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Les bons vols font les bons amis | Méawyn & Elorin

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Elorin
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MessageSujet: Les bons vols font les bons amis | Méawyn & Elorin   Lun 17 Mar - 20:00


Les bons vols font les bons amis
Méawyn & Elorin


Minas Tirith, la tour de garde, la blanche, la magnifique, la riche, la splendide, la.. chiante. La pauvre sans un putain de kopec. Déjà, Elorin avait quelque peu du mal avec tout ce blanc qui faisait mal aux yeux et toutes ces fortifications qui rendraient difficiles sa fuite. Mais, alors la tromperie sur la marchandise... La jeune hobbite n'avait pas du bien tendre l'oreille aux murmures des tavernes ces derniers temps, car elle était restée sur la légende d'un Gondor glorieux où l'or coulait à flot, alors que la décadence semblait s'être amorcée.
Trois types qu'elle rançonnait depuis le lever du jour. Trois ! Résultat, à peine une poignée de menue monnaie. Une perte de temps et de talent, merde.
Ronchonne au possible, elle s'était adossée à l'un des murs de la cité ; bras croisés et chapeau enfoncé sur les oreilles. Elorin s'attirait les regards méfiants des gardes et de quelques braves gens, mais elle n'en avait cure. Se moquer de l'avis du regard d'autrui était presque un sport national pour elle, et elle leur livrait un grand sourire au moins une fois sur deux.

Elle était en pause ou en chasse, tout dépendait de votre point de vue. Presque immobile – une main volait de temps à temps à son chapeau pour gratter ses oreilles qui n'aimaient guère être enfermée sous le chapeau, et elle tirait pensivement sur sa pipe, exhalant régulièrement de parfaits ronds de fumées sur les visages des passants – elle semblait être l'un de parasites qui ne font rien de leur journée alors que les braves gens s'agitent dans tous les sens. En chasse parce que son regard bleu était attentif et détaillait les passants d'une manière toute professionnelle. Chances, risques, armes, préoccupations, renflement de leur bourse. Son cœur faisait un petit bond à chaque fois que le soleil accrochait l'éclat d'une flasque ou d'un bijou.

Et elle eut soudain des papillons dans le ventre à la vue d'une jeune femme qui passa devant elle. Non pas coup de foudre. Enfin. Si, coup de foudre pour ses vêtements coûteux et les bijoux qu'elle portait. La brune était riche. Elle aurait pu avoir un trompe d'oliphant au milieu du visage et une barbe de naine ou mesurer trois mètres quarante-deux qu'Elo ne l'aurait pas remarqué. Or ! Argent ! Pièces ! Son cœur battait la chamade pendant que son regard se verrouillait à sa proie. Elorin rangea patiemment sa pipe dans son vêtement, avala une gorgée à sa flasque et se décolla du mur avec nonchalance.

Il y avait deux solutions pour voler : soit dans une ruelle sombre et isolée, profitant de la surprise et de la violence pour dérober tout ce qu'on pouvait en laissant la victime en plus ou moins bon état derrière soi. Pratique pour voler des frusques.  L'autre solution nécessitait plus de doigté – littéralement -, d'audace et de discrétion : profiter de la cohue pour voler sans se faire choper, telle une ombre, un fantôme, un nazgûl ou que sais-je encore.

Or, si la rousse maniait plutôt bien ses couteaux, on pouvait difficilement oublier qu'elle était une hobbite d'un mètre trente, et plutôt gracile selon les standards de sa race. Ses poignards servaient à des assassinats sur commande, à sauver sa peau lorsqu'elle ne s'était pas barrée assez vite loin des problèmes, et faciliter son évasion en cas de geôle impromptue. La force brute n'était pas son fort, par contre elle était plutôt douée pour se faufiler ni vu ni connu derrière sa proie, rafler sa bourse et s'en aller sans se faire remarquer. En espérant que sa victime n'aille pas faire des emplettes et utiliser sa bourse tant qu'elle était encore dans les parages.

A petits pas de hobbits, Elorin se mêla à la foule, sans perdre de vue la femme. Elle cultivait le don de son peuple maternel qui était de ne pas se faire voir lorsqu'elle le désirait. Si elle évitait de laisser ses pieds nus sur le passage des lourdes bottes de ces bêtas d'humains, la rousse pouvait facilement s'approcher de sa proie. Celle-ci était immanquable de toute façon lorsqu'elle fendait la foule et elle ne tarda pas à s'inscrire dans son sillage.
Proche à la frôler, Elorin sentait le tissu de qualité sous ses doigts et le doux parfum de la jeune femme. Peut-être y aurait-il de l'or véritable dans la bourse que ses doigts agiles cherchaient à chaparder et à séparer de sa propriétaire légitime. Un sourire malicieux apparut sur son visage alors qu'elle refermait ses doigts sur le tissu.  

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Hàti
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MessageSujet: Re: Les bons vols font les bons amis | Méawyn & Elorin   Mer 19 Mar - 13:34


       
Les bons vols font les bons amis
       
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       "La petite région de la Comté se reconnaît à ses collines verdoyantes et les nombreux champs que cultive le peuple hobbit. Elle constitue dans un sens un monde à part, qui n'interagit que rarement avec le reste de la Terre du Milieu. Voici donc comment je terminerai mon étude : La Comté est telle à une bulle, à l'intérieur de laquelle les hobbits mènent une vie simple et laissent libre cours à leur malice sans qu'ils aient à se soucier des problèmes extérieurs."
   Méawyn ferma le livre et le reposa sur l'étagère. Elle se demanda ce que penserait l'auteur s'il savait que la Comté avait brûlé. Smaug avait été bien prompt à percer leur "bulle", et soudain les problèmes n'avaient pas paru si extérieurs aux hobbits. C'en était presque ironique.

   La jeune femme reprit son errance dans les allées de la bibliothèque. Elle aimait choisir certains ouvrages et les feuilleter au gré de ses envies. C'était comme se projeter dans un nouvel univers l'espace de quelques secondes et essayer d'en saisir le plus possible. C'était aussi et surtout un pur loisir réservé aux oisifs qui lui rappelait qu'enfin elle avait du temps pour elle. Autrefois, quand son allégeance n'appartenait encore qu'à elle, elle consacrait des journées entières à cette bibliothèque, avec pour seul dilemme de choisir quel livre elle allait lire en premier. Désormais elle se trouvait occupée à servir Méadred et Saroumane, à tel point qu'elle avait oublié la jouissance de pouvoir avancer sans but précis.

   Un jour alors, lorsqu'elle fût libérée un moment de ses devoirs, il lui vint l'idée de retourner à Minas Tirith, à la fois pour racheter différentes plantes, mais aussi par nostalgie. La cité d'albâtre avait une importance particulière pour Méawyn et lui avait donné l'impression, durant une petite période de sa vie, d'être chez elle. C'était là que son existence avait basculé et qu'elle avait appris à s'élever au dessus de sa condition. Elle y était arrivée la première fois en tant que mois-que-rien, vendant son corps pour vivre, et elle y revenait savante. Pour le plaisir du contraste, elle s'était parée en conséquences : elle portait sa plus belle cape, qu'elle réservait d'habitude aux rencontres avec les gens de tribus, au pays de Dun, et quelques riches bijoux pour satisfaire sa coquetterie féminine. Elle se plaisait à montrer sa puissance. Elle avait réussi à grimper l'échelle sociale et ne voyait aucune raison de s'en cacher.

De plus, elle était venue dans l'espoir de revoir Boromir et Faramir, qui lui avaient été d'un réel soutien par le passé. Cela aurait été l'occasion de leur raconter tout le chemin qu'elle avait parcouru. Cependant la famille de l'intendant vaquait à ses propres occupations et la jeune femme n'avait croisé personne digne d'intérêt. Elle avait donc rejoint la bibliothèque, l'établissement qu'elle appréciait le plus à la capitale.

Bientôt pourtant elle s'en alla pour se mêler à la foule dans les rues. Elle collectait naturellement ses herbes dans les forêts et autres coins biens connus des guérisseurs, mais elle avait aussi besoin de certaines plantes qui ne se laissaient pas simplement cueillir. Minas Tirith possédait les échoppes les plus hétéroclites mais aussi les plus fournies qu'elle connaissait. Mais les quelques années passées hors de la ville avaient estompé sa mémoire, et elle dût ralentir le pas pour guetter les boutiques qu'elle avait eu l'habitude de visiter. Concentrée à retrouver son chemin, elle ne remarqua pas qu'on la suivait. Elle sentit cependant un infime mouvement dans sa poche. Ce geste aurait sans doute échappé à toute autre personne, mais la guérisseuse avait appris à ne jamais baisser sa garde. Fût un temps elle possédait si peu que la moindre perte d'argent la privait à coup sûr de ses prochains repas. Dès lors elle avait appris à éviter les pièges de voleurs, en grapillant au passage quelques techniques. A n'en pas douter, quelqu'un essayait en ce moment même de lui tirer sa bourse.

Son premier réflexe fut de plonger sa main dans sa poche. Elle y rencontra un poignet étranger qu'elle agrippa fermement. Tandis qu'elle sortait un poignard de sa main libre, elle tira le voleur à elle pour le confronter. A sa grande surprise, il fut plus léger qu'elle ne l'avait prévu. Pensant d'abord à un enfant, elle hésita mais vit une paire de pieds nus, qui appartenaient sans conteste à un hobbit adulte. Une hobbite, de surcroît, à en juger par sa longue chevelure, bien que son visage fut entièrement masqué par un grand chapeau. Amère, Méawyn repensa à la "malice" des hobbits décrite par l'auteur, et pensa que celle-ci aurait définitivement mieux fait de rester dans sa "bulle".
« T'es tombée sur la mauvaise personne, lui dit-elle en lui mettant le poignard sous la gorge. Je ne me laisse pas avoir si facilement. »



       

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Elorin
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MessageSujet: Re: Les bons vols font les bons amis | Méawyn & Elorin   Jeu 20 Mar - 15:37


Les bons vols font les bons amis
Méawyn & Elorin


Or, argent, victoire et succès ! Elorin a une grosse tendance à se rouler devant le feu de cheminée sur une peau d'ours avant même de voir le bout du museau du dit nounours à grosses griffes. A parier autour d'une table de jeu dans une taverne obscure et particulièrement mal famée ce qu'elle avait l'intention de voler le lendemain ou de boire la somme qu'un employeur lui payerait pour un boulot qu'elle n'avait pas encore commencé d'accomplir. En pratique cela lui apportait souvent une montagne d'ennui aussi grande qu'Erebor et l'habitude de régler les dits ennuis à la pointe de son couteau. Son côté hobbit – jovial, rieur, et optimiste au possible ( du genre à se dire qu'après l'incendie de la Comté, ça aurait pu être pire, puisqu'ils auraient pu se faire manger par Smaug ) - fait qu'elle ne voit pas vraiment le mauvais côté à ce mauvais penchant.

Mais des fois quand même, ce comportement l'expose à quelques cruelles désillusions et déceptions. Elorin considérait déjà ce vol comme fait accompli et salivait à l'idée de l'alcool qu'elle pourrait acheter avec son butin. Cette journée avait été d'un ennui assommant et si ses proies continuaient à être aussi pauvres et les passants sans intérêt, Elorin allait bientôt se mettre à espérer une invasion d'orcs puants pour se distraire – et avoir une bonne raison d'aller mettre son nez et ses mains ailleurs.

Puis la femme riche était apparue et elle s'était mis en chasse. Lorsque les doigts agiles de l'hobbite s'étaient infiltrés dans sa bourse, elle criait déjà victoire intérieurement. Elle effleura le métal froid des pièces et... une main sur son poignet.

« -Merde ! »

L'hobbite jura comme un charretier, sans se soucier d'être discrète à présent. L'heure n'était plus au silence et à l'approche furtive, mais bien à l'échappée à toutes pattes. La rousse chercha à dégager son poignet – souvent les gens voulaient juste qu'on sorte la main de leurs trésors et ne cherchaient pas plu loin vu le nombre de vols par jour et les problèmes qu'un garde pouvait apporter à un honnête habitant – mais l'inconnue semblait décidée à la dénoncer. Elorin manqua de perdre son équilibre, ses pieds nus ripant sur le sol alors qu'elle se voyait entraîné vers sa proie. Etre proche de sa victime, c'est bien, être proche de sa victime parce que celle-ci vous a repéré et est bien décidée à vous le faire payer, c'est mauvais, très mauvais.

Trop maigre, trop petite, Elorin ne pouvait pas échapper à cette étreinte. En tous cas, pas sans armes ; sa main libre dégaina d'un même mouvement l'un de ses propres couteau dont elle apposa la pointe entre les côtes de la jeune femme, sous sa cape – lui rendre la politesse et lui mettre le couteau sous la gorge ? Oh, par toutes les collines de Comté, c'était bien trop épuisant. Se mettre sur la pointe des pieds était fatiguant et pas suffisant et vous avez déjà essayé de menacer quelqu'un en sautillant pour être à sa taille ? Vous perdez et en crédibilité, et en efficacité. Le corps humain peut saigner à mort en de nombreux points.  « T'es tombée sur la mauvaise personne, Je ne me laisse pas avoir si facilement. »

« Ah ouais ? »


La pointe de sa langue jaillit avec amusement entre ses lèvres alors qu'elle baissait les yeux – ou plutôt son chapeau – vers la lame posée contre sa gorge. Son ton sarcastique contenait toute la moquerie du monde ; elle croyait vraiment lui faire peur, la richarde, tiens ? Elle avait eu assez de couteaux sous la gorge pour ne pas vraiment les craindre. Oui, elle risquait sa vie, et alors ? Ce ne serait pas la première fois après tout, et il ferait beau voir qu'elle se laisse plumer par une fille qui avait reçu un poignard en cadeau de son cher paternel.
Elorin savait utiliser sa lame et elle comptait bien le prouver pour sauver sa peau. Elle remonta les yeux vers sa proie, dévoilant une partie de son visage alors qu'elle levait tête et chapeau pour pouvoir voir la personne qu'elle comptait menacer.

« - Dommage, j'veux ... »


Elorin plissa les yeux sous son chapeau pour mieux considérer son vis à vis. Son visage lui disait quelque chose. Elorin n'avait pas l'habitude d'enregistrer tous les visages qu'elle détroussait, tuait, espionnait ou avec qui elle jouait. Elle se rappelait des gens qui pouvaient être utiles, mais ils étaient rangés dans une case toute particulière de son cerveau. Ce n'était pas le cas ici, et même : si elle avait un jour rencontré une bourgeoise dans ce genre, elle s'en souviendrait ! Bon. C'était qui, donc ? Jolie chevelure sombre, teint pâle, yeux clairs, décidemment humaine... Elorin l'examina un peu plus longtemps qu'une voleuse est censée examiner la personne qu'elle détrousse, inclinant légèrement la tête sur le côté. Pour un peu elle se serait gratté la pointe des oreilles avec perplexité, mais ses mains étaient actuellement prises.

« - Méa' ? »


Les hobbits ont deux modes pour s'adresser à autrui : usage de patronymes, des aïeuls et de jolies formules de politesse ampoulées et plus longues que la barbe d'un nain ou usage d'un surnom court qui n'a souvent rien à voir avec le nom initial ( Non, Pippin n'est pas la manière la plus logique d'appeler un type censé se nommer Peregrin, n'en déplaise aux usages de la Comté ) entre amis. Dans le cas d'Elorin, il ne vous faudra pas un dessin pour comprendre qu'elle n'employait que des surnoms et n'avait pas l'habitude des ronds de jambes, même envers quelqu'un qu'elle n'avait pas vu depuis de nombreuses années et qui était bien mieux habillé qu'elle. Pour preuve, elle ne bougeait pas son couteau d'un pouce, en attendant de savoir si son impression était la bonne et accessoirement qu'est-ce que sa vieille amie pouvait faire en ces lieux et cet accoutrement. Et en attendant l'occasion idéale de replonger ses doigts dans sa bourse, ni vu ni conu : il faut garder le sens des priorités et faire six repas par jour.  

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MessageSujet: Re: Les bons vols font les bons amis | Méawyn & Elorin   Sam 22 Mar - 14:37


       
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       Il s’agissait désormais de savoir quoi faire avec cette voleuse. Les passants aux alentours jetaient quelques regards étonnés mais aucun ne semblait réellement remarquer le couteau que la brune avait sorti. De loin, elle devait simplement avoir l’air de lui donner la leçon en la secouant un peu. Les gens étaient bien trop égoïstes pour s’inquiéter de ce genre de choses. De surcroît, habillée comme elle l’était, elle pouvait assurément se faire passer pour une noble, et personne n’avait envie d’avoir des ennuis avec les proches de l’Intendant.

  Méawyn songea d’abord à envoyer chercher un garde pour s’occuper de toute cette histoire. Après tout, ce n’était pas à elle de réprimander les voleurs à la sauvette. C’était son jour de congés, il ne faut pas l’oublier. Elle se dit cependant que, agile et discrète comme elle l’était, la hobbite aurait vite fait d’échapper à la surveillance des gardes et de se fondre dans la foule de la capitale. Personne ne s’embêterait à la rechercher. Les vols étaient un grand classique, dans une ville si peuplée. Les gardes faisaient semblant de chasser les importuns principalement pour calmer les victimes, mais ils savaient parfaitement que les voleurs se cachaient bien assez tôt, et leur butin avec.

  La jeune femme se retrouvait dans une situation plutôt délicate. Elle n’allait tout de même pas faire justice elle-même… D’une, elle n’avait jamais aimé se battre. Elle prônait la subtilité, et détestait se salir les mains. De deux, elle appréciait les hobbits. Elle n’avait pas vécu longtemps à Bree, mais elle y avait croisé plusieurs d’entre eux et devait reconnaître qu’ils mettaient toujours un peu d’ambiance dans les moments difficiles. Quoique, en y repensant, elle pouvait bien faire une exception pour celle-ci qui osait plonger dans sa poche à pleines mains. Et qui possédait de plus un langage fort charmant.
Elle sentit alors une pointe sur ses côtes. Son adversaire était douée, elle devait lui reconnaître cette qualité. Il s’en était d’abord fallu de peu pour qu’elle file avec sa bourse sans que Méawyn ne le sut, et même acculée elle se défendait bien. Ce qu’elle n’aimait pas du tout, en revanche, c’était son petit air provocateur. Si elle voulait jouer…

« - Méa' ? »

  La mention de son surnom eut à peu près le même effet que si on lui avait versé un seau d’eau glacé sur la tête. La mâchoire lui tomba et il s’en fallut de peu pour qu’elle ne lâchât pas sa prise autour du poignet de la hobbite. Personne ne l’appelait plus comme ça depuis des années. Méadred lui parlait toujours avec respect – la vouvoyait même. Cela faisait partie de son caractère. Et Saroumane n’était certainement pas du genre à être familier avec elle, même lorsqu’il se montrait amical. Personne dans son entourage actuel ne la surnommait Méa.

  Elle observa le visage de sa voleuse que le chapeau ne la cachait plus. Ses traits s’étaient affinés, son regard avait durci, mais elle la reconnaissait.
« Pas possible… Elo ? »

  La dernière fois qu’elle avait vu Elorin, elle se trouvait encore à Bree, seule avec ses rêves de pouvoir. Elle n’avait d’ailleurs jamais imaginé la revoir, et certainement pas aussi loin de leur ville d’origine. Méawyn retira aussitôt son couteau et lui lâcha la main. Elle était terriblement partagée : bien sûr, c’était bien typique de son amie de gagner sa croûte sournoisement et de garder un air serein même en se retrouvant un poignard à la gorge. Mais d’un autre côté, qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire là ? Bordel quoi. C’était le seul mot qui lui venait à l'esprit.
« J’y crois pas, Elorin... Qu’est-ce que tu fiches ici ? »

       

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MessageSujet: Re: Les bons vols font les bons amis | Méawyn & Elorin   Lun 31 Mar - 12:03


Les bons vols font les bons amis
Méawyn & Elorin


Elorin s'était fait prendre la main dans le sac plus de fois qu'à son tour.  Ne hurlez pas à la publicité mensongère : la semi-hobbite était l'une des meilleures voleuses que l'on puisse trouver vivante en Terre du Milieu. Mais plus on vole, plus on a de chances de se faire prendre, la règle est mathématique. Elorin faisait ça à longueur de journée.
Par contre, voler (et se faire prendre par) l'une des rares personnes qu'elle appréciait... C'était une grande première.
Au premier abord, Elorin n'était pas sûre que ces yeux ne lui jouaient pas un mauvais tour – l'alcool courant dans ses veines mêlé aux années qui avaient passées depuis la dernière fois qu'elles s'étaient vues rendait une erreur fort probable – la femme ressemblait à Méawyn...Mais c'était impossible que cela soit elle. Oui,les deux brunes partageaient les mêmes traits, mais Méawyn était originaire de Bree, autrement dit l'autre bout du monde – comme la Comté, objection acceptée – et elle n'était pas vraiment originaire des hautes sphères de la société. Un dragon était mort, mais le monde n'en avait pas pour autant été ébranlé dans ses fondations et Elorin doutait d'elle-même lorsque qu'elle nomma son amie.

La réaction de Méawyn valait un long discours sur l'identité et était assez drôle à voir – à moins que cela ne soit que le choc fasse à l'incivilité caractérisée de la hobbite ? Elorin avait toujours été un mauvais sujet dans ce domaine selon la moyenne hobbite, et le voisinage des hommes ces dernières années n'avait fait qu'ajouter des expressions fleuries à son vocabulaire.

Elorin s'agita discrètement pour libérer son poignet de hobbite, si semblable à celui d'un enfant et qui lui était souvent d'un atout précieux. La phrase suivante lui fit perdre ses velleités de fuite :« Pas possible… Elo ? ». Elorin croisa le regard de la jeune femme, son visage à présent découvert. Yep Elo, à votre déservice. Et c'était bien Méawyn, à présent qu'Elorin avait le loisir d'examiner visage et expression.
Elle avait du changer, elle aussi, songea-t-elle un bref instant. Ses conditions de vie depuis son départ précipité du petit paradis sur terre qu'était la Comté avaient bien changées et avait marqué autant son visage que son accoutrement : tout le monde serait unanime sur le fait que ce changement serait pour le pire, mais Elorin le vivait plutôt bien.
Enfin, moins bien que le changement qui s'était produit chez son amie d'enfance, certes.

Amie, amie, amie, rappel : Méawyn la relâcha et écarta son couteau de la peau fragile de la hobbite. Merci bien. Elorin s'écarta d'un pas prudent, et fit disparaître sa lame avant de croiser les bras pour contempler Méawyn de bas en haut. Son côté hobbite avait bien envie de lui sauter au coup; les visages amicaux n'étaient pas légions dans son nouveau style de vie, mais bon. Dieux que cela faisait longtemps. « J’y crois pas, Elorin... Qu’est-ce que tu fiches ici ? » Elorin haussa une oreille sous la question, et esquissa un sourire joyeux :

«- Je gagne ma vie ? »


Répliqua Elorin, les yeux pétillants. Elle redressa légèrement son chapeau sur son crâne, autant pour mieux voir son amie que soulager ses oreilles pointues. C'était ce qu'elle foutait ici, plongeant ses mains dans les poches de mieux lotis qu'elle pour s'acheter de quoi boire, manger, et collectionner les joyaux précieux qui la fascinaient tant. Drôle de choix de carrière pour une hobbite, mais si on connaissait le caractère d'Elorin, cela tombait presque sous le sens.

Elle haussa les épaules avec négligence alors que son regard patrouillait la foule à la recherche de ses ennemis jurés – les représentants de l'ordre établi et du respect de la propriété – et des futures proies, machinalement. Quant à la question de comment elle avait mis ses pieds sur la terre du Gondor...une bien plus longue histoire, semées d'embûches, détours et de cases prisons.
Mais vraiment, c'était Elorin qu'on questionnait là ? Car aux yeux de la rousse, la présence de Méawyn était bien plus un miracle que la sienne. Sa présence, et son accoutrement, pour être exact. Elorin lui sourit par-dessous :

«- Tu me croyais mariée à un hobbit en train de bêcher un jardin, pendant que tu fais la princesse chez les hommes ? »


Elle aurait du être mariée, avoir déjà deux petits hobbits dans ses jupons et cultiver des patates. Chouette programme pour bon nombre des membres de sa race maternelle, mais cela Elorin avait une liste – fort longue – de récriminations contre ce programme. Un marchand passait près d'elle et la voleuse lui préleva agilement deux pommes ; mordant dans l'une, elle tendit l'autre à Méawyn avant de lui lancer un regard appuyé :

« - Qu'est-ce que tu fiches ici ? J'étais passée à Bree, mais tu étais envolée. »

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MessageSujet: Re: Les bons vols font les bons amis | Méawyn & Elorin   Dim 6 Avr - 17:06


       
Les bons vols font les bons amis
       
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       Méawyn n’avait qu’un souvenir fugace de Bree. Elle n’était pas sentimentale. Elle ne voyait pas l’attachement particulier que pouvait porter quelqu’un à sa ville d’enfance, surtout quand il s’agissait de Bree. Ce n’était au final qu'un lieu comme les autres. La vie s’y écoulait tranquillement, plongée dans la torpeur typique de la Comté. Rien ne changeait jamais, chacun se contentait de suivre le chemin qui avait été tracé pour lui. Une ambiance qui avait rapidement étouffé la jeune femme. Elle avait toujours désiré devenir quelqu’un, et c’était impossible à Bree. Aussi n’avait-elle pas regretté de quitter la petite ville, il y a déjà plusieurs années déjà, pour ne plus jamais y revenir à ce jour. Et c’était à peu près la seule chose qui l’avait marquée.

    Pourtant, elle se souvenait bien d’Elorin, sa compagne d’infortune, et des quelques bières qu’elles prenaient le soir en se plaignant de leur existence ou en rigolant des dernières duperies de la semi-hobbite. C’était des moments qui rendaient la vie plus douce. La jeune femme n’avait pas retrouvé de pareil ami depuis. Même avec Boromir et Faramir, qu’elle appréciait pourtant beaucoup, elle n’avait pas connu la même complicité. La misère rapproche les cœurs, on peut au moins lui accorder cela. La vue d’Elorin faisait remonter chez Méawyn une vague de nostalgie d’un temps où il suffisait de passer une heure au bar ensemble pour se sentir mieux. Désormais, prise entre débats politiques et espionnage douteux, la simplicité de son passé lui manquait presque.

    La semi-hobbite ne quittait pas son petit sourire malicieux. Heureusement, certaines choses ne changeaient jamais.
«- Je gagne ma vie ? »
« Et dire que je prends encore le temps de demander… » soupira la brune en souriant à son tour.
Elle sortit la fameuse bourse de sa poche et la lui tendit. Après tout, elle ne pouvait pas s’empêcher de remarquer les vêtements usés d’Elorin. Si elle n’était pas criblée de dettes – ce qui était, avouons-le, très probable – elle pourrait toujours se racheter un chapeau digne de ce nom.
« Tiens, prends ça. Tu l’as bien mérité, après tout, t’as failli m’avoir ! Et puis comme ça tu vas pouvoir nous payer une pinte, ça fait pas de mal. »
Elle se demanda un instant si son amie n’allait pas refuser son cadeau, par orgueil. Elles détestaient toutes les deux la pitié des autres. Pourtant, de l’argent restait de l’argent, on ne crachait pas sur ces choses-là. Pour une fois il était offert, et non volé.

    «- Tu me croyais mariée à un hobbit en train de bêcher un jardin, pendant que tu fais la princesse chez les hommes ? »
La brune laissa échapper un éclat de rire hautain. Une telle image était simplement impossible, même si les Dieux l’ordonnaient. D’un autre côté, elle aurait tout donné pour assister à ça.
« Oh ça non, je ne voudrais faire subir ça à aucun hobbit… Pour info, je ne suis pas une princesse. Pas encore. »
Méawyn n’avait pas fixé de limite à son ambition. Elle n’avait aucune raison de refuser une telle occasion si elle se présentait un jour.

    « - Qu'est-ce que tu fiches ici ? J'étais passée à Bree, mais tu étais envolée. »
« J’allais pas rester là-bas toute ma vie… J’ai pas mal voyagé, avant d’atterrir quelques temps ici, à Minas Tirith, et en ce moment j’assiste un chef de tribus dans le pays de Dun, d'où la tenue. Et toi, toujours voleuse à plein temps ? »

       

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Elorin
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MessageSujet: Re: Les bons vols font les bons amis | Méawyn & Elorin   Ven 16 Mai - 22:53


Les bons vols font les bons amis
Méawyn & Elorin


Dans l'esprit d'Elorin, Méawyn était associée à Bree. Quoi, cela n'était pas de sa faute à elle, elle n'avait jamais vu la jeune femme que dans son village natal. Ce n'était pas forcément reluisant, surtout en comparaison de ce que semblait être Méawyn aujourd'hui. Mais hey, elles avaient quand même quelques souvenirs pas trop mauvais, non ? La vie puait, empestait même, même selon les standards plutôt bas de la rousse qui avait depuis traîné ses pieds nus dans des environnements encore plus détestables ( indice : les geôles, ça ne pue pas la fleur de cerisier, même celles du roi des blonds... des elfes, pardon ). Et surtout, surtout, c'était ennuyant. L'ennui était une réalité positive aux yeux de bons nombres d'hobbits, mais Elorin faisait exception à son peuple maternel.

Elle détestait l'ennui et la routine, et si elle regrettait parfois le confort du smial de sa mère – et sa nourriture, pour être honnête, car elle n'avait pas trouvé mieux que la cuisine hobbite et ses repas multiples dans toute la Terre du Milieu – elle appréciait la vie sur les routes. Il y avait bien plus d'or et d'alcool disponible pour son avidité légendaire, et la Comté ne lui manquait pas le moins du monde.
Elorin n'était pas nostalgique ou sentimentale. Elle avait deux intérêts dans la vie, l'alcool et l'or, et ne déviait pas d'un pouce de sa ligne de conduite. Son mode de vie ne laissait que peu d'opportunités pour le vague à l'âme et les regards pensifs. Si vous vous laissez aller aux joyeux souvenirs de votre enfance ( si vous en avez ) vous risquez de finir dans un caniveau, en prison, mort, ou pire, avec une main en moins. Mais Méawyn aurait pu lui manquer. Elle avait manquait de temps et de concentration pour ça, plutôt que d'affection. Elle avait des bons souvenirs, et de l'affectin pour elle. Cela remontait à loin, pour la semi-hobbite partie depuis des années sur les routes. Milles et une choses lui étaient arrivées depuis, et apparemment c'était également le cas pour Méawyn. Mais certaines choses ne changeraient jamais, et la rousse espérait bien retrouver son ami comme au premier jour. Enfin. Peut-être pas le premier jour, mais comme ...la dernière fois qu'elles s'étaient vues. En plus riche, si possible.

« Et dire que je prends encore le temps de demander… »
 Il ne fallait pas poser des questions auxquelles on ne veut pas avoir de réponses. Méawyn avait connu les balbutiements du métier d'Elorin, alors que la semi-hobbite se faisait prendre plus souvent qu'à son tour. Pièces tombées au sol, victimes moins ivres que supposé,...voleuse plus saoûle que supposé, il y avait eu des échecs, il ne fallait pas se le cacher.
Mais Elorin était une voleuse jusqu'au bout des ongles, et ne comptait pas changer de métier. Elle ne savait pas faire grand chose d'autre, ayant toujours été réfractaire aux leçons que tenter de lui inculquer sa mère et qui allaient de la broderie, au jardinage, en passant par la cuisine ou le ménage. Elle savait descendre une chope de bière en une fois et ôter un collier d'une dame sans que celle-ci le remarque. N'était pas trop mauvaise pour déclencher des bagarres, et excellente pour se glisser chez autrui sans se faire remarquer. Ce genre de compétences étaient rarement reconnues à leur juste valeur du bon côté de la loi.

« Tiens, prends ça. Tu l’as bien mérité, après tout, t’as failli m’avoir ! Et puis comme ça tu vas pouvoir nous payer une pinte, ça fait pas de mal. »
Elorin n'était guère amie avec la pitié. L'aide, la compassion, et les regards de pitié ne lui convenaient pas. La rousse arborait ses vêtements déchirés comme un uniforme et se drapait dans sa dignité à défaut d'avoir des jolies robes ( jolies, mais peu pratique : comment Méawyn pouvait-elle fuir à toutes jambes dans un tel accoutrement ? ). Et elle adorait son chapeau comme il était, merci bien, le cuir devenu souple avec les années et les péripéties s'adaptait bien à ses oreilles d'hobbites.
Elorin était orgueilleuse, et avait fini dans des ennuis innombrables parce qu'elle ne savait pas se taire lorsqu'il le fallait et que son orgueil était indomptable.

Orgueilleuse, mais pas au point de cracher sur de l'argent. Sa réputation allait en pâtir ( on peut pas rejouer la scène ? Méawyn reprend la bourse, marche, Elorin la vole, et ensuite elles reprennent leur discussion bien gentiment ) mais elle referma pourtant ses doigts sur la bourse, sans poser de questions. Elle avait des dettes, et soif. Et elle adorait l'éclat doré des pièces que devait contenir l'innocent tissu. La semi-hobbite eut un léger rictus amusé, et haussa un sourcil :

« -Tu veux pas payer ta part, plutôt ? »


La bourse disparut dans les vêtements de la voleuse en un battement de cil. Un observateur extérieur n'aurait même pas vu la bourse. Où ça une bourse ? Aucune bourse, tout le monde est pauvre ici, passez votre chemin, voleurs de bas étage.
Elorin n'eut pas le temps de marmonner que donner sa bourse à quelqu'un n'est pas un acte généreux et charitable si on force la personne a vous offrir à boire avec le contenu de la dite bourse, que Méawyn éclatait de rire.

C'était une jolie vision, songea un bref instant Elorin. Enfin. Ca aurait sans doute mieux si le rire était un rire joyeux, sincère et naïf, mais ce n'était pas la spécialité de Méawyn, même à Bree. Et ça aurait été encore mieux, si l'humaine ne se moquait pas de la rouquine.
Elorin déporta le point de son corps sur une de ses jambes seulement et croisa les bras sur son torse, pour observer son amie avec scepticisme. « Oh ça non, je ne voudrais faire subir ça à aucun hobbit… Pour info, je ne suis pas une princesse. Pas encore. »

« Heyyyy ! » 

Protesta spontanément Elorin, le bout de ses oreilles plissé de contradiction. Elle envoya une tape sur le bras de Méawyn. Subir ça à aucun hobbit ? Non, mais c'est elle qui subirait un foutu hobbit maniaque du ménage et de l'arrachage de pissenlits, ce serait elle la victime à plaindre dans l'affaire ! Quelle horreur. La vie à Hobbitebourg était déjà une horreur en soi, mais en plus devoir se coltiner un hobbit, un mari hobbit, sur le dos, bonjour l'horreur... Mais il y avait plus intéressant à noter :

« -Attends, pas encore ? Tu as un prince sous le coude ? Les clefs de son château ? … Un plan du château ou la possibilité de laisser une fenêtre ouverte ? »

Princesse équivalait à possibilité de devenir riche. Prince équivalait à quelqu'un à dépouiller fissa, et Elorin prenait toutes les bonnes adresses. Elle serait la première à appuyer la candidature de Méawyn pour devenir princesse. Autant par amitié, bonheur de l'autre, et toutes ses jolies notions rose bonbon, que par appât du gain. C'est à ça que servaient les amis, non ? « J’allais pas rester là-bas toute ma vie… J’ai pas mal voyagé, avant d’atterrir quelques temps ici, à Minas Tirith, et en ce moment j’assiste un chef de tribus dans le pays de Dun, d'où la tenue. Et toi, toujours voleuse à plein temps ? »

Pendant que Méawyn parlait, machinalement, Elorin ressortit sa flasque d'alcool – maintenant que sa victime n'était plus sur le point de la poignard, elle pouvait bien boire un petit coup – et en dévissa le bouchon d'une main experte avant d'adresser un sourire rayonnant ( et un brin vicelard ) à la brune :

« - Je dirais pas à plein temps, j'ai diversifié mes activités, il y a pas mal de choses qu'on peut faire en même temps qu'un vol et qui ..paient bien. »

Elle porta la flasque à ses lèvres, mais s'arrêta net de sourire lorsqu'elle découvrit le contenu...Vide. La précieuse liqueur avait disparu, c'était un complot, c'était...elle avai tout bu. Avec un soupire agacé, la semi-hobbite glissa la flasque à sa ceinture et tapota le bras de Méawyn, lui faisant un signe de la tête.

« - Viens princesse, on va boire à tes nouvelles frusques et à mes futurs employeurs grâce à ton argent. »

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Hàti
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MessageSujet: Re: Les bons vols font les bons amis | Méawyn & Elorin   Mer 11 Juin - 16:20


       
Les bons vols font les bons amis
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   Méawyn crut pendant un instant que la hobbite refuserait sa bourse. Elle ne faisait pas l’aumône, après tout. C’était humiliant. Le vol avait au moins le mérite de nécessiter de l’agilité. C’était une activité comme une autre, et l’humaine pouvait comprendre cela. Lorsque Méawyn traînait sa carcasse dans les différentes villes de la Terre du Milieu, elle préférait dormir dehors plutôt que d’accepter la pitié de qui que ce soit. Elle ne possédait alors que peu de choses, mais l’honneur, ça elle le gardait précieusement.

   Pourtant le geste de la guérisseuse ne recelait ici d’aucune pitié larmoyante ou quelconque dédain que les gens montraient face aux plus démunis. Elle n’était pas du genre généreuse, mais nous parlions ici d’Elorin. Elles avaient traversé les mêmes épreuves, connu les mêmes privations. Une bourse serait la bienvenue. Et puis si elle n’en profitait pas pour s’acheter un chapeau, elle pourrait toujours s’offrir à boire. Ce n’était pas le plus important pour survivre, et pourtant c’était un élément capital pour le moral. La hobbite s’empara finalement du petit sachet de pièces.  

    « -Tu veux pas payer ta part, plutôt ? »
Méawyn sourit. Toute autre personne aurait accepté avec gratitude. Mais ceux-là étaient ennuyeux. Elorin avait l’avantage de ne pas perdre le nord. Quitte à faire du profit, autant s’en mettre plein les poches jusqu’au bout. La hobbite n’avait pas changé, et la brune en fut heureuse.
« Ma part est entre tes mains. Tu me dois bien ça. »
Sûr, Méawyn avait sans doute quelques pièces dans le fond de sa poche, mais elle venait de lâcher sa bourse entière à Elorin, alors elle pouvait bien lui accorder un petit verre. Puis la brune s’amusait de voir son amie déchirée par son côté pingre.

   Elle continua à taquiner Elorin qui lui lança une tape sur le bras. Voilà qui la changeait des formalités échangées avec Méadred ou Saroumane. Elle appréciait l’un et l’autre mais elle ne retrouvait pas la proximité qu’il existait entre deux amis. Elle ne possédait, en y repensant, que très peu de relations qu’elle pouvait appeler amitiés.

    « -Attends, pas encore ? Tu as un prince sous le coude ? Les clefs de son château ? … Un plan du château ou la possibilité de laisser une fenêtre ouverte ? »
« Ce sont des détails, ça. J’ai la détermination et c’est tout ce qu’il me faut. »
Méawyn était en bonne position au pays de Dun, mais n’en aspirait pas moins à de meilleures choses. Si l’occasion se présentait de monter les échelons, elle ne refuserait pas. C’était ce qu’elle avait toujours désiré. Pour le moment, elle montait en puissance aux côtés de Méadred, grignotant chaque jour un peu plus le pouvoir du Rohan. Mais elle était surtout curieuse de savoir si Elorin, elle, avait réussi à améliorer sa condition.

    « - Je dirais pas à plein temps, j'ai diversifié mes activités, il y a pas mal de choses qu'on peut faire en même temps qu'un vol et qui ..paient bien. »
La brune tiqua. Elle repensa à son passé qui lui faisait tant horreur. Elle détestait l’idée que la hobbite ait fini comme elle.
« Des activités .. ? Ne me dis pas que tu t’adonnes à la prostitution ?! »

   Elorin constata que sa flasque était vide, ce qui ne manqua pas de donner soif à la guérisseuse.
« - Viens princesse, on va boire à tes nouvelles frusques et à mes futurs employeurs grâce à ton argent. »
Elles arrivèrent à une auberge simple où elles s’installèrent au comptoir. Elles devaient former un bien étrange duo, mais qu’importe. Méawyn commanda de l’hydromel et se tourna vers son amie.
« Ça fait du chemin entre ici et la Comté…  Raconte-moi un peu ce qu’il t’est arrivé. »
       

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MessageSujet: Re: Les bons vols font les bons amis | Méawyn & Elorin   Jeu 31 Juil - 17:02


Les bons vols font les bons amis
Méawyn & Elorin

Gratitude ? Merci ? Non, pas vraiement la tasse de thé d'Elorin. Ni même sa chope de bière. Ce qu'elle obtenait, en général, elle le méritait et à la dure. Sang, larmes, sueurs, doigts agiles et vol à l'arrachée. Elle n'avait pas l'habitude dire merci : habituellement, quand elle obtenait une bourse, elle n'avait pas le temps de remercie, et il valait mieux qu'ell se mette à courir ou se glisse dans une foule anonyme. Se faire remarquer et perdre du temps en ronds de jambes polis pouvait vous faire pendre. Ou vous faire perdre une main, et Elorin ne tenait pas vraiment à réessayer cette idée.

La semi-hobbite avait un peu changé, depuis le temps et depuis les vertes collines de la Comté ; sans doute qu'à l'époque les remontrances de sa mère la contrôlaient encore un peu, mais ce n'était plus du tout le cas maintenant, et qui faisait face à Elorin faisait face à son caractère de chien tout entier. Elle avait changé, appris, grandit, voyagé par monts et par vaux. Mais certaines choses ne changeraient jamais : son avidité à lamper l'alclool et à voler ce qui brille, par exemple. Ou le fait qu'un merci lui écorcherait la gorge, ou'aip, ça, c'était pas près de changer. « Ma part est entre tes mains. Tu me dois bien ça. » Elorin roula des yeux avec un air dramatique consommé. Devoir quelque chose à quelqu'un. L'expression ressemblait à de la cendre dans sa bouche, désagréable, amer, donnant envie de cracher.
 
C'était bien parce que c'était Méawyn hein. Cela aurait été quelqu'un d'autre, la rousse aurait mis les voiles avant de se voir obligée de lui « devoir » quoi que ce soit. Bourse en poche et estomac dans les talons, elle se serait fait la malle pour boire toute seule. Deux fois plus d'argent pour elle, deux fois plus d'alcool pour elle. Parfaite équation, mais bon, elle se faisait vieille. « Ce sont des détails, ça. J’ai la détermination et c’est tout ce qu’il me faut. » L'hobbite rit à gorge déployée. Méawyn ne changerait pas non plus, à première vue. De la détermination. Boah, Elorin peut témoigner : en terre du milieu, quand on part d'aussi loin qu'elles, il fallait bien de la détermination. Un bon couteau aidait pas mal aussi. Mais étonnamment, l'idée de voir Méawyn devenir princesse...d'accord, c'était surprenant, vu comment elles s'étaient connues, mais Elorin trouvait que la couronne lui sierait bien. Et Méawyn en était capable. Une princesse dans son réseau de relations, voilà qui arrangeraient bien les affaires de la rousse.

« Des activités .. ? Ne me dis pas que tu t’adonnes à la prostitution ?! »
Elorin passait la porte de l'auberge au moment où Méawyn posait la question, et elle manqua de s'étaler par terre,  ses pieds nus se prenant dans la marche tant elle était surprise.
Bon, techniquement, tous ceux qui avait qui elle avait couché, lui avaient donné de l'argent. Non, la formulation pouvait induire en erreur : ils s'étaient réveillés sans un sous, sans un bijou, sans la moindre pierre précieuse, régulièrement sans armes, et parfois sans vêtements, tandis que Elorin quittait les lieux, satisfaite de l'échange de bon procédés et de ces larcins. Il fallait l'avouer ; l'hobbite avait peu d'intérêt dans la romance ou dans les choses de la chair. Pour faire briller ses yeux, il fallait plutôt une chope ou une bourse bien remplie. Elle ne voyait pas le charme qu'on pouvait trouver à coucher avec quelqu'un, s'il n'y avait pas un gain d'argent à la clef. Chacun ses vices.

« - Non ! » La hobbite secoua la tête, la question était idiote. La prositution ne rapportait pas assez, elle préférait de loin le vol, le meurtre et l'espionnage. Et puis, on ne pouvait pas tous avoir l'allure et la beauté de Méawyn. « Tu ne t'y adonnes plus, je suppose ? »

Dans la bouche de la hobbite, la question était banale, curieuse et elle continuait à marcher, ne lançait qu'un coup d'oeil à sa compagne en parlant. Méawyn méritait mieux. La hobbite tira à elle un tabouret – le regard noir qu'elle lança et les crocs qu'elle montra à l'humain qui le convoitait avant elle le fit fuir avec une insulte – et se jucha dessus, s'accoudant au comptoir. S'accouder au bar avec une amie, commander une bière. Concept étrange, mais agréable .  « Ça fait du chemin entre ici et la Comté…  Raconte-moi un peu ce qu’il t’est arrivé. »

« - Surtout  à pieds, » plaisanta Elorin d'un ton grinçant.

La perspective d'avoir bientôt une chope entre les mains la détendait, et elle résista à l'envie de faire les poches du type à côté d'elle, et tenta de se faire à l'idée qu'elle allait offrir sa consommation à Méawyn. Comme quoi, il y a des premières fois pour tout et à tout âge. Elle repoussa légèrement son chapeau et tapota nonchalamment le comptoir du bout des doigts, tout en parlant :

« - Ce qui est m'est arrivé... Beaucoup de marche à pied, beaucoup de... course à pieds. Pas mal de nuits en prison, ou derrière les tavernes, mais j'aime les toits gratuits et les nuits à la belle étoiles. Des doigts en moins aussi, » ajouta-t-elle avec une grimace exagérée.

Elle leva la main gauche, celle qui pianotait sur le bar, pour la montrer à Méawyn avec un sourire. Des doigts en moins, mais elle ne pleurait pas là dessus ; il lui restait une main ( contre toute attente ) et ses doigts faisaient plutôt bien leur œuvre. Ses doigts restants se refermèrent fermement autour de la chope que venait de déposer le tavernier près d'elle, accompagnant l'hydromel de l'humaine.

«- J'ai diversifié mes activités, je t'ai dit, mais je pensais à des activités moins...agréables pour l'autre parti. » La hobbite roula des yeux et passa un doigt sur sa gorge. Couic, couic. Désolé, mais elle pensait aux meurtres avant la prostitution, question de principes et de priorités. « - Rien de surprenant, quoi. Mais toi ? » Non parce que, ce n'était pas elle qui était vêtue comme une princesse.

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