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Family means no one gets left behind | Pv. Salayn

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Bryndís
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MessageSujet: Family means no one gets left behind | Pv. Salayn   Ven 21 Aoû - 13:05




Family means no one gets left behind
ft. Salayn & Bryndis
...

Le soleil avait étiré ses rayons depuis quelques heures déjà, et Bryndis revenait déjà de sa chevauché matinale, deux lapins attachés à la selle. Elle avait été trouver Harrod aux aurores, alors même que son renard somnolait encore et n'avait eu le courage de la suivre, avait mis une selle sur son dos après hésitation, avait pris son arc et son carquois et était partie au galop. Le vent matinal encore frais avait fouetté ses cheveux, que les rayons semblaient enflammer. Si elle n'avait pris son arme que par prévention, elle avait été bien heureuse de tomber sur ces deux lapins, qui consisterait très certainement un de leur prochain repas. A moins qu'ils n'en fassent un peu de viande séchée ?... Son ventre grognait déjà et, après quelques heures de folles chevauchée à travers les plaines et de baignade inopinée dans un ruisseau, elle avait finit par rentrer.

« Papa ? », lança-t-elle en ouvrant la porte de la ferme, après avoir soulagé Harrod de sa selle et rangé l'arc.

Ses yeux tombèrent sur un sac, apparemment fait à la va-vite. Aërik vint se frotter contre ses jambes avant de se poster non loin d'elle, en bon chien – renard – de compagnie qui voue un culte et un amour sans faille à sa maîtresse, tandis que celle-ci vérifiait sans gêne le contenu du sac. Son cher père partait en voyage ? Un large sourire barrait ses lèvres alors qu'elle courut jusqu'à sa chambre pour préparer elle-même de quoi voyager. Combien de temps partaient-ils ? Où ? Y allait-il avoir un peu de danger, allait-elle devoir se battre, ou est-ce que cela serait tranquille ? Lorsqu'elle revint au salon quelques minutes plus tard avec son baluchon, Salayn y était également, et elle sautilla jusqu'à s'accrocher au dos de son papa ours.

« On part, pourquoi tu ne m'as rien dit, hein ? Où est-ce qu'on va? Ca va être long ? Je vais monter sur ton dos où on part à cheval ? Dis-moi tout papa ! » lança-t-elle d'une traite sans reprendre son souffle, excitée et impatiente à l'idée de prendre la route et de se lancer dans une nouvelle aventure.


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Salayn
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MessageSujet: Re: Family means no one gets left behind | Pv. Salayn   Lun 24 Aoû - 14:14





Family means no one gets behind



Bryndis & Salayn

Avant un orage ou une tempête, la nature est toute bouleversée, sentant dans ses os et dans ses racines qu'un grand tremblement s'apprête, qu'un déferlement de puissance et d'émotions va paraître. Et en ce sens, je ressentais cette même attente sans nom et sans but, agitation sans motif ; quelque chose ne tournait pas rond. Depuis plusieurs jours déjà, mes sens étaient martyrisés par un sombre pressentiment, une prémonition inconsciente. Il y avait tant de causes possibles, alors que chaque voyageur ou ami passant par notre domaine apportait son lot de plumes d'oiseau de mauvais augure. Le monde était en péril, à nouveau, dans un cycle éternel de souffrance, d'ambition et de déjà vu me rappelant mes jeunes années. S'il y avait une nouvelle dernière alliance, cette fois je n'en serais pas, et je ferais de mon mieux pour en protéger Bryndis. Pourtant... même dans notre ferme retirée des troubles du monde, ou peut-être parce qu'elle était un tel refuge, les nouvelles nous parvenaient toujours.

Selon un rituel vieux de plusieurs siècle, je me levais au lever du jour pour accomplir les tâches journalières de la ferme – m'occuper des cheveux, des chèvres, prendre soin de notre demeure. Avec plus de soin et d'attention que d'habitude peut-être ; c'était la dernière fois avant plusieurs jours, je me préparais à un grand départ.  Une préparation aussi bien pratique que mentale, tant j'avais du mal à concrétiser cette décision. Hier soir, à la tombée du jour m'était parvenu un oiseau porteur d'un message de la forêt noire. Vert-Bois-le-Grand, dans mon cœur. J'y avais encore des amis de longue date, des amitiés nouées il y a plusieurs millénaires, lorsque j'avais combattu avec des elfes, aimé une elfe et surtout vécu au Carrock, seigneurie Béornide pas si éloignée du domaine sylvestre. Surtout relativement à mon domicile actuel.
Le message jurait ses grands dieux que mon ami avait reconnu un poney de mon frère, fuyant le Carrock avec d'autres animaux. Toute la faune, sauvage ou apprivoisée semblait fuir le rocher dominant l'Anduin, le domaine de mon peuple et de ma famille. Si on pouvait encore appeler famille deux ours ronchons que je n'avais pas vu depuis plus de vingt ans – mais si justement, je tenais à eux comme à ma chair, tout ce que j'avais de plus cher.

Bryndis était partie à l'aube, selon son habitude ; Bien sûr, j'étais un papa ours inquiet de la sécurité de son enfant, et pourtant c'était sans grande inquiétude que je la laissais vagabonder. Elle savait trop bien se défendre et manier les armes à mon goût, mais de toute manière la campagne alentours était sans danger – je ne pouvais permettre autrement. « Papa ? » Et elle était de retour, je l'entendis rentrer joyeusement alors que je finissais d'harnacher mon cheval dans l'écurie. Je soupirais et grimaçais, mon regard se perdant un instant dans le pelage pommelé de ma monture. Je n'avais pas prévu de partir en son absence, sans un au revoir, au grand jamais. Mais je n'étais guère impatient de lui faire mes adieux – elle me manquerait, ma toute petite – et encore moins d'avoir la discussion qui allait suivre. De répondre à ses questions, fouiller le passé aussi bien que de lui refuser de m'accompagner. De me disputer avec elle, en somme.

Après une dernière caresse à mon cheval, je retournais au salon où j'avais sciemment laisser mon baluchon – pas grand chose ; de quoi me nourrir pendant quelques jours de voyage, fruits, pain n et viande séchée, du linge propre, un long morceau d'étoffe à carreaux à nouer autour de mes hanches si par malheur je devais me transformer puis ré-endosser ma peau humaine. Je n'étais guère pudique – quoique, en comparaison à mon frère et neveu, j'étais plus que prude et pudique – et je n'avais pas vraiment réussi à inculquer totalement cette notion à Bryndis, mais j'étais assez civilisé pour y veiller.  Je récupérais donc mon singe de fille adoptive alors qu'elle retournais au salon, m'assaillant de questions avec un enthousiasme débordant qui faisait saigner mon cœur. Je tentais de la maintenir immobile et les deux pieds par terre , maintenant mes mains sur ses épaules.
« On part, pourquoi tu ne m'as rien dit, hein ? Où est-ce qu'on va? Ca va être long ? Je vais monter sur ton dos où on part à cheval ? Dis-moi tout papa ! » Je détestais d'avance l'expression qu'elle allait faire si je douchais son enthousiasme. Et pourtant. Je souris avec une tendresse perceptible :

« - Qu'est-ce que je t'ai déjà dit sur le fait de laisser les gens répondre à tes questions ? »
Et ne pas parler trop vite, ne pas assumer trop vite quelque chose sans preuve et sans observation. Mais j'aimais trop ses qualités chez elle, même si mon sourire s'effaça pour répondre avec gravité : « Je ne t'ai rien dit parce que ce n'était pas prévu, je n'étais même pas sûr d'y aller ce matin. Je ne serai pas absent longtemps, une semaine pas beaucoup plus j'espère, mais tu vas rester à la ferme, quelqu'un doit s'occuper des animaux alors pose ton baluchon jeune fille.» Je compte sur toi et de toute façon c'est trop dangereux. Trop privé aussi. Je n'ajoutais pas ces raisons pourtant réelles, c'était des points sur lesquels que je ne comptais pas m'apesantir -et qui lui passeraient largement au-dessus de la tête. Plutôt, j'ordonnai d'un ton ferme, mon regard se posant sur le baluchon qu'elle tenait, un sourcil levé signifiant la fermeté de ma demande. Je la relâchais et je chargeais ma propre musette sur mon épaule avec un soupire - le temps des adieux était venu.

« Et dis au revoir à ton vieux père »

Il y avait un espoir dans ma voix : ne partons pas fâchés, j'ai vraiment besoin de te serrer une dernière fois dans mes bras avant d'affronter les Béornides.



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Bryndís
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MessageSujet: Re: Family means no one gets left behind | Pv. Salayn   Lun 21 Sep - 22:05




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Bryndís adorait la ferme – sa ferme, par extension, quoi qu’elle n’aurait jamais l’occasion d’en hériter – et il n’y avait rien à redire là-dessus. Mais si elle adorait la ferme, elle n’aimait pas moins s’en éloigner quelques temps, changer d’air quelques jours, briser leur routine le temps de voyager un peu. Elle était toujours excitée par cette perspective, curieuse comme un chat. Voire d’autres forêts, d’autres plaines, landes, montagnes, l’émerveillait toujours au plus au haut point. Alors un petit voyage surprise ? Elle n’allait pas se plaindre, tout au contraire. Parfait. Quoi que cela soit tout de même légèrement suspect. Mais passons ; elle secouait déjà la tête, doucement, un brin amusé aux premières paroles de son père. Oui, il fallait y aller doucement sur son débit de paroles, et ne pas inonder les gens de questions. Sauf que Salayn n’était pas « les gens », mais « son père », ce qui était immensément différent. On ne mélangeait pas les deux.

Mais le sourire du Change-Peau s’effaça, ce qui ne laissait rien présager de bon. Cet air si sérieux… Il ne l’afficherait pas s’il voulait simplement lui dire « Oui ma fille, nous patrons, prépare donc Harrods. », n’est-ce pas ? Son ton grave et ses paroles ne firent que confirmer ses doutes, alors qu’il lui ordonnait de rester, avec cet air si autoritaire, le regard posé sur le baluchon de sa petite rouquine. Comme si cela, et invoquer les animaux de la ferme qu’elle aimait beaucoup malgré tout, allait la faire changer d’avis. Bryndís ne dit rien, dans un premier temps, espérant une suite à sa déclaration, un « mais »… Mais rien ne vint, si ce n’est un soupire tandis qu’il la relâchait pour prendre ses propres bagages et les jeter sur son épaule. « Et dit au revoir à ton vieux père. » La fille entendait bien l’espoir dans la voix de son père. Mais il la connaissait ; il savait qu’elle ne le laisserait pas partir seul sans se battre…

« Non… »

Elle posa une main sur la table en bois, son regard rivé dans les yeux de son ours de père.

« Je ne te dirais pas au revoir : je viens ! Les animaux se sont déjà débrouillés quelques jours sans nous, ils peuvent recommencer. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas t’accompagner, i ce n’est parce que cela risque d’être dangereux et que tu m’imagines encore être une gamine sans défense ? Si c’est un voyage sans risque, je viens. Mais si c’est une escapade périlleuse selon ‘‘mon vieux père’’, alors j’en suis. »

Son ton à elle aussi était grave, sérieux. Déterminée. Bien loin de l’attitude qu’elle arborait quelques minutes plus tôt. Elle était loin, sans doute, d’imaginer à quel point elle n’était rien face au plus grand des dangers, même poussé par tout l’amour qu’elle éprouvait pour son cher père. D’à quelle point elle était frêle et fragile. Mais elle était bornée comme un ours, quand bien même elle n’était qu’humaine.




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Salayn
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MessageSujet: Re: Family means no one gets left behind | Pv. Salayn   Mar 6 Oct - 13:16





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Bryndis & Salayn


Yvanna toute puissante - je sentis mon coeur se serrer, puis se briser, comme mâchonné par les mâchoires puissantes de mes chèvres. Douloureuse sensation qui envahissait un béornide trop vieux pour tant de déchirement. Aussitôt que l'éclat farouche était né dans les yeux de ma fille, mes yeux de père reflétèrent l'opposé - la tristesse, la peur. Pas de surprise cependant, juste une déception sans nom - je savais comment je l'avais éduqué, je savais quelle force recélait son caractère. Je savais aussi ce que j'allais affronter en remontant vers le Carrock et les Béornides, ce que j'allais quitter : la guerre, et la paix. J'aurais voulu me quitter en paix avec elle. Avoir quelque chose vers qui revenir, une famille à laquelle me raccrochait - j'aimais les Béornides de toute mon âme, mais j'avais choisi de m'en séparer, une décision qui m'avait hanté, après la mort de Finduilas et avant l'arrivée tonitruante de Bryndis dans ma vie.

Mais le « non » franc et assuré de Bryndis ne me surprenait pas, non - je fermai les paupières, un instant, rassemblant mon calme et mes forces pour rouvrir les yeux sur l'air déterminé de ma fille. Nous n'avions pas de sang en commun, mais elle avait par un miracle des Valars la forte caboche d'un ours. « Je ne te dirais pas au revoir : je viens ! Les animaux se sont déjà débrouillés quelques jours sans nous, ils peuvent recommencer. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas t’accompagner, i ce n’est parce que cela risque d’être dangereux et que tu m’imagines encore être une gamine sans défense ? Si c’est un voyage sans risque, je viens. Mais si c’est une escapade périlleuse selon ‘‘mon vieux père’’, alors j’en suis. » Putain.  Si je n'avais pas intégré vingt ans de parentalité de bonne éducation jusqu'à ce que cela devienne une seconde nature, sans doute que j'aurais été vulgaire. Pas un bon exemple devant une jeune fille qui connaît plus de gros mots que la majorité des charretiers du coin. Cela n'empêcha pas quelque chose dans ce goût-là ( putain ) de traverser mon visage avant que je tonne d'un ton sec :

"-Ce n'est pas un jeu !"


Violence. Une violence et une colère réveillées par l'ours en moi qui tentait de se préparer à la réunion qui l'attendait - j'étais sur les nerfs, et j'étais encore à des jours de marche de mon frère et de son royaume, sans même savoir ce qui m'attendait au bout du chemin. Je passais la main dans ma barbe avec un soupir, mon regard se perdant dans la pièce, dans chacun des objets qui formaient notre quotidien. Notre foyer. Notre famille. Je ne voulais pas la fixer elle, son poing sur la table et son air assuré et je soupirais d'un ton plus calme et plus doux, mais qui n'appelait pas de réplique, comme un grognement d'ursidé grognon :

« - Je pars seul, point final. »


C'était exactement ce que Beorn avait voulu de Grimbeorn, dans un sens : être prêt à se battre, à se défendre coûte que coûte, à être dur. Ce n'était pas ce que j'avais voulu. Nous avions vécu dans un havre de paix, loin des rumeurs du monde, j'avais voulu la protéger – bien malgré elle. Peut-être avais-je eu tort, mais je ne l'avais pas élevée ainsi, sans amour et encore moins en lui donnant des ordres poussés par la colère et sans explication logique. On se lave les mains avant de passer à table pour une raison, on est polis pour une raison, on brosse Harrod pour une raison. Et il y avait de nombreuses raisons à mon refus catégorique. J'inspirais doucement une bouffée d'air et repris mon calme : pour tenter d'expliquer, tenter de desserrer mes mâchoires à défaut du nœud de mon estomac :

« - C'est dangereux, et cela n'a rien à voir avec chasser le lapin, Bryndis. Ce n'est pas une question de gamine ou non, je n'irais pas même avec le plus valeureux des guerriers, tueur de Balrog ou de guerriers. Je ne te laisserais pas m'accompagner... c'est... ce n'est pas une escapade. »
Je secoue la tête négativement, repoussant l'idée avec violence – non, non non, tandis que je continue, éloignant l'idée d'un geste de la main , marmonnant comme un ours qui tente d'échapper à un essaim d'abeilles, presque dans ma barbe « - Qui plus est, hors de question que mon frère te tombe dessus, je ne veux pas que tu sois là, il va déjà mal m'accueillir moi, je refuse qu'il ait l'occasion de se conduire comme un sauvage. »



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Bryndís
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MessageSujet: Re: Family means no one gets left behind | Pv. Salayn   Sam 20 Aoû - 15:15




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Bryndís ne pouvait pas comprendre l’empressement de son père, ni même les tourments qu’il connaissait, à ce moment-là. N’ayant pas toutes les informations, n’ayant pas cet instinct de change-peau, elle ne savait pas que ce qu’il ressentait, ce qui l’appelait pouvait être viscéral – et que cela la dépassait largement. Non, tout ce qu’elle voyait, c’est que son père voulait partir, sans elle, elle ne savait où. Et qu’il ne l’avait pas prévenu. De la déception, aussi, au fond de son regard avant qu’il me ferme les yeux quelques instants. Alors quoi, elle le décevait, à présent ? Elle tentait de rester calme, et fronça uniquement le nez – et les sourcils mais ils l’étaient déjà depuis un petit moment – lorsque l’expression du visage de son père semblait crier quelque grossièreté, avant qu’il ne lui dise sèchement qu’il ne s’agissait pas d’un jeu.

« Je ne joue pas. » feula-t-elle en réponse.

L’attitude de Salayn changea, cependant. Elle n’était pas certaine qu’il l’ai entendu, peut-être aurait-elle dû crier. Pourtant, son père laissait son regard dériver sur la pièce, autour d’elle, mais jamais sur elle. Bryndís se demanda, avec une légère pointe de soulagement, si elle n’était pas en train de gagner. Il ne la regardait pas – pour ne pas craquer ? Il le devrait, pourtant, car Salayn ne partirait pas en lui tournant le dos, sans un mot ni un regard. Elle le savait. Et il savait qu’une telle réaction était l’assurance que la rousse le suive… Pourtant, il finissait par répondre, d’un ton certes adoucie mais qui n’attendait aucune contradiction ; il partait seul. Point.

Les lèvres pincées, elle s’apprêtait à répondre lorsqu’elle remarqua que son père n’en avait pas terminé. Même si elle n’avait pas toujours l’amabilité de respecter les règles de courtoisie enseignées par son très cher papa ours (bah oui, parfois, elle coupait la parole, oubliait d’essuyer ses chaussures avant de rentrer, ce genre de choses), elle voulait bien, aujourd’hui, le laisser s’exprimer. Lui laisser la possibilité de lui expliquer pourquoi, d’un coup, et si promptement, il voulait partir et lui interdisait catégoriquement de la suivre.

Ce que Salayn avoua à sa fille, bien qu’étant une excellente raison pour ne pas le suivre, et qu’elle l’aurait certainement écouté en temps normal (« certainement », hein, pas « assurément »), n’eut pas spécialement l’effet escompté. A vrai dire, Bryndís se demanda soudainement pourquoi elle l’avait laissé parler. Pourquoi elle ne s’était pas énervée, n’avait pas criée quand elle en avait eu le temps – pourquoi elle ne s’était pas mise en colère, plutôt que d’ajouter à cela un peu de déception et de tristesse.

« ... Ton frère ? J’ai… Un oncle ? » Elle avait toujours cru qu’il n’y avait qu’eux deux. En vingt ans, elle ne l’avait jamais entendu parler de sa famille, jamais évoqué le sujet, jamais sous-entendu qu’il n’y avait pas que lui. « Pourquoi tu ne m’as jamais de notre famille ? » Elle hésita un instant – et s’en voudrait énormément plus tard – mais rectifia ; « Ta famille. »

A cet instant, elle lui en voulait. Elle lui en voulait, plus que de vouloir la garder ici, de ne jamais lui en avoir parlé. De lui avoir caché cette vérité. Il la quittait, elle, sa fille – oh, elle savait bien qu’ils ne partageait pas le même sang, mais ça n’empêchait pas que Salayn soit son père envers et contre tout – pour retrouver de la famille dont elle n’avait même pas la connaissance. Avait-il espérait la voir grandir, vieillir et finalement mourir sans avoir jamais besoin de lui en parler ? Sans avoir jamais besoin de rendre visite à son frère ? Si la gorge de la jeune femme se noua, seule la fierté empêchait ses yeux de s’embuer. Il ne serait pas dit qu’elle pleurerait pour ça, jamais, elle était plus forte que cela.





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Salayn
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MessageSujet: Re: Family means no one gets left behind | Pv. Salayn   Ven 26 Aoû - 21:14





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Bryndis & Salayn
Après coup, si ce qui l'avait attendu au Carrock ne l'avait pas autant bouleversé jusqu'aux plus profondes racines de son être, si tout ce qui lui était cher ne lui avait pas été arraché du coeur, ou s'il n'avait craint de voir sa fille mourir devant ses yeux - si les choses s'étaient passées différemment, dans un monde où Yavanna protégeait ses enfants avec la tendresse que lui portait Salayn, il se serait excusé de son comportement.
Et à cet instant, c'était ce que prévoyait encore Salayn.
Oui, sans doute présenterait-il à sa fille des excuses, une fois rentré. Ce n'était pas dans ses habitudes, de céder à l'instinct, à la colère, sans s'expliquer - c'était même à l'opposé de ses méthodes d'éducation. Et pourtant à l'instant, il avait l'impression de faire au mieux. C'était ça le problème justement - l'ours était impatient, colérique, son ton était autoritaire, acerbe et il s'en voulait mais c'était un besoin pressant qui grandissait en lui, une mauvaise herbe qui prenait la place de ses poumons, de son coeur.
Sa famille était en danger et cela obscurcissait son jugement.

Le vieil ours s'était remis à parler d'une voix douce, apaisante - il voulait qu'elle comprenne. Il lui expliquerait la situation, les secrets, ce qu'il cachait au fond de lui depuis tant de siècles. Plus tard. Il n'y avait pas le temps. Pas maintenant - la bête en lui s'agitait, hurlait, se débattait contre des chaînes invisibles. Il devait partir, et il prenait sur lui pour ne pas sauter dans sa peau d'ours. Elle ne pouvait pas comprendre. Il lui demandait un saut de la foi - le croire sur parole, parce qu'ils avaient toujours eu une relation de confiance et qu'il avait toujours tenu promesse. Qu'elle reste ici et garde son mal en patience. « ... Ton frère ? J’ai… Un oncle ? »  Trahison. Ce n'était pas un sentiment avec lequel Salayn était familier, même en plusieurs millénaires à traîner ses pattes et ouvrir son coeur. Il n'avait guère été trahi, et il n'avait jamais trahi, respectant ses promesses avec un soin jaloux et une droiture inébranlable, travaillée par les siècles de labeur et d'honnêteté féroce. Mais la trahison vibrait dans la voix de la personne qu'il avait juré d'aimer et de protéger de tout son coeur - sa fille, sa protégée. Il était son père et elle le regardait les yeux plein de larmes.  Quelque chose se meurtrit dans la poitrine de Salayn et il lâcha doucement, ses yeux devenant légèrement humides, sa poitrine serrée.

« - Et un cousin, »

« Pourquoi tu ne m’as jamais parlé de notre famille ?  » Elle était forte, elle était courageuse et Salayn ne se sentait plus ni si fort, ni courageux. Le courage dans les petites choses, pas dans les grandes batailles héroïques ou les corps s'empilaient pour ne rien dire. Et il manquait à sa parole - il secoua la tête, cherchant ses mots tandis que sa fille les trouvait sa peine. « Ta famille. »
Le change-peau sursauta, comme si un couteau s'était planté entre ses côtes, et il attrapa Bryndis par les épaules, le ton toujours doux, mais avec de la douleur dans le creux de la voix. Il était blessé "ta" famille. Mais surtout, il ne voulait pas qu'elle se sente blessée - c'était sa famille, son sang, oui. Il n'y pouvait rien, malgré un exil à l'autre bout d'Arda et des siècles passés - mais elle était sa vie, maintenant.

« Non, non Bryndis. Tu es ma famille, Bryndis. Pas eux. Tu es la seule chose que j'ai, ne pense jamais ça. »

Le ton était bourru, un brin agressif, mais il voulait la convaincre, à tout prix lui faire rentrer ça dans le crâne. Il ne parviendrait pas à la convaincre ? Il est toujours un moment où l'enfant cesse de considérer ses parents comme des héros sans failles - peut-être est-ce leur moment, leur rupture.  Salayn laissa son regard se déporter ailleurs, avec un soupire. Il aurait du. Il aurait du lui en parler, mais à quoi bon ? Elle aurait voulu les voir, tout savoir, les rencontrer.
Et ça c'était impossible.

« A cause de ... de ça. » Faute d'un autre mot . Cet instinct inhumain, sauvage, qui ordonnait plutôt qu'il ne suggérait. Qui faisait qu'il devait à tout prix rejoindre le Carrock et qu'il avait eu du sang au creux des paumes. « - Ils sont dangereux. Différents. De toi, comme de moi. »  Salayn eut un sourire triste et ajouta d'un ton grave  : « Je les aime, mais j'ai choisi de ne plus vivre avec eux. Je ne pensais plus les revoir avant ma mort, je pensais être d'accord avec ça. Mais je ne peux pas les abandonner.  Comme je ne t'abandonnerais jamais.»

Fut-elle en position de danger, il traverserait l'intégralité de la Terre du Milieu pour tenter de la protéger. Et il serait capable de tuer à nouveau. Mais ce n'était pas uniquement cela qu'il voulait dire - elle était sa famille. Il reviendrait et les Béornides ne l'arracheraient pas de sa ferme. Rien, pas même un cataclysme, ne le sortirait de cette retraite et du bonheur qu'il avait construit, n'est-ce pas ? Il eut un sourire, qui, il espérait ne tremblait pas. Il n'avait pas pleurer depuis des siècles, il ne laisserait pas des larmes tomber devant sa fille, alors que la rousse se tenait dressée de son courroux, ébranlée mais aussi fière et forte qu'un Béornide.

« - Tu es ma fille, et je suis fier de toi, et je t'aime. »

Pourtant, il récupéra son baluchon et l'éloigna cette fois d'une main ferme qui n'admettait aucune discussion. Il se haïssait, mais son poil se dressait, comme un avertissement.

 « Je dois partir. Je suis désolé Bryndis, tu dois me faire confiance. Je t'en parlerai, plus tard. »

Et le bruit de ses bottes sur le perron de bois sonnaient comme un glas.



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MessageSujet: Re: Family means no one gets left behind | Pv. Salayn   Sam 10 Sep - 14:07




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...

Alors, nous en sommes là. pensa-t-elle. A se quitter sur des non-dits, sur des secrets que son cher papa ours n’avait jamais révélé auparavant, et qui venaient de lui échapper. Un oncle, et un cousin, dont elle n’avait jamais entendu parler. En temps normal – et, peut-être, s’il lui avait révélé tout cela en dehors de cette dispute – elle n’aurait sans doute pas réagit si promptement. Elle ne se serait sans doute pas sentit trahie, mise de côté. Pourquoi voulait-il y aller, sans elle ? Pourquoi ne lui en avoir jamais parlé ? Elle se sentait exclue, et elle avait peur que ce sentiment soit justifié. Elle avait peur que, peut-être Salayn ait honte de la mortalité de sa fille adoptive, de sa vie qui ne serait qu’éphémère. Lorsque le change-peau posa ses mains sur ses épaules, une partie d’elle voulu se dégager – celle qui était en colère. Mais la petite fille qu’elle était, au fond, avait juste besoin du réconfort de son père, et se blottirait même dans ses bras si son égo de jeune femme ne la poussait pas à rester si droite et si têtue.

Elle avait voulu le haïr, l’espace d’un instant. Haïr ce qu’elle avait chéri, ce qu’elle adorait, jusqu’à ses si délicieuses tartes, jusqu’à la ferme à laquelle elle tenait tant – elle aurait voulu réagir plus violemment, partir en claquant les portes, peut-être ne plus revenir pendant quelques mois, voire quelques années. Mais elle aimait son père, elle l’aimait toujours, encore, avec la force incroyable de deux êtres perdus s’étant trouvés et adoptés, et une part de Bryndís savait que c’était parce qu’elle l’aimait et qu’elle s’inquiétait pour lui qu’elle réagissait comme ça, plus que parce qu’elle était blessée. Après tout, il aurait très bien pu ne jamais rien lui dire, qu’est-ce que cela aurait changé à leur vie ? Elle aurait pu le savoir dès le début, qu’elle avait un oncle et un cousin et que son père était en froid avec eux, qu’est-ce que cela aurait changé à leur vie ? Même si elle ne le montra pas, elle était soulagée. Elle était sa famille.

Bryndís l’avait blessé. Elle le voyait, s’en rendait compte, n’aimait pas ça – mais ça le faisait parler. Elle était déchirée entre sa volonté de rétablir la paix et l’harmonie entre eux (elle aurait dû l’écouter, pour une fois. Être une fille sage, de laquelle il pouvait être fier), mais elle refusait de bouger, d’ouvrir la bouche, de répondre quoi que ce soit. Elle se contentait de le fixer, encaissant ses paroles, les comprenant. Sans les comprendre. Elle comprenait que ce soit potentiellement dangereux, mais elle ne comprenait pas pourquoi elle devait rester en arrière. Pourquoi, soudainement, il devait partir, il ne pouvait pas les « abandonner », il voulait la laisser à la ferme. Allait-il seulement revenir ?... Oui, bien sûr que oui, elle ne devait pas commencer à douter de cela.

Bryndís faillit craquer en voyant un sourire apparaître son visage, en entendant les paroles qu’il lui offrit finalement. Elle était sa fille, il était fier d’elle, il l’aimait. Comment pouvait-elle décemment lui en vouloir ? Pourtant, il l’éloigna fermement. Il n’y avait plus à discuter, il ne lui en laissait de toute manière pas le temps ; quelques dernières paroles, et il était déjà sorti de la maison.

« Papa... » gémit-elle sans bouger de place.

Elle pinça les lèvres pour garder ses larmes loin de ses yeux. Imaginez qu’il revienne, finalement ? Que penserait-il, s’il la voyait pleurer ? Mais Salayn ne reviendrait pas – pas avant plusieurs longs jours, elle pouvait l’affirmer aussi sûrement qu’elle entendait les sabots de son cheval s’éloigner de la ferme. Bryndís baissa les yeux vers la boule de poils rousse qui était venu se frotter contre ses jambes. Elle se pencha pour l’attraper et le serre contre elle.

« Je t’aime, ‘pa. » soupira-t-elle comme s’il pouvait encore l’entendre. « Et c’est pour ça que je vais t’abandonner ici, Aërik. Ne me fais pas de scène, s’il te plaît. »

Un maigre sourire s’afficha sur son visage. Elle se réconfortait comme elle pouvait, et elle se confortait dans son idée de partir à sa poursuite. Quelques heures. Il fallait lui laisser quelques heures d’avance, s’occuper de la ferme pendant ce temps, aller au village pour trouver une âme charitable qui voudrait bien s’en occuper pendant leur absence et… Elle s’en irait, filant comme le vent avec Harrod, à la poursuite de son père.



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