Quelques questions pour vous...
Un violent blizzard soufflait sans trêves depuis des jours. La cime des conifères, rare végétation à s'être adaptée au climat plus que rigoureux de la région, craquait et gémissait sous les assauts du vent. Impossible de voir ne serait-ce qu'à trois mètres devant soi, ni même d'entendre le moindre son. La neige et le givre couvraient tout. C'est ce monde-là que connut Erosh quand sa mère lui donna naissance, à lui et six autres louveteaux. Son premier réflexe fut de se frayer un chemin à travers ses frères et soeurs pour venir se réfugier contre le ventre chaud de leur génitrice, et surtout téter pour la première fois. La survie motivait le moindre de ses gestes, et il en serait ainsi jusqu'à la fin de son existence.
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Erosh flairait avidement l'air, dodelinant de la tête. Âgé de quelques jours seulement, ses muscles avaient encore du mal à soutenir sa propre masse, et cela le rendait... Pataud. Quiconque l'aurait vu à cette époque en aurait ri plutôt que de se sauver en courant et en hurlant, sans aucun doute. Pourtant, c'était un instinct primaire et un peu barbare qui animait la minuscule boule de poils. Comme si en son for intérieur, Erosh savait que s'il voulait poursuivre son chemin, il devrait éliminer la concurrence. Comme s'il avait senti, d'une façon ou d'une autre, que sa mère avait mis au monde trop de petits pour que tous puissent s'en sortir. Et surtout lui. Alors, il se leva... Et trébucha pour finir la truffe contre le sol de la tanière en geignant. Presque immédiatement, le louveteau sentit le contact rassurant de l'une de ses soeurs. La seule femelle de la portée, à vrai dire. La plus débrouillarde, par ailleurs, car elle ne chancelait que très peu, et paraissait déjà sûre sur ses appuis. Jizara et lui étaient les deux louveteaux les plus solides, et comptaient bien rester en vie.
C'est ainsi qu'en s'entraidant, ils poussèrent lentement mais sûrement leurs cinq frères loin de la chaleur salutaire de leur mère. Cette dernière n'intervint pas. La louve savait qu'avec un hiver aussi rude, elle ne pourrait pas élever autant de petits sans que quelqu'un en pâtisse. En mère fière, elle lécha affectueusement les deux louveteaux qui, une fois leur besogne accomplie, étaient revenus se nicher tout contre elle, l'un contre l'autre. Il n'y avait de toute façon pas de place pour les faibles, en ce monde.
Parfois, leur père, le meneur, une bête immense au pelage pratiquement blanc, se risquait à braver cette chape de neige qui chutait sans discontinuer. Il quittait les ruines qui constituaient l'abri du clan, et ne revenait que plusieurs jours plus tard, le plus souvent bredouille. Quand il réussissait à ramener un peu de gibier, tout allait à ses louveteaux et leur mère. Lui pourrait tenir le temps que le ciel se calme.
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Erosh et Jizara ne comprenaient pas ce qui leur arrivait. Il y a trois ou quatre jours de ça, ils se disputaient des bouts de viande gelée en grognant, s'amusant à se donner des coups de pattes et de petites morsures, comme pour s'entraîner aux combats des adultes... Et maintenant, ils se trouvaient ballottés dans des cages de bois sommaires, à l'arrière d'une carriole qui empestait le vieux canasson. Tout empestait le vieux canasson d'ailleurs, maintenant que le louveteau se faisait la réflexion. Dans la cage voisine, sa soeur lui lança un regard inquiet. Il lui répondit d'un grondement rauque, pour la rassurer. Jizara reprit aussitôt du poil de la bête, et se jeta contre les barreaux de la cage, touts crocs dehors, pour tenter d'attraper la main qui s'y était glissée. Elle rata de peu son coup.
De son côté, c'est la curiosité qui animait le petit mâle. Ces créatures bipèdes qui sentaient presque aussi forts qu'un troupeau de cerfs devaient être des Humains, sans aucun doute. Ils s'exprimaient dans une langue qu'il ne comprenait pas, et qui lui paraissait étrange. Leurs oreilles ne bougeaient pas, ils n'avaient pas de queue, et ils n'utilisaient manifestement pas leur corps pour exprimer ce qu'ils ressentaient. Tout passait par les mots. Ce mode de communication le fascina autant qu'il le désarçonna. Durant les deux semaines qui durèrent le voyage, Erosh observa les Hommes avec application. Ainsi, il finit par comprendre que, comme eux avec les grognements, leurs voix produisaient elles aussi des modulations, mais beaucoup plus infimes. Elles traduisaient des sentiments et des émotions différentes. Si Jizara considérait cet intérêt comme pure perte de temps, son frère sut rapidement saisir qu'il avait tout à gagner d'apprendre à comprendre la langue des Humains, et peut-être encore mieux, de pouvoir dialoguer avec eux. Ce serait leur échappatoire, à lui et sa soeur, il en était certain.
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- Non.
Les gardes se figèrent. Incrédules, ils se tournèrent lentement vers la cellule où ils avaient enfermés, il y a deux jours de cela, les deux Wargs de sept mois. Assis au milieu, sa soeur couchée contre son dos, Erosh fixait les bipèdes sans sourciller. Même dans la pénombre, seulement éclairés de quelques torches faiblardes, on pouvait distinguer nettement leurs épaisses fourrures grises, très similaires. Mais surtout les yeux des bêtes, déjà grandes par rapport à leurs cousins du sud, qui brillaient presque d'une lueur inquiétante.
- Est-ce que cet animal vient de parler, ou bien je rêve... ?
- Non, c'est impossible. Les Wargs ne parlent pas la Langue Commune, ça se saurait.
- Idiot. aboya Erosh pour toute réponse, retroussant légèrement les babines, tandis que Jizara laissait échapper un son se rapprochant de façon dérangeante d'un petit rire.
- Allez chercher le seigneur d'Edhellond, vite !
Malgré l'heure tardive, il ne fallut pas le répéter deux fois audit seigneur pour qu'il descende en quatrième vitesse jusqu'aux geôles de sa cité. En se procurant ces deux Wargs, jamais il n'avait envisagé que les bêtes qu'il comptait garder histoire d'avoir de quoi fanfaronner un peu puissent avoir un autre intérêt que de se faire mousser auprès des autres villes du sud du Gondor ! Pourtant, il eut une discussion pour le moins productive avec Erosh. Bien sûr, les termes utilisés furent très primaires et en restèrent aux mots simples, mais ils parvinrent à un accord, avantageux pour les deux. Les loups consentaient à jouer les gardes du corps pour le seigneur, si ce dernier lui offrait un apprentissage des langues utilisées par les bipèdes de la Terre du Milieu. En gage de leur bonne foi, ils promirent de retourner dans leur cellule où ils seraient enfermés chaque nuit, et s'engagèrent à ne tuer aucun être vivant, si on leur garantissait de la nourriture en abondance. L'homme ne réfléchit pas longtemps avant d'accepter, certain qu'il concluait là l'affaire du siècle.
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Il fallut cinq ans à Erosh et sa soeur pour finalement recouvrer leur liberté et regagner Carn Dûm. Ayant appris tout ce qu'il estimait nécessaire, le Warg avait entraîné Jizara à sa suite, et ils s'étaient ainsi échappés de la cage dorée qu'était devenu Edhellond. A force de les côtoyer chaque jour, les gardes étaient devenus moins méfiants... Ils le payèrent cher.
Leur retour au sein de la meute ne fut pas empli d'allégresse et de câlins façon Warg. Non. Ils furent au contraire accueillis par les crocs de leur père. A la bonne heure, pour Erosh il était temps de prouver de quoi il était capable. Au bout d'un combat acharné où les poils volèrent et le sang fut versé, l'ancien chef de meute périssait entre les mâchoires de son fils. Le reste du clan ne put que se plier à leur loi, qui était très claire à ce sujet-là : quiconque vainquait en combat singulier l'alpha de la meute prenait sa place. Le couronnement d'Erosh fut salué par un concert de hurlements, cette nuit-là. De son côté, Jizara jubilait. Elle se trouverait à présent dans les hautes sphères du clan, et serait libre de faire ce qui lui plairait. Libre de choisir le mâle qui lui plaira, ou au contraire de ne pas en choisir du tout. Libre de mener des groupes de chasse ou d'éclaireurs. Et surtout, elle aurait le privilège de participer à l'éducation de ses futurs neveux et nièces, et ainsi de laisser son empreinte dans l'histoire de leur espèce, aussi insignifiante fut-elle.
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Tendrement, Erosh passa un coup de langue sur le ventre arrondi de sa compagne, avant de se coucher à son côté. La louve, une bête à peine plus petite que lui à la fourrure ocre foncé à laquelle il manquait un œil, posa sa tête sur le dos du chef de meute avec un soupir d'aise. L'aurore ne viendrait que dans deux ou trois heures à peines, mais il ne se sentait pas l'envie de dormir. Son instinct le poussait à rester éveillé. Amusée, les babines de la femelle s'étirèrent en un léger rictus.
« Tu comptes monter la garde encore longtemps ? Nos petits ne pointeront pas le bout de leur museau avant plusieurs semaines encore. Tu mourras de fatigue avant même de les voir.
- Ne te moque pas de ton chef, Lada. » Gronda le mâle en faisant claquer ses mâchoires vers les oreilles de sa compagne. Cette dernière eut une réaction qu'on serait en droit d'attendre d'une Warg. Vive comme l'éclair, elle referma la gueule sur celle d'Erosh, lui fermant le clapet fermement. Il resta immobile, presque trop choqué pour réagir, les oreilles dressées. Quand elle le relâcha, après quelques instants, il s'ébroua en maugréant, ce qui fit pouffer Lada.
« Dehors, tu mènes peut-être notre clan, mais dans notre tanière, c'est moi qui commande. Ne l'oublie pas.
- Je ne risque pas de l'oublier… Carcharoth maudisse ton mauvais caractère, louve !
- C'est ce mauvais caractère qui m'a amenée à devenir ta compagne, tu ne te rappelles pas ?
- Et c'est lui qui t'a fait perdre ton œil.
- Aucune autre louve n'avait le droit de poser les pattes sur toi, c'est tout. Cracha Lada en levant le museau dans un élan de fierté mal placée. J'y ai peut-être perdu un œil, mais l'impudente qui a osé défier mon autorité y a laissé sa peau, elle. Et tu devrais être heureux, aucune autre ne te donnerait des louveteaux aussi forts que les miens.
- Tu ne doutes de rien…
- C'est bien pour ça que je fais la compagne idéale pour un meneur de meute. »
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Soudainement, le poids des années et tout les combats passés paraissaient accabler Erosh. Le Warg se faisait vieux, avec ses dix-huit années d'existence bien remplies. Lada et lui avaient mis au monde plusieurs portées. A chaque fois, peu de louveteaux avaient survécus, et la plupart étaient partis défier le vaste monde, plus loin au nord, pour conquérir de nouveaux territoires et former leurs propres meutes, parfois avec certains de leurs frères et sœurs. Bien sûr, certains avaient eu le courage de défier leur père, comme lui l'avait fait dans sa jeunesse. Erosh les avait tués, comme l'exigeait la tradition, sans même se demander si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Après tout, personne ne les avait forcés à agir de la sorte. D'autres, peu, avaient décidé de rester au sein du clan pour y mener une vie moins compliquée que s'ils avaient eu à devenir chef. Au fil des années, Erosh et Lada, aidés de Jizara, étaient parvenus à constituer une meute forte et indépendante, qui ne demandait rien à personne et se suffisait très bien à elle-même.
Aujourd'hui, tout était réduit en poussière. Alors que le vieux Warg foulait le sol carbonisé de ce qui avait été l'antre de sa famille et de ses loups, il sentait une colère sourde monter en lui, du plus profond de ses entrailles, comme un feu se propage dans les herbes sèches un jour d'été. Ce soir-là, il trouva la carcasse méconnaissable de sa compagne étendue sur le flanc, le ventre béant, devant les petits corps brisés des derniers nés du clan. Ses neveux et ses nièces. Une hache en métal noir avait fendu le crâne de Lada, et s'y trouvait encore. Les babines d'Erosh se retroussèrent tandis qu'un grondement continu roulait depuis le fond de sa gorge, oreilles plaquées sur son cou. Nul besoin de se demander qui était le responsable du massacre de sa meute. La puanteur caractéristique des Orcs envahissait les lieux, se mêlant à celle plus âcre de la mort et de la fumée.
Jizara surgit derrière son frère, se précipitant vers les cadavres de ses petits. En vieillissant, son pelage était devenu de plus en plus clair, si bien qu'elle semblait revêtue d'un manteau de lune moucheté de cendre par endroits, là où son jumeau avait conservé un poil plus sombre. La louve poussa doucement les louveteaux de sa truffe, en vain. Ils restaient inertes. Quand elle réalisa ce qu'il se passait, un hurlement de rage et de douleur mêlées lui échappa.
Alerté par le cri de détresse de sa mère, Auron accourut aux côtés de ses deux aînés. Des rares portées que Jizara avait accepté de mettre au monde, il était le seul qui avait voulu rester au sein de la meute. C'était un solide Warg de onze ans, à la fourrure noire comme la nuit. Devant le spectacle de ses frères et sœurs aux nuques brisées, il entra dans une colère noire. D'un bond, Erosh l'intercepta avant que son neveu ne fonce remonter la piste des assassins, le plaquant en sol après l'avoir saisi par la peau du cou.
« Laisse-moi, je vais les tailler en pièces !
- Non, tu te ferais tuer. Ne sois pas si bête, Auron. Grogna le vieux loup entre ses mâchoires serrées.
- Ils ont attaqué pendant que nous étions partis, ce sont des lâches !
- Ce sont des Orcs. On va se venger, crois-moi, mais pas tout de suite, pas comme ça. Non, il faut que nous soyons plus malins qu'eux…
- Et tu proposes quoi, mon frère ? Aboya Valka avec véhémence, les crocs découverts. Nos loups ont été abattus comme des animaux, ils ne sont pas morts en bons Wargs ! Ces chiens d'Orcs doivent payer pour ça, ils ont sali notre meute !
- Je t'ai connue plus futée que ça, ma sœur. La colère et la douleur t'aveuglent. Si ces Orcs ont tenté de nous tuer, ce n'est pas par hasard. Ils savaient que nous n'accepterions pas de céder notre liberté pour servir de montures, ni notre territoire. Peut-être qu'ils avaient peur qu'on se retourne contre eux. Qu'on devienne un problème. Alors, c'est exactement ce que nous allons devenir. Une épine dans leur pied. »
Auron lança un regard perplexe à sa mère. Cette dernière ne comprit pas mieux que lui ce que son frère voulait dire par là. Le grand âge lui faisait-il finalement perdre la tête ? La perte de Lada et de leur clan avait-il finit par le rendre sénile ? Après tout, à leur âge, beaucoup de Wargs n'étaient déjà plus de ce monde. Puis, elle réalisa de quoi il parlait. Lentement, ses babines retombèrent tandis qu'elle redressait la tête, les oreilles pointant vers l'avant.
« Rassemblez les survivants, nous partons vers l'ouest. »
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La matinée était déjà bien entamée quand le vieux loup reprit la route, traînant un peu la patte. La pluie des derniers jours faisait souffrir ses articulations, et le rendait grognon. La solitude n'arrangeait en rien son humeur déjà massacrante. Le soleil s'était couché cinq fois depuis qu'il avait quitté ce qui restait de sa meute pour partir à la recherche d'un nouveau contrat. Suite à la tuerie qui les avait poussés à l'errance, Erosh et les siens étaient devenus mercenaires, par la force des choses. Heureusement, sa connaissance de la Langue Commune, et les quelques bases de Khuzdul et balbutiements de Sindarin engrangés durant les premières années de sa vie lui permirent de se faire comprendre de presque tous. Leurs premiers contrats, modestes, les fit connaître dans la région, et de fil en aiguille, ils parvinrent à sceller des accords plus avantageux. Seulement, quand un contrat arrivait à son terme, il fallait bien en conclure d'autres, et là... Ce n'était pas toujours une mince affaire.
Alors qu'il s'apprêtait à partir vers le sud, le vent lui apporta une odeur qu'il connaissait bien. Les Orcs. Comme un réflexe, le vieux Warg montra les crocs et son pelage se hérissa le long de sa colonne vertébrale. Ni une ni deux, oubliant ses rhumatismes et la faim qui commençait à lui tenailler le ventre, il s'élança. Ses pattes soulevaient des gerbes de boue sur son passage. A mesure qu'il approchait du but, la clameur d'un combat lui parvint. Quelqu'un d'autre affrontait ces putrides créatures ? A en juger les informations que lui donnaient son odorat, des Hommes. Il aurait pu les laisser s'entre-tuer, et éventuellement achever les survivants. Si les Orcs sortaient victorieux, il n'aurait plus qu'à finir le travail, et pourrait se repaître des morts humains. Si c'étaient les autres, ça lui ferait faire un peu d'exercice avant de manger. Il en sortirait gagnant, dans tous les cas. Sans même penser qu'il pourrait y laisser sa peau, le chef de meute se jeta au coeur de la mêlée. D'une patte, il écrasa un Orc alors même qu'il broyait la tête d'un autre entre ses mâchoires. Une ruade suffit à en envoyer voler un autre, qui s'écrasa lourdement à terre pour y être achevé par un soldat en armure. Erosh se ramasse sur lui-même et d'un puissant coup d'épaule déstabilisa quatre monstres, qui trébuchèrent les uns sur les autres. Le loup n'eut plus qu'à s'abattre sur eux pour les déchiqueter. Du coin de l'oeil, il aperçut un fuyard prendre ses jambes à son coup. Il ne lui en laissa pas l'occasion. Ses jambes furent fauchées d'un coup de crocs. Sans lâcher sa proie, Erosh se dressa sur ses pattes arrières pour mieux fracasser le corps de l'Orc au sol, ajoutant ainsi le poids de son corps à la force de son encolure.
Autour de lui, tout était mort. Tout, exceptés trois bipèdes. Deux mâles et une femelle. Le cadavre de sa dernière victime encore coincé dans sa gueule, maculant son pelage de sang noir, Erosh leur adressa un grondement bas et continu, un avertissement. S'ils tentaient de l'approcher, il défendrait chèrement sa vie. Puis les yeux du Warg accrochèrent les parures de l'Humaine. De l'or, des pierres précieuses, des vêtements qui sentaient bons, selon les critères bipèdes. Sa crinière était propre, et son visage avait manifestement été épargné par le soleil. A en juger par le grand bijou qui ceignait sa tête, c'était un chef parmi les siens. Et le plus important, elle tuait des Orcs. Erosh lâcha le macchabée pour aboyer à l'attention de la femme.
« Ma meute tue, bons chasseurs. Peut combattre pour toi, chef de clan. »