coeur d’Erebor, la petite s’est mise au maniement de l’épée naine et du bouclier. À ce jour, elle tape tout juste sa puberté, commençant peu à peu à intégrer le monde de l’adolescence, mais encore bien loin de pouvoir joindre celui des adultes.