J’ai entendu cela au loin. Une vague rumeur disant que le cracheur de feu était sortie de sa montagne car treize nains l’en avait délogé. Mais ce ne sont que des rumeurs et je n’y pas prêté attention. Je suis restée dans les bois de la Lothlorien à veiller sur les frontières. Les histoires du nord et de nos cousins les elfes sylvains ne m’intéressent pas plus que cela. Je n’ai pas bougé d’un pouce lorsque cela arriva. Les rumeurs furent confirmés peu de temps après sans que l’on ait eu à se battre contre cette bête.

Beaucoup pourrait penser que je suis partie me battre durant ce moment-là. Mais non, je suis restée à veiller sur nos frontières, à avoir l’œil vif et ne laisser rien passer en dehors dès notre. L’inquiétude et la tension était palpable dans tout le royaume. Notre Dame, Galadriel était partie chasser le mal à Dol Guldur. Notre fidélité et notre comportement était tout ce qui pouvait rassurer notre peuple mais également notre seigneur Celeborn.

Sauron, ce nom de jadis qui effraie les plus vieux d’entre nous. Dame Galadriel faisait partie du conseil blanc qui l’a chassé de Dol Guldur. A vrai dire la Lorien en entier est inquiet. Nous autres les galadrims avons renforcés les patrouilles à nos frontières et nous portons nos regards inquiets vers l’est. Le Mordor s’éveille, si l’ennemi s’est réfugier dans son ancien repère, il y a de quoi s’inquiéter. Cela ne sera surement pas sans conséquence, la guerre se rapproche de plus en plus, je le crains. Pour quand ? Aucune idée, c’est un ennemi patient, il attendu presque trois mille ans avant de revenir. Combien temps va-t-il attendre avant de lancer sur nous ses armés d’orques ? En attendons-nous fortifions notre royaume pour qu’il soit un lieu sûr. Nous attendons l’heure où il faudra se battre et reforgé les vieilles alliances qui ont bercés les histoires de mon enfance.

Pour les années qui suivent, pour mon futur je n’aspire à rien de très grand. Juste continuer à vivre, être entouré par ceux qui m’aiment mes parents, mes amis. Que demandez de plus ? L’amour peut-être ? Trouver l’elfe qui fera battre mon cœur jusqu’à la fin de mes jours, le seul être que je pourrais aimer. Pourquoi pas ? Si cela se présente je ne dirais pas non, cependant cela fait plus de deux mille ans que j’attends, alors attendre un an ou mille de plus ne changera pas grand-chose. Je laisse Iluvatar décider quand ce jour arrivera. Mais pour ce qui est de mon futur proche, je continuerai à prendre mon arc et à protéger les frontières de la Lorien, je continuerai à danser pour voir le sourire naitre sur les lèvres de ma mère, je me battrais fièrement pour voir l’admiration et la fierté dans les yeux de mon père. Et je continuerai d’embêter Ithil pour me distraire et peut-être qu’il m’apprendra la patience pour pister.

Elle doit faire un minimum de 30 lignes
Je suis née il y a fort longtemps pour les hommes. Mais pas tant que cela pour nous les elfes. Il y a deux mille neuf cent ans j’ai vu le jour. Je n’ai donc connu que le troisième âge, et les guerres du passé me furent comptés par mon père dans mon enfance. Rien ne me prédisposé à prendre les armes et à guerroyer. Je préférais écouter ma mère chanter et tenter d’imiter les belles mélodies qu’elle faisait, mais ce n’était pas mon fort. Ma voix n’avait rien d’extraordinaire par contre j’avais un tout autre talent en danse. Rapidement j’adorais tournoyer quand ma mère chantait. C’était envoutant et mes pieds se mettaient à bouger toute seule aux rythmes des notes, les cheveux blonds aux reflets roux se balançant dans mon dos. Mais je ne grandis pas seule. Mes parents n’eurent pas d’autres enfants, ils n’en voyaient pas l’utilité, je les comblais de bonheur et c’était tout ce qu’il leur fallait. En revanche je grandis avec Ithil. Un jeune elfe de mon âge, rapidement notre amitié fut solide et complice. Une amitié à toute épreuve sans aucune ambiguïté. Ce fut lui le premier qui me mit un arc dans la main. Le sien. Il se formait à devenir Galadrim comme son père et le mien. « Ne soit pas si naïf ! Je n’y arriverai jamais, je préfère danser. » L’avais-je prévenu. « Arrête de faire ta sotte et essaye. » avait-il répondu d’un air malicieux. Alors je me suis pliée au jeu, juste une cible. Mais ce qui se passa à ce moment-là fut une révélation. Alors que je bandais l’arc et me concentrait pour viser, je me sentis encore plus à l’aise que lorsque que mes pieds foulaient le sol pour exécuter des pas de danse. Je laissais la flèche glisser, fendre l’air et se loger au milieu de la cible. Ce fut d’abord la surprise totale pour nous deux. Bien que je pense que mon ami était bien plus choqué que je ne l’étais. Le soir j’annonçais à mes parents mon souhait : je voulais devenir galadrim. Ma mère fut surprise par ce retournement soudain de choix alors que je n’avais jamais touché une arme de ma vie alors que mon père, se contenta de sourire. Il était fier que je choisisse de protéger mon peuple des ennemis que porter la Terre du milieu.

Ainsi commença une longue formation. Habitué mon corps à recevoir des coups, à ne pas crier sous le coup d’une douleur, à courir sur de longue distance sans m’épuiser, à manier un arc, des dagues et une épée. J’abandonnais bien vite l’épée pour le rabattre sur les dagues et l’arc. Ithil était à mes côtés et une compétition saine s’installa entre nous. Et rapidement nos domaines de prédilection se distinguèrent. Il était un excellent pisteur, ses sens étaient aux aguets et ils savaient parfaitement s’en servir en déduire des choses de ce qu’il entendait ou sentait. Alors que moi, je me démarquais dans ma férocité et ma détermination durant les combats. Que ce soit au corps au corps avec mes dagues ou à distance avec mon arc. J’évoluais sous le regard bienveillant de mon père. Cela rassurait grandement ma mère qui avait peur qu’un jour, je quitte ce monde trop tôt à cause de l’ennemi. Cependant je passais encore beaucoup de temps avec elle pour danser et l’écouter chanter. Etre à ses côtés me faisait oubliés la dureté et la rigueur de mes entraînements. Je n’ai pas compté les nombres d’années d’entraînement avant que je n’obtienne le statut de galadrim.  Je l’obtiens en 1400, j’étais âgé d’un peu plus de mille trois cent ans. J’étais une elfe adulte, débrouillarde malgré un âge que l’on pouvait considérer comme jeune. Mais neuf ans plus tard le Roi sorcier d’Angmar envahit l’Arnor. Bien que cela se passe bien plus au nord de nos frontières, on m’affecta aux patrouilles. Ne laissez personne passer était le mot d’ordre. Il fallait être vif et alerte, savoir se camoufler pour surgir aux derniers moments même en pleine nuit alors que les arbres cachés la clarté de la lune. Ithil lui n’était pas avec moi, excellent pisteur, il était bien souvent hors des frontières.

Les années passèrent, alternant entre paix et période de tension. Mon quotidien n’a pas réellement changé en plus de mille ans. Toujours rythmé aux rythmes des patrouilles pour la protection des frontières des bois. Ithil ne changeait pas, et moi non plus par la même occasion. A port le fait que nous gagnions en sagesse au fil des ans. Cependant notre complicité restait la même inchangé. Aucun secret entre nous, une amitié parfaite. Il fut le premier à rester à mes côtés lorsque je fus gravement blessé en l’an 2799 peu après la bataille d’Azanulbizar où les nains affrontèrent les orcs pour récupérer leur royaume de jadis, certains avancèrent trop vers nos frontières. Je fus envoyé avec une dizaine d’autres galadrims pour les repousser dans leur repère ou les tuer. Ils nous ont tendus une embuscade. Bien qu’ils fussent supérieurs en nombres leur intelligence légendaire fut leur perte. Cependant nos forces furent sérieusement amoindries. Une flèche vint se loger dans mon flanc gauche et leurs flèches étaient enduites de ce poison si redoutable. J’ai perdu connaissance en plein milieu de la bataille. Je me suis réveillée plusieurs jours plus à l’abris de tout danger et à mon chevet, il y avait Ithil. Je suis restée une semaine complètement alité, puis quand le guérisseur m’annonça que je pouvais enfin me lever, il y eut de long mois pour laisser la plaie cicatrisé correctement. Laisser les chairs se refaire autour de l’endroit où la flèche s’était plantée. Ma première grosse blessure de guerre comme dirait Ithil. Ma mère en revanche ne plaisantait pas sur cela. Mon père s’était inquiété mais il connaissait les risques mais il savait également que je ne lâcherais rien.

Lorsque je pus reprendre mon arc, ce fut un soulagement. Ma blessure n’avait pas changé et mes compétences guerrières mais aussi stratégiques se firent remarquer. L’erreur que nous avions faite lors de cette embuscade ne devait pas se répéter. Peu à peu, je pris de l’importance, dépassant même mon père. Le capitaine des Galadrim me remarqua. Pendant de nombreuses années nous avons combattu ensemble jusqu’au jour où il me proposa de le seconder. C’était plus qu’un honneur. Jamais je n’aurai un jour espéré le seconder. Mes parents étaient plus que fier, Ithil me taquinait sur ce point et malgré le fait que je sois la seconde du capitaine, une fois encore notre amitié ne bougea pas d’un iota. Cela fait cinquante ans que je seconde le meilleur guerrier de la garde. C’est un honneur pour un humble elfe qui n’avait rien à envier de tout cela.