La quête des nains a laissée une trace à Fondcombe et alors que celle-ci s'achevait Arwen se trouvait sur sa terre natale. Ce temps ne fut guère affecté par les évènements qui se déroulaient plus loin en Terre du Milieu mais les nouvelles furent contées bien vite entre les arches de la cité. Mais durant l'instant même ou le dragon éveillé exprimait sa colère, l'elfe menait son éternelle existence sans en être influencé.
   

   Si la menace n'a pas touché Fondcombe, Arwen n'a pas été moins affecté par ces évènements. Elle a craint tous les jours passés sans nouvelles de ses frères partis combattre par monts et par vaux des ennemis cruels qui font croitre l'obscurité qui menace la Terre du Milieu.
   

   Des rumeurs courent provenant de l'est. Arwen n'a guère besoin des mots pour sentir à présent cette ombre qui se profile. Mais ce qu'elle en sait concrètement se résume à quelques bribes de mots échappés des lèvres de son père. Le réveil du Mordor lui est plus concret, ces terres stériles s'animent à nouveau, bouleversant un fragile équilibre.
   

   L'avenir reste un entremêlement de possibilités et l'elfe ne saurait dire ce qu'il lui réserve actuellement. A titre tout personnel Arwen espère pouvoir se rendre utile alors que l'est de la Terre du Milieu semble doucement s'éveiller. Elle espère aussi que sa famille arrive à soigner ses blessures mais aussi que son propre chemin croise à nouveau celui d'Aragorn.
   

   Il y a de cela près de 2500 années d'homme naissait le dernier enfant du Seigneur Elrond et de Celebrian. La jeune elfe dont la beauté que l'on disait aussi émouvante que son aïeule Lúthien grandit donc au cœur du havre de la Dernière Maison Simple au sein d'une famille aimante. Contrairement à la plupart de ses paires Arwen grandit sans les aprioris que beaucoup portaient sur les autres races qui peuplaient la Terre du Milieu et ce principe de fraternité s'ancra durablement dans son cœur.

   Aimé et protégé tout aussi bien par ses parents que par ses frères, l'elfe s'épanouit de la plus belle des manières. Dans son éducation la demoiselle ne tarda guère à porter un intérêt tout particulier à l'art délicat de la médecine et c'est inspiré par les connaissances de son père mais aussi son désir profond de vouloir pouvoir venir en aide à ceux dans le besoin que la jeune elfe débuta ce long apprentissage.

   Cependant les maux qui parcouraient la Terre du Milieu sont bien diverses et parfois il est préférable de ne pas avoir besoin de guérison et d'éloigner le mal à la racine. C'est pourquoi Arwen s'intéressa aussi aux arts de la guerre, inspirée cette fois par ses frères même si elle ne tirait guère de satisfaction dans cet apprentissage. Elle le délaissa même un certain temps avant que la réalité ne revienne s'imposer à ses yeux et qu'elle trouve la raison qui lui imposait le renforcement de ses compétences.

   Si Arwen était née à Fondcombe, l'elfe était aussi attachée à ses racines et effectua quelques voyages jusqu'en Lothorien. Mais elle ne fut pas de tous ces voyages et c'est ainsi qu'elle échappa à l'attaque des orcs qui surprit notamment sa mère. Cette nouvelle fut probablement la plus terrifiante que l'elfe ait pu entendre alors que ses deux frères se lançaient déjà sur la piste des agresseurs. Les jours et les nuits qui suivirent ensuite ne furent qu'un long chemin de peine pour la jeune elfe qui redoutait la perte de ces êtres chers. Cependant sa crainte prit fin lorsque tous rentrèrent à Fondcombe même si la joie ne fut pas pour autant au rendez-vous car leur mère ne fut plus jamais la même suite à ces jours.

   Cet évènement marqua durablement la famille. Celebrian décida de quitter les siens pour prendre le chemin du Havre-Gris, trop marquée pour rester en Terre du Milieu. Cette perte marqua une fracture entre Elrohir et leur père tandis que le jumeau s'embarqua avec son frère dans une quête qui semblait trouver sa source dans la vengeance. Arwen elle décida de dissimuler sa peine pour ne pas risquer de détériorer un peu plus les unions entre ces êtres qui lui étaient les plus chers. Et tandis qu'il lui semblait opportun de parfaire ses connaissances en matière de défense, l'elfe érigea une position de neutralité entre les membres de sa famille pour ainsi peut-être tenter d'un jour soigner ces blessures qui meurtrissent aussi son cœur.

   Arwen ne se laissa cependant pas influencé par ce passé et effectua régulièrement le voyage jusqu'en Lothorien, aimant ces contrés presque tout autant que sa terre natale. Elle appréciait aussi le voyage en lui-même qui lui permettait de faire des rencontres intéressantes que même un conseil à Fondcombe n'aurait pu lui apporter. C'est cependant bien au cœur de la cité qu'elle fit la rencontre la plus importante, lorsque ses pas croisèrent ceux d'Aragorn. Cette rencontre marqua l'elfe au point d'intriguer les divers membres de sa famille qui ne semblent guère voir d'un bon œil les sentiments qu'Arwen nourrit à présent pour cet homme, ce mortel qui redoute ses origines.

   Mais l'elfe préfère écouter son cœur qui chérit le jour ou ses pas rencontreront à nouveau ceux de l'homme plutôt que ces voix qui s'expriment au nom de la raison.