▲ Il y a sept ans, les nains ont repris la montagne, Smaug a ravagé une partie du monde et nains, humains et elfes se sont alliés face à la menace du Mal lors de la bataille des cinq armées...Et vous ? Vous faisiez quoi ?

Gimli aurait voulu se battre. Mais à l'instant où son père partait avec Thorin, c'est la hache vaillante que Gimli voulut les suivre. Considéré comme trop jeune, on le recala au profit d'autres nains, dont certains guère plus âgés tels que Kili et Fili. Cette profonde frustration continua par la suite, tandis que Smaug devenait la menace principale de la Terre du Milieu. Il ne participa pas à la Bataille des Cinq Armées, quand bien même il n'aurait pas hésité une seule seconde à se jeter corps perdu dans la guerre. Peut-être était-ce mieux ainsi, le laissant ainsi davantage mûrir ses compétences. La fougue des jeunes ne fait guère bon ménage sur les champs de bataille.

▲ Durant l'intrigue n°2, que faisiez-vous ?

Gimli vint à l'expédition que Thorin mena aux tréfonds de l'Erebor. Il vint plus précisément de Mirkwood, où il avait séjourné un mois avant de revenir, aidé du caribou de Legolas et de ce dernier -dont la compagnie lui fut bien sympathique. C'est toujours plus agréable de voyager accompagné. Une fois commençant à entrer dans le tunnel, le trajet fut bien long avant que la moindre menace ne fit son apparition. Les discutions à ce sujet ne faisaient que rendre l'attente plus agaçante encore. Lors d'une intersection, Legolas et Gimli prirent une des deux voies, mais un effondrement rendit un changement de direction totalement impossible. Après quelques pas, ils firent face à une troupe d'humains belliqueux qui s'engagèrent dans une féroce bataille contre eux. Lorsque son ami elfe fut pris sous un filet, le nain fit de son mieux pour aller à son secours, l'idée qu'il puisse lui arriver du mal alors qu'il était en quelque sorte "ambassadeur des elfes parmi les nains" lui était insupportable. Les humains s'enfuirent au bout d'un moment, et Gimli put sortir Legolas de ce pétrin, bien qu'il fut dans un piteuse état. Tous deux s'en retournèrent après, reprenant des forces, mais aucun ne parla plus de ce défi qu'ils s'étaient lancé dans ce tunnel. L'heure était trop grave.
 
▲ Sauron est de retour en Mordor et a quitté sa couverture du nécromancien; le Khand soutenu par certains royaumes d'Harad et du Rhûn a déclaré la guerre au Gondor, tandis que le Rohan et le pays de Dun cherchent une solution à leur conflit éternel : cette géopolitique pessimiste, vous y participez comment ?

Pour l'instant, la principale occupation de  notre nain était de restaurer les relations houleuses entre le Royaume des Nains et celui des Elfes. Chose plus délicate qui n'y paraissait, bien qu'il fut aider dans ses pérégrinations par le fils de Thranduil lui même, Legolas Greenleaf. Son aide était d'ailleurs indispensable, au vu du caractère quelque peu difficile et bourru du nain -bien que rempli de bonnes volontés. Ce n'était pas grand chose, quand on opposait ceci à la situation catastrophique de la Terre du Milieu. Mais toutes les actions sont bonnes à prendre et il valait mieux être unis face au danger et à l'obscurité de plus en plus grande.

▲ Quels sont vos objectifs pour les prochaines années, vos rêves et plans pour l'avenir ?

Parler d'objectif est compliqué, surtout lorsque nous évoluons dans un contexte aussi sombre et remplis de mauvais présage que celui-ci. La Terre du Milieu va avoir besoin de héros, et plus que jamais les peuples devront être unis. Gimli voudrait pouvoir un jour restaurer une paix complète à travers les royaumes, prendre dignement la place de son père parmi son Clan et ainsi rendre sa richesse et sa force à la culture naine. Tout un programme qui ne peut se faire seul. Aussi, bien que la rencontre avec Legolas était encore fraîche, le nain espérait secrètement que cette amitié dure et soit un jour le symbole que n'importe quel race pouvait faire la paix et s'entendre dans le respect mutuel. Ça et bien entendu partager une bonne pinte jusqu'à plus soif avant d'aller chasser l'orque. Il y avait des habitudes qui ne se perdent pas et si un jour Gimli ne pouvait plus combattre, il serait bien malheureux. C'était en tout cas ce qu'il pensait pour  le moment.

▲ And my axe.

Gimli naquit en l'an 2879 du Troisième Age, c'est ainsi que l'on nomma cette période trouble où la race des Nains se repliait dans ses derniers retranchements, loin de tous ses anciens royaumes et tout aussi loin de son ancienne gloire. Fils d'une noble famille estimée, il se consacra toujours à être le digne successeur de son père, le désormais célèbre Gloïn -dont le nom signifiait "Rougeoyant". Nul surprise alors que celui de Gimli signifiait "Etincelle". Il vécut dans la plus pure tradition naine, se portant rapidement à l'art du combat et appréciant particulièrement la hache à double tranchant -symbole des nains à la perfection s'il en était. Très vite il apprit l'art du bijou, et comment reconnaître une véritable oeuvre d'art et les tenants et aboutissants de la forge. Un nain ne pouvait passer à l'écart de ce genre de choses. Ses éducateurs lui enseignèrent la culture antique de sa race, et ce fut donc avec un entrain sans précédent qu'il offrit son bras pour restaurer celle-ci; alors que Thorin commençait à former une troupe pour libérer l'Erebor. Sa déception quand son père refusa sa compagnie fut lourde. Trop jeune, paraissait-il. Il ne pouvait y croire mais y était bien obligé. Protection paternel ou véritable raison, le nain ne chercha pas à avoir de plus amples informations et ne fit que s'entraîner plus fort encore. La manière de se défaire d'un orc n'eut plus aucun secret pour lui. Les décapiter, les découper de quelques méthodes que ce soit ou écraser leurs ligaments par la simple force de ses muscles via sa hache: tout était bon. Il ne s'entraîna que quelque peu aux lancers de hachette, mais il dut se rendre à l'évidence: il n'était pas très doué pour cela.

Quand il apprit que la troupe de Thorin et de son père avait atteint l'Erebor, quel ne fut pas sa joie ! Les pintes s'en souvenaient encore, quand bien même la rage et la frustration étaient encore pressantes dans son cœur. Il fallait aller de l'avant, et il ne resterait pas éternellement trop jeune pour faire ses preuves dans le grand monde. Tôt ou tard, la Terre du Milieu aurait besoin de sa hache, qu'elle le veuille ou non. La Bataille des Cinq Armés lui parut encore une fois comme une annonce lointaine, qui le fit trembler d'ennui. Se savoir si loin du champ de bataille, si loin de l'endroit où se jouait le destin de leurs peuples, c'était insupportable. Pourtant, il dut bien faire preuve de patience, chose rare chez le nain. Il s'était même mis à fumer la pipe pour passer le temps. Quand enfin le déménagement s'engagea vers l'Erebor, Gimli fut l'un de ceux qui organisèrent et guidèrent le peuple jusqu'à leur objectif. Il tenait à prendre les rênes et prouver à son père qu'il n'aurait pas du le laisser en arrière. Maintenant que le peuple nain se reconstruit lentement sur les ruines de son ancienne gloire, Gimli profite de sa liberté nouvelle pour aller au travers de la région, chassant et aiguisant toujours ses haches sur quelques orcs. L'attente est longue et les missions trop rares. Quand un jour, Thorin fit appel à lui pour l'accompagner en terre des elfes, Gimli ne sut quel émotion le parcourut en premier. Il songea que son père avait du proposer au roi de l'emmener, s'embêtant de le voir faire les cent pas sans but. Mais l'idée que sa première mission se mit dans le pays des elfes, l'endroit où ne se trouvait aucune montage et aucune caverne digne de ce nom. Tout ça dans un peuple qui se bornait à vénérer la nature et à bouffer du feuillage ? Cela ne l'intéressait pas. Du moins s'en persuada-t-il, tellement obnubilé par la "grandeur naine" qu'il avait presque oublier l'existence d'autre races au delà des mines.

Quand il rencontra Legolas, ce fut la mine dégoûtée qu'il goûta à son vin. Le reste, cela est laissé à la discrétion des feuilles d'un journal d'une main semblable mais point sans différences notables, écrite à l'encre que l'on ne saurait à présent modifié, mais qui peut être poursuivis. Ainsi, tel la vie qui se poursuit, Gimli continue sa marche sur les Terres du Milieu, détermination au cœur et hache à la main.